Le désherbage chimique et ses alternatives en grandes cultures - Agreste Études n°3 - Mars 2021

Filière grandes cultures - Le désherbage chimique et ses alternatives en grandes cultures

En agriculture conventionnelle le désherbage chimique est la solution prioritaire pour maitriser les adventices. Le désherbage mécanique utilisé sur 1/3 des surfaces de maïs est plus adapté aux plantes sarclées. Le travail du sol contribue largement au contrôle de l’envahissement des parcelles par les mauvaises herbes. Les parcelles de céréales à paille labourées ont un indice de fréquence de traitement (IFT herbicide) significativement plus faible que les autres. Cette analyse s’appuie sur les enquêtes pratiques culturales, réalisées par le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’agriculture. Sont comparées les techniques mises en place en grandes cultures (céréales à paille et plantes sarclées) pour lutter contre les adventices et limiter le recours à la chimie. L’utilisation de ces méthodes, largement mises en place en agriculture biologique est présentée sur un échantillon de parcelles de céréales à paille.

Sommaire
 Les leviers agronomiques pour réduire les adventices
 L’allongement des rotations
 La gestion de l’inter culture
 La destruction des repousses
 Situation des céréales à paille en inter culture courte
 La préparation du sol pour le semis
 Un travail profond du sol avant le semis pour les plantes sarclées
 Le faux semis
 Décalage de la date de semis pour les céréales à paille
 Le désherbage mécanique principalement en agriculture biologique
 La lutte chimique, peu d’évolution
 Les produits et les substances actives
 Quel aléa d’exposition aux substances actives ?
 Les herbicides utilisés avant semis ou au semis
 Glossaire
 Les usages de glyphosate
 Le profil des parcelles qui reçoivent du glyphosate évolue :
 Méthodologie
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Les leviers agronomiques pour réduire les adventices

La stratégie de gestion des mauvaises herbes fait intervenir des leviers agronomiques qui précèdent l’implantation de la culture. L’allongement des rotations est mis en œuvre sur une période longue d’au moins quatre ans et constitue une action à moyen terme qui engage l’agriculteur vers une modification de son système de production. La gestion de l’inter culture est une phase essentielle pour éviter l’envahissement de la parcelle et préparer son implantation, enfin la phase de préparation du sol pour la semer est l’opération ultime qui permet de réduire les mauvaises herbes, enfouir leur semence plus ou moins profondément et diminuer le stock semencier.

La stratégie est adaptée au système cultural mis en place par l’agriculteur au sein de son exploitation : objectif économique (rendement et marché), organisation du travail, investissements matériels (notamment pour effectuer du désherbage mécanique) et réduction des coûts. Enfin, selon la culture à implanter, les interventions seront adaptées à ses exigences et aux différents stades de son développement.

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L’allongement des rotations

Les adventices s’adaptent aux successions culturales et sans changement ou rupture, un même groupe de mauvaises herbes se maintient dans les parcelles où il n’y a pas d’alternance de dates de semis ou de type d’herbicides sur plusieurs campagnes. A partir de l’enquête, un indicateur d’allongement des rotations est produit en prenant en compte le nombre de cultures différentes qui se succèdent pendant les 5 campagnes qui précèdent la culture enquêtée. Les groupes de cultures retenus pour analyser la succession sur 5 ans sont : les céréales à paille, le maïs, le tournesol, le colza, les protéagineux, les fourrages, les prairies, le sorgho, le soja et les autres cultures. Une rotation est longue si au moins 3 types de cultures différents sont alternés, 2 types pour la rotation courte, on parle de monoculture lorsque le même type de culture est présent sur la même parcelle pendant 5 ans.

La rotation courte prédomine sur les parcelles de céréales à paille et tournesol. Pour l’enquête 2017 sur les parcelles de tournesol, on observe une nette progression de la part des surfaces en rotation longue (période 2012 à 2016), par rapport à la précédente enquête (période 2006-2010).
La culture de triticale se différencie des autres céréales à paille par une plus forte présence de monoculture correspondant à des éleveurs dans un système différent de celui des grandes cultures. La monoculture se maintient sur 44 % des surfaces de maïs grain en 2017.
L’analyse de l’effet de l’allongement de la rotation sur l’usage d’herbicides est difficile à mettre en évidence en ne retenant que l’indicateur IFT herbicides, la nature des substances actives utilisées serait aussi instructive.

La comparaison entre les parcelles à rotation longue et les parcelles à rotation courte ne met pas en évidence de différence significative de l’IFT herbicide. Les interventions mécaniques, la gestion de l’inter culture ou le recours à certaines substances actives peuvent interférer avec l’effet des rotations longues et il n’est pas possible de démontrer l’effet propre de cette stratégie sur l’usage des herbicides au travers du seul prisme IFT. En effet, le faible niveau d’IFT herbicide sur les parcelles en monoculture est corrélé à la présence d’un labour sur une part importante des surfaces : la moitié des surfaces de céréales à paille, 80 % des surfaces de triticale qui sont en monoculture ont reçu un labour au cours de la campagne.
En agriculture biologique, la pratique des rotations longues est très majoritaire. Pour les céréales à paille, la part des surfaces en rotation longue progresse de 10 points entre 2011 et 2017 pour atteindre 72 %. En agriculture biologique, il n’est pas possible d’utiliser d’herbicide. De ce fait, le système mis en place comporte cette stratégie de moyen terme pour maintenir la pression des mauvaises herbes à un niveau supportable.

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La gestion de l’inter culture

La période entre la récolte du précédent et le semis de la culture suivante est importante dans la gestion de la pression des mauvaises herbes.
A partir de l’enquête, 2 types d’inter culture sont définis : l’inter culture courte dont la durée est inférieure à 2 mois et une inter culture longue lorsque la durée est supérieure à 2 mois (en général cela correspond à une culture récoltée en été ou en automne et le semis intervient en automne ou au printemps). Pour les 3 campagnes, peu d’évolution, la totalité des surfaces des semis de plantes sarclées, en général au printemps, suit une inter culture longue. En 2017, 43 % des surfaces de céréales à paille sont implantées après une période de plus de 2 mois d’inter culture. Afin d’éviter que le sol reste nu sur ces surfaces, des pratiques de couverture sont mises en œuvre par introduction d’une culture dérobée ou intermédiaire ou le maintien des repousses du précédent notamment pour éviter la fuite des reliquats d’azote dans les eaux.

En Occitanie la mise en place d’une culture intermédiaire est quasi inexistante, même si en 2017, les surfaces semées avec une culture intermédiaire progressent en maïs grain pour atteindre 16 % de la superficie emblavée.
La mise en place de culture dérobée n’est pratiquée que sur 2 % des surfaces de maïs.
En revanche, depuis 2014 la part des surfaces couvertes par les repousses du précédent a augmenté. Principalement pour la culture de tournesol, en 2017, 39 % des surfaces sont couvertes par les repousses du précédent (majoritairement des repousses de blé).
La bonne couverture du sol par une culture limite le développement des adventices mais s’agissant d’une culture intermédiaire cette culture nécessite d’être détruite avant le semis de la suivante et cette pération peut avoir des conséquences sur l’usage des herbicides principalement de glyphosate ou fait intervenir une opération mécanique de destruction.

L’utilisation d’herbicide est souvent incontournable lorsque les travaux du sol sont impossibles notamment dans les sols argilo calcaires trop humides à la fin de l’hiver.
Au moins un passage mécanique avant semis est réalisé sur l’ensemble des surfaces en inter culture longue. Pour les surfaces ayant une couverture hivernale, la préparation du sol demande davantage de passage mécanique, notamment en céréales, 0.5 passage supplémentaire est nécessaire.
Le traitement herbicide est réalisé sur la quasi-totalité des surfaces en inter culture longue, excepté en céréales à paille, où 20 % des surfaces sans couverture de sol ne reçoivent pas d’herbicides. Les résultats de l’enquête ne font pas apparaître des différences notables d’IFT herbicides entre les parcelles avec et sans couvert. En 2017 et céréales à paille, l’IFT herbicide est supérieur de 0.2 doses homologuée pour les parcelles avec couvert.

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La destruction des repousses

Le principal mode de destruction des repousses du précédent reste le désherbage mécanique. En 2017, la destruction des repousses du précédent par désherbage mécanique concerne 22 % de l’ensemble des surfaces de plantes sarclées et 11 % des surfaces de céréales à paille, le désherbage chimique impacte seulement 4 % des surfaces de plantes sarclées et 2 % des surfaces de céréales à paille. Le maintien des repousses a donc peu d’impact sur l’usage des herbicides.

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Situation des céréales à paille en inter culture courte

En 2017, 57 % de la superficie en céréales à paille se trouve dans une inter culture courte. Dans ce cas la couverture du sol est marginale, seulement 5 % de ces surfaces sont recouvertes pendant l’inter culture par des repousses du précédent.

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La préparation du sol pour le semis

La préparation du sol contribue à la destruction de couverts et des adventices. Toutefois selon les types d’interventions mécaniques, leur efficacité pour réduire la pression des adventices sera très variable. Le degré de présence d’adventices sur la parcelle, la gestion de l’inter culture et le stock de semences d’adventices conservé dans le sol vont également jouer un rôle important dans la prolifération des mauvaises herbes.

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Un travail profond du sol avant le semis pour les plantes sarclées

Le labour permet de détruire les adventices et d’enfouir le stock semencier. Pour les campagnes étudiées, la part des surfaces labourées est inférieure en 2017 par rapport aux campagnes précédentes. Le labour est une pratique majoritaire avant l’implantation de plantes sarclées (58 % des surfaces en 2017) et très minoritaire (20 %) pour les céréales à paille. En agriculture biologique, le labour est toutefois plus répandu 30 % de la superficie des céréales.

Sur céréales à paille le labour a un impact significatif sur l’IFT herbicide par rapport à un travail superficiel du sol. Il permet de réduire l’usage des herbicides de la valeur 1,5 IFT en moyenne à moins de une dose. Sur plantes sarclées, la comparaison n’est pas possible car il y a trop peu de parcelles sans labour.

Des labours annuels peuvent faire remonter des graines qui ont une durée de vie élevée dans le sol, la préconisation est de labourer tous les 3 ou 4 ans, de préférence après une culture anormalement envahie de mauvaises herbes. La fréquence des labours reste sensiblement identique pour les 3 campagnes. Les céréales à paille et tournesol, un tiers des surfaces ne sont jamais labourées sur 4 ans et la moitié reçoivent 1 ou 2 labours tous les 4 ans. Pour le maïs la part des surfaces labourées tous les ans a diminué, 50 % des surfaces étaient concernées en 2011, cela ne représente plus 39 % des surfaces en 2017. Il n’y a pas de différence significative sur l’IFT herbicide en fonction de la fréquence des labours, mais pour les 3 campagnes analysées, lorsqu’il y a eu un labour avant implantation de la culture enquêtée, l’IFT herbicide est inférieur sur les parcelles labourées. L’écart le plus significatif s’observe pour les céréales à paille.

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Le faux semis

Il consiste à faire lever les adventices et les détruire avant le semis.
Cette technique est efficace si les conditions climatiques sont favorables, en particulier si la pluie intervient pour faire lever les adventices en période estivale. La question est posée uniquement dans l’enquête 2014. Il est davantage pratiqué avant le colza (37 % des surfaces enquêtées) et seulement sur 7 % des surfaces avant semis de céréales à paille et de plantes sarclées.
En agriculture biologique, le faux semis est pratiqué sur 20 % des surfaces de céréales à paille.

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Décalage de la date de semis pour les céréales à paille

La levée des graminées d’automne est souvent favorisée par un semis précoce, un décalage de 15 jours par rapport à un semis normal peut réduire l’envahissement par les graminées (vulpin, ray grass) et réduire sensiblement voire éviter des traitements visant notamment les graminées adventices les plus sensible à ce moyen de contrôle. Cette technique reste délicate à mettre œuvre car elle est très dépendante du type de sol et des conditions climatiques. Elle suppose des conditions propices au semis en novembre avec une pluviométrie non excessive. Sur les campagnes étudiées l’effet de ce décalage sur l’IFT herbicide des cultures de blé semble significatif mais faible. Cette stratégie d’évitement n’a que peu de conséquence sur le rendement si le mois de novembre est favorable à l’implantation.

En agriculture biologique, cette pratique est plus répandue, elle concerne un tiers des surfaces en céréales à paille en 2017.

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Le désherbage mécanique principalement en agriculture biologique

Les techniques de désherbage mécanique sont délicates dans leur mise en œuvre pour combiner les passages avec le stade de développement de la culture. Sur céréales à paille le désherbage mécanique est marginal, il est plus adapté aux plantes sarclées et notamment le maïs, l’inter rang est suffisamment large pour permettre le passage d’une bineuse. Cependant les matériels de désherbage mécanique pour les cultures de céréales sont aujourd’hui largement disponibles avec les herses étrilles notamment. En 2017, le désherbage mécanique progresse légèrement. Il est pratiqué sur 34 % des surfaces de maïs et 13 % des surfaces de tournesol. Lorsqu’il y a un passage de désherbage mécanique il est le plus souvent combiné à un désherbage chimique sur le rang. Pour maïs et tournesol, lorsqu’il y a désherbage mécanique, l’usage d’herbicide diminue très sensiblement.

En agriculture biologique sur céréales à paille, le désherbage mécanique a progressé, il est réalisé sur 42 % des surfaces en 2011 et 66 % en 2017. Comme il n’y a pas de possibilité de désherbage chimique, en moyenne il nécessite 2 passages.

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Le désherbage chimique

La lutte chimique, peu d’évolution

Le recours au désherbage chimique reste la principale modalité d’élimination des adventices en grandes cultures. Plus de 90 % des céréales à paille reçoivent un herbicide excepté le triticale qui reste une culture avec 1/3 des surfaces sans désherbage chimique. Pour les plantes sarclées et le colza c’est la quasi-totalité des surfaces qui reçoit un traitement herbicide.

Sur les 3 campagnes, la part de l’IFT herbicide sur IFT total reste constante, elle représente un tiers pour les céréales à paille et la moitié pour les plantes sarclées.
L’IFT herbicide en grandes cultures est compris entre 1 dose et 1,5 dose, les marges de progression pour diminuer l’IFT restent faibles. Les valeurs de l’IFT herbicide 2017 sont sensiblement supérieures à celles de 2011 excepté pour le maïs grain. La répartition des surfaces selon les classes d’IFT herbicide reste stable, 30 % des surfaces ont un IFT herbicide en dessous de sa valeur médiane en 2017.

En moyenne pour l’ensemble des grandes cultures 1,3 passage sont nécessaires pour l’application de 2 produits. Pour plus de la moitié des surfaces un seul passage d’herbicide est réalisé. Au fil des campagnes, on remarque une légère augmentation du nombre de produits par rapport au nombre de passages. La pratique des mélanges permet d’élargir le spectre d’action ou la période d’efficacité. La diversification des familles chimiques permet de prévenir les problèmes de résistance ; l’application fréquente du même herbicide peut entraîner une augmentation des mauvaises herbes qui résistent au produit.
L’applicateur vise la réussite de son premier passage d’herbicide, plus il est efficace, plus la nécessité de revenir sur la parcelle sera réduite.

Sur céréales à paille l’application de l’herbicide se positionne toujours pour la majorité des surfaces en moyenne 4 mois après semis à la reprise de végétation. En 2017, sur 26 % des surfaces de céréales à paille, une application d’herbicide est réalisée avant ou au semis mais pour les 2/3 de ces surfaces une seconde application a été positionnée à la reprise de végétation.

Sur plantes sarclées une seule application de l’herbicide se positionne pour la moitié des surfaces avant ou au semis. Pour un quart des surfaces après avoir reçu un premier traitement avant semis ou au semis, une deuxième est réalisée entre le 15 et le 28 mai pour la campagne 2017.

Des applications sous dosées : pour les 3 campagnes enquêtées, les produits herbicides sont appliqués en dessous de la dose homologuée, la pratique évolue légèrement depuis 2011. En 2017 sur céréales à paille 84 % des produits sont appliqués en dessous de la dose homologuée, la moyenne est 0,68. Pour les plantes sarclées 87 % des produits sont appliqués en dessous de la dose pour une dose moyenne de 0,64.

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Les produits et les substances actives

Les principales substances actives sont sélectionnées selon la quantité appliquée en 2017. Elles sont représentées dans le graphique selon l’évolution des quantités appliquées entre les campagnes 2011 et 2017 et la superficie traitée. La taille de la bulle représente la quantité appliquée en 2017.

Le prosullfocarb représente 38 % des quantités de substances appliquées comme herbicide sur céréales à paille. Il est en forte progression, par rapport à 2011 en lien avec la gestion des ray grass résistants aux principales familles d’herbicides, le volume mesuré par la quantité de substance active (qsa) est multiplié par 11. Depuis octobre 2018, afin de limiter la contamination des cultures non cible, la réglementation impose d’appliquer les herbicides à base de prosulfocarbe avec l’aide de matériel homologué anti dérive.
Le chlorotoluron représente 25 % de la quantité appliquée, sa qsa a triplé par rapport à 2011 pour les mêmes raisons que le prosulforcarbe.
L’utilisation du glyphosate reste stable, la qsa est quasi identique entre 2011 et 2017 (44 tonnes). Le pinoxaden, n’était pas déclaré sur céréales à paille dans les précédentes enquêtes.

Pour les plantes sarclées le S-métolachlore est la principale substance appliquée sur plus de la moitié des surfaces. L’évolution de son utilisation reste stable depuis 2011. Cette substance est suivie au niveau de la qualité de l’eau car les produits de dégradation posent des problèmes de respect de la norme de qualité des captages.
Le glyphosate (83 t de qsa) connait une légère tendance à la baisse par rapport à 2011 (- 3 tonnes). Le bénoxacor est un phytoprotecteur souvent associé au S-métalochlore pour améliorer son action.

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Quel aléa d’exposition aux substances actives ?

Les risques d’exposition aux substances actives représentés ici par les surfaces traitées, et la dose appliquée à l’hectare, sont croisés avec la dangerosité de la substance pour la santé.
L’échelle de toxicité de la substance est construite selon les mentions de danger de cette dernière pour la santé (cf. paragraphe méthodologie, plus le chiffre est faible plus la dangerosité est grande).

Sur céréales à paille les 3 substances ayant une toxicité de niveau 1 (cancérigène, mutagène et ayant une action sur la reproduction, CMR) sont bien différenciées par rapport à leur utilisation, le pinoxaden appliqué sur 28 % des surfaces est appliqué avec une dose de 0,04 kg/ha et le chlortoluron est appliqué sur 15 % des surfaces avec une dose 1,4 kg/ha.

Sur les plantes sarclées 3 substances sont classées CMR ; mesotrione sur 23 % des surfaces est appliquée à la dose de 0,1 kg/ha, aclonifen et flurochloridone sur 15 % des surfaces sont respectivement appliquées à la dose de 0,9 et 0,4 kg/ha.

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Les herbicides utilisés avant semis ou au semis

Dans les cultures de céréales à paille, en utilisation avant semis ou au semis, comme le glyphosate, se démarquent : le prosulfocarbe, le chlortoluron et le diflufenican. La part des surfaces ayant reçu ces 3 substances actives a considérablement augmenté depuis 2O11.

Le prosulfocarbe est un herbicide spécifique grandes cultures en nette progression d’utilisation en 2017 notamment pour la gestion de populations de ray grass résistantes aux principaux modes d’action anti graminées. Le chlortoluron a un classement toxicologique CMR ; avec les mentions H351 susceptible de provoquer le cancer et H361 susceptible de nuire à la fertilité ou au fœtus.

Dans les cultures de plantes sarclées, en utilisation avant semis ou au semis, comme le glyphosate, les 3 herbicides appliqués sur plus de 20 % des surfaces : S-metolachlore, mesotrione, pendimethaline. Le S-métolachlore est le deuxième herbicide le plus vendu en Occitanie soit 15 % des quantités de substances actives herbicides vendues en 2017.

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Glossaire

AB : mode de production en agriculture biologique.
CMR : Cancérogène, Mutagène, Toxique pour la reproduction.
Herbicides : produits phytosanitaires pour lutter contre les adventices.
IFT indicateur de fréquence de traitement : indicateur qui permet de mesurer le suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires sur les parcelles enquêtées pour la campagne culturale. Pour chaque produit appliqué, il comptabilise le nombre de doses de référence utilisées par hectare au cours de la campagne. C’est un indicateur du plan écophyto. Il permet de suivre l’intensité des traitements sur une parcelle et son évolution au cours du temps.
Passage : identifie chaque passage pour un traitement.
Qsa :quantité de substance active.
SAA : statistique agricole annuelle est une synthèse chiffrée des différentes productions agricoles en termes physiques (superficies, rendements, productions, effectifs d’animaux) et à l’échelle départementale.
Traitement : application d’un produit sur la parcelle.

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Les usages de glyphosate

Le glyphosate est un herbicide total foliaire non sélectif et est la substance herbicide la plus vendue en Occitanie (1 000 tonnes), soit 45 % des quantités de substances actives herbicides vendues en 2017. Le glyphosate est utilisé, de manière assez généralisée dans toutes les productions, en grandes cultures il est principalement appliqué en inter culture avant le semis pour détruire le couvert ou les mauvaises herbes.

Depuis 2011 on constate une légère diminution de la part des surfaces de céréales à paille désherbées avec du glyphosate 12 % en 2011 et 9 % en 2017. Pour les plantes sarclées, pas de changement en tournesol et légère augmentation pour le maïs 11 % des surfaces en 2011 et 19 % en 2017.

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Le profil des parcelles qui reçoivent du glyphosate évolue :

En 2011, 50 % des surfaces de céréales à paille désherbées avec du glyphosate n’avait aucun travail du sol, en 2017 cela ne concerne plus que 25 % des surfaces. Pour les plantes sarclées, moins de labour dans les parcelles ayant reçu du glyphosate en 2017. Le travail du sol est le principal facteur expliquant les usages du glyphosate et supprimer ce produit implique la généralisation du travail du sol.

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Méthodologie

Les enquêtes pratiques culturales décrivent les interventions des exploitants agricoles sur leurs parcelles, de la récolte du précédent cultural jusqu’à la récolte de la campagne en cours. Ces enquêtes permettent d’éclairer l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement.
Elles sont réalisées par le ministère de l’agriculture, de l’alimentation, dans le cadre de l’application de la directive « nitrates » et du suivi du plan Écophyto » afin d’évaluer l’incidence des actions mises en œuvre.

Dans ce document sont comparés les résultats pour la région Occitanie des 3 enquêtes réalisées sur grandes cultures PKGC2011, Phyto2014, et PKGC2017. Les enquêtes 2011 et 2017 concernent l’intégralité des questions sur les pratiques culturales et notamment les travaux du sol, l’enquête 2014 est une enquête intermédiaire qui ne traite que les questions phyto sanitaires. Certaines questions ne sont pas traitées de façon similaire sur les 3 campagnes.

Les grandes cultures retenues dans cette analyse sont les céréales à paille et les plantes dites sarclées. En 2017 la répartition des surfaces enquêtées des céréales à paille est 75 % blé tendre, 16 % blé dur, 8 % orge, 1 % triticale, et pour les plantes sarclées 70 % tournesol et 30 % maïs. La répartition est quasi identique pour les 2 autres enquêtes.
Afin de faire une comparaison des résultats nous avons restreint le périmètre sur un champ géographique commun se limitant aux départements enquêtés pour les trois années.

La globalité des surfaces de céréales à paille extrapolées est représentative à plus de 70 % des surfaces de la région et 90 % pour les plantes sarclées (Données SAA statistique agricole annelle).
Les résultats donnés pour la région Occitanie sont représentatifs du seul champ de l’enquête.
En agriculture biologique un nombre suffisant de parcelles permet de donner des résultats, pour les surfaces de céréales à paille. En 2017 la répartition des surfaces enquêtées des céréales à paille bio est 86 % blé tendre, 2 % blé dur, 10 % orge, 2 % triticale, en 2011 et 2014 la part des surfaces orge était moindre 2 % au profit du blé tendre 92 %. Les surfaces extrapolées en 2017 sont représentatives pour 74 % des surfaces céréales à paille bio de la région (données agence bio).

Échelle toxicité :
Au titre de la réglementation, les substances sont classées en fonction de leur dangerosité au moyen d’un code dit « SGH » (Système Général Harmonisé de danger). Les plus dangereuses correspondent aux codes 08 et 06.
On retrouve dans la codification 08 les classes (CMR) cancérigène, mutagène ou toxique pour la reproduction.
Hiérarchisation des mentions de danger :
1 - SA classée prioritairement CMR dont SGH08 et peut être aussi classée dans d’autres mentions
2- SA classée prioritairement SGH08 excepté CMR et peut être classée aussi dans d’autres mentions
3 - SA classée SGH06 excepté CMR et SGH08 et peut être classée aussi dans d’autres mentions
4 - SA classée SGH05 excepté CMR, SGH08 et SGH06
5 - SA classée SGH07 exclusivement
6 - SA sans classification

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