Un nouveau regard sur l’agriculture en Occitanie

La typologie Inosys apporte un nouveau regard sur les exploitations agricoles de la région Occitanie en caractérisant finement les systèmes de production. La moitié des 53 000 exploitations de la région classées dans la typologie (soit 82% des exploitations recensées au RA 2020) appartiennent à trois grands groupes : les exploitations spécialisées en viticulture, spécialisées en grandes cultures et les élevages spécialisés de bovins viande. Inosys met également en lumière l’une des spécificités de la région : l’élevage d’ovins et de caprins. Les exploitations produisant des grandes cultures, qu’elles soient spécialisées ou non, se concentrent dans le Gers, la Haute-Garonne et le Tarn. Les viticulteurs sont majoritairement installés dans l’Hérault, l’Aude et le Gard. Les éleveurs de bovins viande sont principalement situés dans l’Aveyron, la Lozère, le Tarn et les Hautes-Pyrénées.

En 10 ans, le nombre d’exploitations agricoles baisse de 13%

En 2020, la région Occitanie compte 52 293 exploitations agricoles dans le champ de la typologie Inosys. La surface agricole utile (SAU) de ces exploitations s’élève à 3 millions d’hectares et leur production brute standard, indicateur de leur potentiel économique, est de 5,8 milliards d’euros (Figure 1). Ces exploitations agricoles emploient 97 955 personnes de manière permanente, exploitants, salariés ou main-d’œuvre familiale, ce qui représente 77 019 équivalents temps plein (ETP). Elles emploient également 82 637 saisonniers ou salariés occasionnels, soit 12 626 ETP.

Figure 1. Le nombre d’exploitations agricoles diminue mais la surface agricole reste stableSource : Recensements Agricoles, base Inosys Nouveau Regard

2010

2020

évolution

Nombre total d’exploitations 59 870 52 293 −12.7%
SAU totale (ha) 3 055 283 3 032 656 −0.7%
SAU médiane (ha) 33,0 35,6 8.0%
PBS totale (k€) 6 558 701 5 842 820 −10.9%
PBS médiane (k€) 66,8 65,1 −2.6%
total UGB 1 979 644 1 794 231 −9.4%
UGB médiane 42,4 49,9 17.5%
travail total (ETP) 97 596 89 723 −8.1%
travail médian (ETP) 1,1 1,0 −11.1%
nombre de chefs d’exploitation1 72 236 65 353 −9.5%
dont femmes 28.2% 27.3% -1 point
âge moyen des chefs d’exploitation1 49 51 +2 ans

En moyenne, dans le champ de la typologie, une exploitation agricole d’Occitanie emploie 1,9 personne de manière permanente pour 1,5 ETP et 1,6 personne de manière saisonnière ou occasionnelle pour 0,24 ETP. Elle a une production brute standard de 112 000 € et une SAU de 58 ha.
En 10 ans, le nombre d’exploitations agricoles baisse de 13 % en Occitanie, ce qui représente une disparition de 2 exploitations agricoles par jour. Le nombre de chefs d’exploitations et coexploitants recule dans les mêmes proportions (-10 %), ainsi que le volume d’ETP (-8 %). Le total des unités gros bovins (UGB) de la région (-9 %) et la production brute standard (-11 %) suivent la même tendance. En revanche, la surface agricole utile reste stable : les exploitations sont moins nombreuses en 2020 qu’en 2010 mais elles sont plus grandes. Les exploitations d’Occitanie disposent en moyenne d’une SAU de 58 ha contre 51 ha 10 ans auparavant.
Le nombre de petites exploitations (-21 %) et de moyennes exploitations (-14 %) baisse fortement. A l’inverse, le nombre de micro-exploitations, qui ont une production brute standard inférieure à 25 000 €, augmente de 4%. Les grandes exploitations, dont la PBS est supérieure ou égale à 250 000 €, sont légèrement plus nombreuses qu’en 2010 (+1 %).
Deux tiers des exploitations agricoles de la région sont des exploitations individuelles, mais leur nombre baisse de 23 % au profit des groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC), et des autres formes sociétaires (hormis les EARL qui reculent). En hausse de 37 %, les GAEC représentent désormais 12 % des exploitations agricoles d’Occitanie (Figure 2).

Figure 2
Figure 2

En 2010, parmi les exploitations agricoles d’Occitanie,

  • 43870 sont des exploitations individuelles,
  • 4539 sont des GAEC,
  • 7737 sont des EARL
  • et 3724 ont un autre statut.

En 2020, parmi les exploitations agricoles d’Occitanie,

  • 33919 sont des exploitations individuelles,
  • 6240 sont des GEC,
  • 7174 sont des EARL,
  • 4960 ont un autre statut.

Les exploitations agricoles individuelles représentent 36% de la production brute standard totale de la région Occitanie, contre 24% pour les EARL et 20% pour les GAEC. La PBS des autres formes sociétaires représente 20% de la PBS totale.

La typologie INOSYS

Initiée en 2011, la typologie INOSYS des Chambres d’Agriculture a permis de classer les exploitations agricoles du RA2010 sur la base de critères de tri, définis par des experts dans tous les territoires français. En 2022, le réseau des Chambres d’Agriculture, en partenariat avec les services statistiques des DRAAF et du Ministère de l’Agriculture, a réalisé la mise à jour et l’adaptation de la typologie INOSYS à partir des données du RA2020. Cette nouvelle version, baptisée « INOSYS Nouveau regard », a été appliquée au RA2020 et rétroactivement au RA2010. Elle permet ainsi d’avoir une vision très fine de la diversité des exploitations agricoles sur le territoire français et d’en mesurer l’évolution.
La typologie, pensée sous forme d’arborescence, est déclinée en 3 échelles : une échelle commune à toutes les régions, une échelle nationale plus fine, et une échelle régionale adaptée au contexte de chacune des régions. En Occitanie, la typologie régionale INOSYS Nouveau Regard contient au total 305 cases typologiques dont 197 à l’échelle la plus détaillée.

Une exploitation sur cinq est une exploitation viticole spécialisée

Selon la typologie Inosys, trois grands groupes composent la moitié des exploitations de la région Occitanie : les exploitations spécialisées en viticulture, celles spécialisées en grandes cultures et les élevages spécialisés de bovins viande (Figure 3).

Figure 3
Figure 3

Toutes les données de cette figure concerne les exploitations agricoles d’Occitanie en 2020.

  • Les 518 exploitations spécialisées en élevage de caprins lait emploient 1006 ETP, ont une SAU de 23846 ha et une PBS de 48008000 €
  • Les 1233 exploitations spécialisées en élevage d’ovins lait emploient 2643 ETP, ont une SAU de 121653 ha et une PBS de 155078 000 €.
  • Les 754 exploitations de polyculture-élevage granivores emploient 1774 ETP, ont une SAU de 66711 ha et une PBS de 205260000 €.
  • Les 2497 exploitations d’autres élevages (équin, apiculture, microélevage) emploient 2854 ETP, ont une SAU de 64999 ha, et une PBS de 47395000 €.
  • Les 919 élevages granivores spécialisés emploient 1558 ETP, ont une SAU de 15438 ha et une PBS de 180148000 €.
  • Les 3074 exploitations mixtes de grandes cultures plus autre production végétale emploient 7570 ETP, ont une SAU de 295833 ha et une PBS de 646867000 €.
  • Les 4089 exploitations de fruits, légumes, horticulture–pépinières ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées emploient 11418 ETP, ont une SAU de 50227 ha et une PBS de 582990000 €.
  • Les 2660 exploitations de polyélevage emploient 5323 ETP, ont une SAU de 273968 ha et une PBS de 397146000 €.
  • Les 10697 exploitations de viticulture spécialisées emploient 16903 ETP, ont une SAU de 207476 ha, et une PBS de 1183989 000 €.
  • Les 7695 exploitations de grandes cultures spécialisées emploient 7695 ETP, ont une SAU de 587703 ha et une PBS de 486433000 €.
  • Les 4824 exploitations de polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbes ou autres cultures, emploient 10263 ETP ont une SAU de 107857 ha et une PBS de 610906000 €.
  • Les 3656 exploitations de polyculture-élevage avec herbivores emploient 6904 ETP, ont une SAU de 429396 ha et une PBS de 595892000 €.
  • Les 6875 élevages de bovins viande spécialisés emploient 9280 ETP, ont une SAU de 568446 ha et une PBS de 451 440 000 €.
  • Les 1684 élevages d’ovins viande spécialisés emploient 2090 ETP, ont une SAU de 137964 ha et une PBS de 110496000 €.
  • Les 1118 élevages de bovins lait spécialisés emploient 2006 ETP, ont une SAU de 81138 ha et une PBS de 140 770 000 €.

Une exploitation sur cinq est spécialisée en viticulture. Les exploitations viticoles spécialisées d’Occitanie représentent le quart des exploitations spécialisées en viticulture de l’ensemble du pays. Parmi les exploitations occitanes, 14,7 % sont spécialisées en grandes cultures et 13,1 % sont spécialisées en élevage de bovins viande. Un cinquième des exploitations françaises spécialisées en bovins viande sont situées en Occitanie.
Trois types d’exploitations sont spécifiques à la région Occitanie, même si leur poids dans l’ensemble de l’agriculture régionale est limité : les exploitations spécialisées en élevage d’ovins lait, celles spécialisées en élevage d’ovins viande et celles spécialisées en élevage de caprins lait. Elles représentent respectivement 50 %, 30 % et 20 % des exploitations françaises du même type.

Les grandes cultures et l’élevage de bovins viande nécessitent d’importantes surface agricoles

Les exploitations viticoles spécialisées représentent 20 % de la production brute standard et 19 % des ETP des exploitations d’Occitanie mais seulement 7 % de la surface agricole utile de la région. La majorité des exploitations spécialisées en viticulture ont une petite SAU, puisqu’elle est inférieure à la médiane régionale pour 85% d’entre elles.
Inversement, les exploitations spécialisées en grandes cultures occupent une SAU très importante (19 %) mais représentent seulement 8 % de la production brute standard et des ETP d’Occitanie. Une large majorité de ces exploitations (70%) ont une SAU supérieure à la médiane tandis que 65% d’entre elles ont une PBS inférieure à la médiane.
Les exploitations spécialisées en élevage de bovins viande occupent également 19% de la SAU de la région en ne représentant que 8% de la production brute standard. Elles emploient 10% des ETP agricoles d’Occitanie.

Le potentiel économique des exploitations varie fortement selon le type de production

Les exploitations présentant les plus fortes PBS moyennes sont les exploitations de polyculture-élevage granivores et les exploitations mixtes grandes cultures et autre culture (Figure 4).

Figure 4
Figure 4

Parmi l’ensemble des exploitations agricoles d’Occitanie, 10 % ont une PBS inférieure à 10 483 €, 25 % ont une PBS inférieure à 26 730 €, la moitié ont une PBS inférieure à 65 129 €, 75 % ont une PBS inférieure à 131 911 €, et 90 % ont une PBS inférieur à 237 001 €.
Parmi les exploitations de polyculture-élevage granivores, 10 % ont une PBS inférieure à 47 459 €, 25 % ont une PBS inférieure à 102 898 €, la moitié ont une PBS inférieure à 189 710 €, 75 % ont une PBS inférieure à 319 038 € et 90 % ont une PBS inférieure à 583 061 €.
Parmi les exploitations mixtes grandes cultures plus autre production végétale, 10 % ont une PBS inférieure à 28 886 €, 25 % ont une PBS inférieure à 62 691 €, la moitié ont une PBS inférieure à 125 289 €, 75 % ont une PBS inférieure à 237 550 € et 90 % ont une PBS inférieur à 428 654 €.
Parmi les exploitations de polyculture–élevage avec herbivores, 10 % ont une PBS inférieure à 43 819 €, 25 % ont une PBS inférieure à 70 686 €, la moitié ont une PBS inférieure à 122 498 €, 75 % ont une PBS inférieure à 203 452 € et 90 % ont une PBS inférieure à 312 022 €.
Parmi les élevages d’ovins lait spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 55 250 €, 25 % ont une PBS inférieure à 83 316 €, la moitié dont une PBS inférieure à 117 133 €, 75 % ont une PBS inférieure à 160 202 € et 90 % ont une PBS inférieure à 204 519 €.
Parmi les exploitations de polyélevage, 10 % ont une PBS inférieure à 38 909 €, 25 % ont une PBS inférieure à 67 994 €, la moitié entre une PBS inférieure à 115 552 €, 75 % ont une PBS inférieure à 189 397 € et 90 % ont une PBS inférieure à 282 163 €.
Parmi les élevages de bovins lait spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 43 317 €, 25 % ont une PBS inférieure à 71 681 €, la moitié ont une PBS inférieure à 115 552 €, 75 % ont une PBS inférieure 164 837 € et 90 % ont une PBS inférieure à 219 367 €.
Parmi les élevages granivores spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 8402 €, 25 % ont une PBS inférieure à 29 771 €, la moitié ont une PBS inférieure à 80 791 €, 75 % ont une PBS inférieure à 197 756 € et 90 % ont une PBS inférieure à 451 937 €.
Parmi les exploitations de viticulture spécialisées, 10 % ont une PBS inférieure à 17 290 €, 25 % ont une PBS inférieure à 32 500 €, la moitié ont une PBS inférieure à 74 781 €, 75 % ont une PBS inférieure à 135 380 € et 90 % ont une PBS inférieure à 233 989 €.
Parmi les élevages de bovins viande spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 18 970 €, 25 % ont une PBS inférieure à 30 979 €, la moitié ont une PBS inférieure à 53 335 €, 75 % ont une PBS inférieure à 86 012 € et 90 % ont une PBS inférieure à 127 290 €.
Parmi les élevages d’ovins viande spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 19 097 €, 25 % ont une PBS inférieure à 27 963 €, la moitié ont une PBS inférieure à 48 171 €, 75 % ont une PBS inférieure à 84 622 € et 90 % ont une PBS inférieure à 131 149 €.
Parmi les élevages caprins spécialisés, 10 % ont une PBS inférieure à 19 940 €, 25 % ont une PBS inférieure à 28 813 €, la moitié ont une PBS inférieure à 47 615 €, 75 % ont une PBS inférieure à 112 682 € et 90 % ont une PBS inférieure à 218 809 €.
Parmi les exploitations de fruits, légumes, horticulture-pépinières ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées, 10 % ont une PBS inférieure à 9084 €, 25 % ont une PBS inférieure à 19 572 €, la moitié ont une PBS inférieure à 43 308 €, 75 % ont une PBS inférieure à 119 784 € et 90 % ont une PBS inférieure à 310 974 €.
Parmi les exploitations de grandes cultures spécialisées, 10 % ont une PBS inférieure à 5730 €, 25 % ont une PBS inférieure à 18 467 €, la moitié ont une PBS inférieure à 43 162 €, 75 % ont une PBS inférieure à 87 888 € et 90 % ont une PBS inférieure à 146 735 €.
Parmi les exploitations de polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbes ou autres cultures, 10 % ont une PBS inférieure à 360 €, 25 % ont une PBS inférieure à 3250 €, la moitié ont une PBS inférieure à 42 050 €, 75 % ont une PBS inférieure à 158 100 € et 90 % ont une PBS inférieure à 333 181 €.
Parmi les autres élevages (équins, apiculture, microélevage), 10 % ont une PBS inférieure à 3699 €, 25 % ont une PBS inférieure à 7031 €, la moitié ont une PBS inférieure à 13 469 €, 75 % ont une PBS inférieure à 29 898 € et 90 % ont une PBS inférieure à 52 837 €.

Près de la moitié des exploitations de polyculture-élevage granivores font partie des 10% d’exploitations occitanes ayant la plus forte PBS. La moitié de la production brute standard de ces exploitations provient de l’élevage de volailles, dont une grande partie (33%) de volailles hors poulets et poules.
Un quart des exploitations mixtes grandes cultures et autre culture ont une PBS dans les 10% les plus élevées. La viticulture représente un quart de la production brute standard totale des exploitations agricoles ayant au moins un atelier de grandes cultures et un autre atelier végétal.
Certaines catégories d’exploitations agricoles présentent inversement des productions brutes standard assez faibles et pratiquent une diversification dont elles tirent vraisemblablement d’autres ressources financières. C’est le cas pour les exploitations de « polyculture, forestières, spécialisées herbe ou autres cultures » ainsi que pour les autres élevages, dont 40% font partie des 10% d’exploitations occitanes ayant une PBS inférieure à 10 500 €. Les exploitations appartenant à la catégorie des autres élevages n’ont aucun atelier d’élevage significatif (au sens de la typologie Inosys : voir Méthodologie), très peu de surface cultivée et aucun atelier végétal significatif et une partie d’entre elles ont une vocation d’accueil touristique : hébergement ou ferme pédagogique.
La moitié des exploitations appartenant à la catégorie « polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbe ou autres cultures » ont un atelier significatif d’arboriculture, le plus souvent combiné avec de la viticulture ou du maraîchage.

Un nouveau regard sur l’agriculture pour une caractérisation plus fine des exploitations

La typologie INOSYS permet d’apporter un « Nouveau regard » sur l’agriculture nationale et régionale en analysant le recensement agricole de façon différente. En Occitanie, elle permet notamment de caractériser de façon plus fine les systèmes mixant plusieurs ateliers de production en catégorisant les exploitations d’une manière plus fonctionnelle que les OTEX.
Les chambres d’agriculture et la DRAAF mobilisent désormais cette typologie pour leurs études et analyses afin d’appréhender au mieux la diversité des exploitations.
Par ailleurs, la méthodologie construite pour la typologie INOSYS s’appuie à la fois sur une solide expertise de terrain et sur une base statistique très complète. Le réseau des chambres d’agriculture et les services statistiques de l’état entendent mobiliser cette méthode au-delà de la lecture des données du recensement agricole. Plusieurs projets sont actuellement en cours pour pérenniser l’usage de la typologie INOSYS dans l’analyse des systèmes agricoles : intégration dans des projets de recherche, analyses de données terrain, application à d’autres bases de données, etc… La typologie devient ainsi une clé de lecture commune à différents champs d’analyse de l’agriculture et permet de croiser les regards à différentes échelles.

Les exploitations de polyculture-élevage dispose d’une importante surface agricole

Les exploitations présentant les plus grandes SAU sont celles classées en polyculture-élevage avec herbivores et en polyélevage, avec respectivement 29% et 22% d’entre elles qui font partie des 10% d’exploitations occitanes dont la SAU est supérieure à 140 hectares (Figure 5). Les deux tiers de la SAU des exploitations de polyélevage sont composés de surfaces en herbe.

Figure 5
Figure 5

Parmi l’ensemble des exploitations agricoles d’Occitanie, 10 % ont une SAU inférieure à 3 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 11 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 36 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 81 ha, et 90 % ont une SAU inférieur à 140 ha.
Parmi les exploitations de polyculture–élevage avec herbivores, 10 % ont une SAU inférieure à 36 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 57 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 94 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 150 ha. et 90 % ont une SAU inférieure à 218 ha..
Parmi les exploitations de polyélevage, 10 % ont une SAU inférieure à 31 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 52 ha, la moitié entre une SAU inférieure à 84 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 131 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 195 ha.
Parmi les élevages d’ovins lait spécialisés, 10 % ont une SAU inférieure à 37 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 55 ha, la moitié dont une SAU inférieure à 82 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 118 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 177 ha.
Parmi les exploitations de polyculture-élevage granivores, 10 % ont une SAU inférieure à 7 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 43 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 79 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 120 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 177 ha.
Parmi les exploitations mixtes grandes cultures plus autre production végétale, 10 % ont une SAU inférieure à 22 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 44 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 77 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 125 ha et 90 % ont une SAU inférieur à 188 ha.
Parmi les élevages de bovins viande spécialisés, 10 % ont une SAU inférieure à 24 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 40 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 67 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 107 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 159 ha.
Parmi les élevages de bovins lait spécialisés, 10 % ont une SAU inférieure à 30 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 45 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 65 ha, 75 % ont une SAU inférieure 93 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 125 ha.
Parmi les exploitations de grandes cultures spécialisées, 10 % ont une SAU inférieure à 11 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 32 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 60 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 113 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 177 ha.
Parmi les élevages d’ovins viande spécialisés, 10 % ont une SAU inférieure à 13 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 26 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 52 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 98 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 188 ha.
Parmi les élevages caprins spécialisés, 10 % ont une SAU inférieure à 7 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 18 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 38 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 60 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 94 ha
Parmi les exploitations de viticulture spécialisées, 10 % ont une SAU inférieure à 3 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 6 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 13 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 24 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 42 ha
Parmi les exploitations de polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbes ou autres cultures, 10 % ont une SAU inférieure à 1 ha, 25 % ont une SAU inférieure à 3 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 12 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 30 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 54 ha.
Parmi les autres élevages (équins, apiculture, microélevage), 10 % ont une SAU nulle, 25 % ont une SAU inférieure à 3 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 11 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 26 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 51 ha.
Parmi les élevages granivores spécialisés, 25 % ont une SAU nulle, la moitié ont une SAU inférieure à 9 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 30 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 43 ha.
Parmi les exploitations de fruits, légumes, horticulture-pépinières ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées, 25 % ont une SAU inférieure à 1 ha, la moitié ont une SAU inférieure à 4 ha, 75 % ont une SAU inférieure à 13 ha et 90 % ont une SAU inférieure à 30 ha.

Inversement, plus d’un tiers des exploitations des catégories « fruits, légumes, horticulture-pépinières ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées » et « élevage granivore spécialisés » disposent d’une surface agricole utile inférieure à 3 hectares, comme 10% des exploitations agricoles de la région.

La plupart des groupes perdent des exploitations agricoles

La baisse du nombre d’exploitations agricoles concerne la majorité des catégories de la typologie Inosys (Figure 6). Ainsi, en 2020, la région Occitanie compte 990 exploitations spécialisées en viticulture de moins qu’en 2010 (-9%). Cela représente une exploitation en moins tous les 4 jours. Leur surface agricole baisse de 9% et leur nombre d’ETP recule de 8%. La surface agricole totale des exploitations spécialisées en viticulture est composée à 85% de vignes (Figure 7).
Les exploitations spécialisées en grandes cultures sont également moins nombreuses en 2020 qu’en 2010, avec 1300 unités de moins (-14%), soit une exploitation en moins tous les 3 jours. Le nombre d’ETP employés par ces exploitations baisse de 14% mais leur surface agricole reste assez stable (-2%).

Figure 6
Figure 6

En Occitanie, en 2020, il y a 10 697 exploitations de viticulture spécialisées, 7695 exploitations de grandes cultures spécialisées, 6875 exploitation de bovins viande spécialisées, 4824 exploitations de polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbes ou autres cultures, 4089 exploitations de fruits, légumes, horticulture–pépiniéristes ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées, 3656 exploitations de polyculture-élevage avec herbivores, 3074 exploitation s mixtes grandes cultures plus autres productions végétales, 2660 exploitations de polyélevage, 2497 exploitations d’autres élevages (équins, apiculture, micro élevage), 1684 exploitations d’ovins viande spécialisées, 1233 exploitations d’ovins lait spécialisées, 1118 exploitations de bovins lait spécialisées, 919 exploitations d’élevages granivores spécialisées, 754 exploitations de polyculture–élevage granivore et 518 exploitations de caprins lait spécialisées.
En Occitanie, en 2010, il y a 11 687 exploitations de viticulture spécialisées, 8978 exploitations de grandes cultures spécialisées, 8085 exploitation de bovins viande spécialisées, 4047 exploitations de polyculture, exploitations forestières, spécialisées herbes ou autres cultures, 4256 exploitations de fruits, légumes, horticulture–pépiniéristes ou cultures spéciales à haute valeur ajoutée spécialisées, 4595 exploitations de polyculture-élevage avec herbivores, 3222 exploitations mixtes grandes cultures plus autres productions végétales, 3708 exploitations de polyélevage, 3567 exploitations d’autres élevages (équins, apiculture, micro élevage), 1816 exploitations d’ovins viande spécialisées, 1598 exploitations d’ovins lait spécialisées, 1649 exploitations de bovins lait spécialisées, 1287 exploitations d’élevages granivores spécialisées, 877 exploitations de polyculture–élevage granivore et 498 exploitations de caprins lait spécialisées.

Figure 7
Figure 7

En 2020, la SAU des exploitations de grandes cultures spécialisées est composée de 74602 ha de prairies, 280287 ha de céréales, 170222 ha d’oléagineux, 119 ha de vignes, 31807 ha de jachères, 4881 ha de fourrages annuels et 20261 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de grandes cultures spécialisées est composée de 40220 ha de prairies, 331876 ha de céréales, 165533.4 ha d’oléagineux, 206 ha de vignes, 51 ha de jachères, 1016 ha de fourrages annuels et 59853 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations de bovins viande spécialisés est composée de 519606 ha de prairies, 34668 ha de céréales, 1496 ha d’oléagineux, 29 ha de vignes, 639 ha de jachères, 11023 ha de fourrages annuels et 908 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de bovins viande spécialisés est composée de 528903 ha de prairies, 35884 ha de céréales, 1155 ha d’oléagineux, 84 ha de vignes, 27 ha de jachères, 8627 ha de fourrages annuels et 1541 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations de polyculture-élevage avec herbivores est composée de 227888 ha de prairies, 121677 ha de céréales, 40144.45 ha d’oléagineux, 4353 ha de vignes, 4456 ha de jachères, 19055 ha de fourrages annuels et 9933 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de polyculture-élevage avec herbivores est composée de 196121 ha de prairies, 138463 ha de céréales, 38429 ha d’oléagineux, 5241 ha de vignes, 2221 ha de jachères, 17795 ha de fourrages annuels et 13157 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations de mixtes grandes cultures + autres productions végétales est composée de 27272 ha de prairies, 126850 ha de céréales, 65742 ha d’oléagineux, 25675 ha de vignes, 17366 ha de jachères, 1722 ha de fourrages annuels et 26843 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de mixtes grandes cultures + autres productions végétales est composée de 8839 ha de prairies, 119419 ha de céréales, 47178 ha d’oléagineux, 30145 ha de vignes, 5344 ha de jachères, 263 ha de fourrages annuels et 30933 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations de polyélevage est composée de 237128 ha de prairies, 23694 ha de céréales, 608 ha d’oléagineux, 14 ha de vignes, 256 ha de jachères, 11760 ha de fourrages annuels et 463 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de polyélevage est composée de 272957 ha de prairies, 30260 ha de céréales, 429 ha d’oléagineux, 38 ha de vignes, 16 ha de jachères, 13247 ha de fourrages annuels et 1060 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations de viticulture spécialisées est composée de 12415 ha de prairies, 3322 ha de céréales, 1079 ha d’oléagineux, 177320 ha de vignes, 9935 ha de jachères, 601 ha de fourrages annuels et 718 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations de viticulture spécialisées est composée de 6977 ha de prairies, 8126 ha de céréales, 1280 ha d’oléagineux, 193558 ha de vignes, 297 ha de jachères, 187 ha de fourrages annuels et 16293 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations d’ovins viande spécialisées est composée de 128275 ha de prairies, 7145 ha de céréales, 194 ha d’oléagineux, 12 ha de vignes, 218 ha de jachères, 1903 ha de fourrages annuels et 190 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations d’ovins viande spécialisées est composée de 134244 ha de prairies, 7838 ha de céréales, 158 ha d’oléagineux, 23 ha de vignes, 16 ha de jachères, 980 ha de fourrages annuels et 524 ha d’autres surfaces
En 2020, la SAU des exploitations des autres groupes est composée de 300659 ha de prairies, 76014 ha de céréales, 21416 ha d’oléagineux, 45241 ha de vignes, 13938 ha de jachères, 21105 ha de fourrages annuels et 50670 ha d’autres surfaces
En 2010, la SAU des exploitations des autres groupes est composée de 302658 ha de prairies, 96750 ha de céréales, 21227 ha d’oléagineux, 35700 ha de vignes, 29614 ha de jachères, 15367 ha de fourrages annuels et 31311 ha d’autres surfaces

Les exploitations spécialisées en élevage de bovins viande suivent la même tendance que celles spécialisées en grandes cultures avec un recul de 15% du nombre d’exploitations (1200 de moins qu’en 2010, soit une tous les 3 jours) et une baisse de 16% du nombre d’ETP mais une SAU stable (-1%). Le cheptel (nombre d’unités gros bovins) baisse modérément de 5% entre 2010 et 2020.
En typologie agrégée, seuls deux grands groupes gagnent des exploitations. Le groupe « polyculture, exploitations forestières, spécialisés herbes ou autres cultures » progresse de 19%, avec une SAU en hausse de 54% et un nombre d’ETP qui augmente de 36%. Le nombre d’élevages de caprins laits augmente peu (+4%), mais leur SAU progresse de 24%, et leur nombre d’UGB augmente de 11%. Ces exploitations emploient 8% d’ETP supplémentaires par rapport à 2010.
Il faut cependant noter que ces évolutions ne résultent pas uniquement de créations ou de disparitions d’établissements. Entre 2010 et 2020, les exploitations agricoles peuvent changer de catégorie en fonction de l’évolution de leur production et des choix stratégiques des exploitants.

Les exploitations ayant des grandes cultures sont moins nombreuses qu’en 2010 mais sont plus grandes

En Occitanie, 29% des exploitations agricoles ont un atelier significatif (voir méthodologie) de grandes cultures. Le nombre d’exploitations ayant des grandes cultures baisse de 13% en 10 ans (Figure 8) et elles emploient 7% d’ETP en moins, mais leur surface agricole utile est en hausse (+6%). Les exploitations de la filière sont ainsi plus grandes en 2020 qu’en 2010. Un quart de ces exploitations sont situées dans le département du Gers, 16% en Haute-Garonne et 14% dans le Tarn (Figures 9a et 9b).

Figure 8
Figure 8

En 2020, 15233 exploitations ont un atelier significatif de grandes cultures ; parmi elles, 7128 sont spécialisées.
En 2010, 17592 exploitations ont un atelier significatif de grandes cultures ; parmi elles, 8514 sont spécialisées.
En 2020, 13796 exploitations ont un atelier significatif de viticulture ; parmi elles, 10697 sont spécialisées.
En 2010, 15232 exploitations ont un atelier significatif de viticulture ; parmi elles, 11687 sont spécialisées.
En 2020, 13030 exploitations ont un atelier significatif d’élevage de bovins viande ; parmi elles, 6875 sont spécialisées.
En 2010, 16435 exploitations ont un atelier significatif d’élevage de bovins viande ; parmi elles, 8085 sont spécialisées.
En 2020, 5023 exploitations ont un atelier significatif d’exploitation de forêt ; parmi elles, 250 sont spécialisées.
En 2010, 5794 exploitations ont un atelier significatif d’exploitation de forêt ; parmi elles, 175 sont spécialisées.
En 2020, 4757 exploitations ont un atelier significatif d’arboriculture ; parmi elles, 1708 sont spécialisées.
En 2010, 5141 exploitations ont un atelier significatif d’arboriculture ; parmi elles, 1985 sont spécialisées.
En 2020, 3807 exploitations ont un atelier significatif de maraichage ; parmi elles, 1328 sont spécialisées.
En 2010, 2759 exploitations ont un atelier significatif de maraichage ; parmi elles, 1097 sont spécialisées.
En 2020, 3323 exploitations ont un atelier significatif de culture légumes plein champs ; parmi elles, 455 sont spécialisées.
En 2010, 3206 exploitations ont un atelier significatif de culture légumes plein champs ; parmi elles, 462 sont spécialisées.
En 2020, 3256 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’ovins viande ; parmi elles, 1684 sont spécialisées.
En 2010, 3750 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’ovins viande ; parmi elles, 1816 sont spécialisées.
En 2020, 2757 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’équins ; parmi elles, 1123 sont spécialisées.
En 2010, 3443 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’équins ; parmi elles, 1287 sont spécialisées.
En 2020, 2589 exploitations ont un atelier significatif d’élevage de bovins lait ; parmi elles, 1118 sont spécialisées.
En 2010, 4026 exploitations ont un atelier significatif d’élevage de bovins lait ; parmi elles, 1649 sont spécialisées.
En 2020, 1874 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’ovins lait ; parmi elles, 1233 sont spécialisées.
En 2010, 2347 exploitations ont un atelier significatif d’élevage d’ovins lait ; parmi elles, 1598 sont spécialisées.

Figure 9a
Figure 9a

Non disponible

Figure 9b
Figure 9b

Non disponible

La moitié des exploitations ayant des grandes cultures sont spécialisées, avec un taux stable entre 2010 et 2020. Parmi les départements où se situent la majeure partie des exploitations agricoles de la filière grandes cultures, la Haute-Garonne présente un fort taux de spécialisation (68%), le Gers est dans la moyenne régionale (53%) et le Tarn est en-dessous (40%).
En 10 ans, la part des surfaces de céréales dans la SAU des exploitations de la filière baisse, passant de 45% en 2010 à 39% en 2020. Dans le même temps, la part des prairies passe de 24% à 30%. La part des surfaces d’oléagineux reste stable. La taille du cheptel des exploitations ayant des grandes cultures est en hausse, avec un nombre d’unités grands bovins qui augmente de 8%.
La pratique de l’agriculture biologique progresse fortement dans la filière grandes cultures : le nombre d’exploitations concernées quadruple et atteint 20% des exploitations ayant des grandes cultures. Les productions sous Appellation d’Origine Protégée et Label Rouge progressent également.
La part des grandes cultures dans la production brute standard des exploitations de la filière atteint 98% pour celles qui sont spécialisées contre seulement 34% pour les non spécialisées. Pour un quart des en-ayant non spécialisés, les grandes cultures représentent au moins 66% de leur PBS, seuil utilisé pour la définition des OTEX.

Les filières dans INOSYS

La construction de la typologie INOSYS fait que les exploitations d’une même filière sont éclatées sur différentes branches de l’arborescence en fonction des autres ateliers qu’elles ont. Afin d’analyser une filière complète dans INOSYS, il est donc nécessaire de « filtrer » en fonction de la présence ou non de la production étudiée. Pour cela, nous utilisons les critères de significativité définis pour chaque production et permettant de trier les groupes « En ayant ».
Cette méthode est très différente de celle des OTEX, habituellement utilisés dans la statistique publique. Contrairement aux OTEX, la typologie INOSYS et le tri par filière permettent de bien identifier les systèmes mixtes au sein de chaque filière, et pas seulement les spécialisés. Dans la typologie Inosys, les spécialisés sont les systèmes ne comportant qu’un atelier significatif.

Trois quarts des exploitations viticoles sont spécialisées

La filière viticole recule en Occitanie, avec 9% d’exploitations en moins par rapport à 2010 et une baisse de la SAU de 4%. Un quart des exploitations agricoles d’Occitanie ont un atelier de viticulture. Le taux de spécialisation de la filière reste élevé puisque en 2020, trois quarts des exploitations ayant de la viticulture sont spécialisées comme en 2010. Les trois départements ayant le plus d’exploitations viticoles sont l’Hérault avec un tiers des exploitations d’Occitanie, l’Aude avec un quart et le Gard avec un cinquième (Figures 10a et 10b).

Figure 10a
Figure 10a

Non disponible

Figure 10b
Figure 10b

Non disponible

Les exploitations viticoles de l’Hérault et de l’Aude, avec des taux de spécialisation respectivement de 89% et 84% sont plus spécialisées que celles du Gard.
La part des vignes dans la surface agricole des exploitations viticoles reste stable avec 60% de la surface totale. En revanche, la part des céréales baisse de 18% en 2010 à 13% en 2020 au profit des surfaces de prairies. En 2020, seules 6% des exploitations viticoles pratiquent également l’élevage, contre 10% en 2010. La taille du cheptel des exploitations ayant de la viticulture baisse fortement, avec un recul de 17% des unités gros bovins. La part des ovins et des porcins dans le cheptel est en hausse, au détriment des bovins, qui représentent cependant encore 54% du cheptel.
En 10 ans, l’agriculture biologique progresse fortement : le nombre d’exploitations viticoles ayant au moins un produit en agriculture biologique est multiplié par 2,5 entre 2010 et 2020. La part des exploitations viticoles commercialisant des produits sous AOP passe de 52% en 2010 à 56% en 2020. En revanche, les productions sous IGP reculent légèrement : la part des exploitations ayant une production sous ce signe passe de 79% à 77%. Les productions sous Label Rouge progressent mais restent confidentielles.
Dans les exploitations viticoles spécialisées, la part de la viticulture dans la production brute standard s’élève à 99%. Dans les exploitations non spécialisées, la viticulture représente en moyenne 63% de la PBS. La moitié des exploitations ayant de la viticulture mais n’étant pas spécialisées ont un PBS viticole supérieure à 66% de leur PBS totale.
Parmi les exploitations agricoles ayant un atelier de viticulture, plus de la moitié sont des coopérateurs spécialisés, dont une majorité ont des productions sous IGP ou AOP. Les producteurs de vin ou d’alcool à base de raisin représentent 13% des exploitations ayant de la viticulture et les vendeurs de moûts ou raisins (ou mixtes) 6%. Les exploitations végétales mixtes ayant de la viticulture représentent 15% des exploitations de la filière.

La taille des exploitations de la filière bovins viande augmente

Le nombre d’exploitations agricoles élevant des bovins viande en Occitanie baisse de 20% entre 2010 et 2020. Le nombre d’ETP dans la filière baisse dans les mêmes proportions. En revanche, la surface agricole totale et le total des unités gros bovins des exploitations ayant des bovins viande ne baissent respectivement que de 4% et 9,5%, indiquant une hausse de la taille moyenne des troupeaux et des exploitations.
Un quart des exploitations d’Occitanie ont un atelier d’élevage de bovins viande en 2020. Parmi ces exploitations, 53% sont spécialisées contre 49% en 2010. Un tiers des exploitations de la filière sont situées dans le département de l’Aveyron, où le taux de spécialisation atteint 60% (Figures 11a et 11b). En Lozère, qui abrite 11% des exploitations ayant des bovins viande, deux tiers des exploitations de la filière sont spécialisées. Les départements du Tarn (41%) et des Hautes-Pyrénées (53%) présentent un taux de spécialisation inférieur. Dans chacun de ces deux départements, on trouve 10% des exploitations de la filière bovins viande.

Figure 11a
Figure 11a

Non disponible

Figure 11b
Figure 11b

Non disponible

Parmi les exploitations ayant des bovins viande, 20% pratiquent l’agriculture biologique. Leur nombre a quadruplé entre 2010 et 2020. Les productions sous AOP et Label Rouge progressent, celles sous IGP reculent.
Dans les exploitations spécialisées, l’élevage de bovins viande représente 71% de la production brute standard, contre seulement 18% dans les exploitations non spécialisées. Pour la moitié des exploitations non spécialisées de la filière, les bovins viande représentent moins de 20% de leur production brute standard.
Parmi les exploitations ayant au moins un atelier significatif d’élevage de bovins viande, 29% sont des exploitations spécialisées d’élevage bovins viandes naisseurs, dont un quart pratiquent le pastoralisme. 14% des exploitations de la filière sont des exploitations spécialisées d’élevage bovins naisseurs-engraisseurs, dont la majorité ne pratiquent pas le pastoralisme. Les exploitations spécialisées dans l’élevage d’herbivores laitiers représentent 8% des exploitations élevant des bovins viande.

Les polyculteurs-éleveurs

En Occitanie, on compte 4410 exploitations agricoles de polyculture-élevage. Parmi elles, 3071 ont des grandes cultures, 2855 ont des bovins viande et 2085 ont des ateliers significatifs dans ces deux filières. Seules 569 exploitations de polyculture-élevage n’ont ni l’un ni l’autre ; au sein de ces dernières les ateliers significatifs les plus courants sont l’élevage d’ovins viande, l’arboriculture et le maraîchage.
Les grandes cultures représentent 28% de la PBS totale des polyculteurs-éleveurs, les bovins viande et les volailles 17% chacun.
En s’intéressant à la répartition des exploitations de polyculture-élevage dans les cases typologiques Inosys, soit le niveau de détail le plus fin, on observe que 12% d’entre elles sont des exploitations de polyculture-élevage avec grandes cultures secondaires et bovins viande naisseurs et 11% sont des exploitations de polyculture-élevages bovins viande avec cultures pérennes et/ou cultures annuelles autres que grandes cultures.
A un niveau plus agrégé de la typologie, les exploitations de polyculture-élevage herbivores viande représentent 56% de l’ensemble des polyculteurs-éleveurs de la région Occitanie.

Figure polyculteurs-éleveurs
Figure polyculteurs-éleveurs

Parmi les polyculteurs-éleveurs, 2085 ont à la fois un atelier significatif de grandes cultures et un atelier significatif d’élevage de bovins viande. 986 ont des grandes cultures mais pas de bovins viande. 770 ont des bovins viande mais pas de grandes cultures. 569 n’ont ni bovins viande, ni grandes cultures.
La PBS totale des polyculteurs-éleveurs provient à 28% des grandes cultures, à 17% de l’élevage de volailles, à 17% de l’élevage de bovins viandes et à 38% d’autres productions.

Des filières peu spécialisées

Pour les 3 principales filières, la comparaison des cartes de répartition des exploitations spécialisées et des en-ayant montre une relative concentration des premières sur un territoire central, et un élargissement périphérique des secondes autour de ce noyau.
La plupart des filières agricoles décrites dans la typologie Inosys présentent des taux de spécialisation inférieurs à 50%. Outre les filières viticulture et bovins viande décrites précédemment, les seules filières dont le taux de spécialisation dépasse 50% sont l’apiculture (81% d’exploitations spécialisées), l’élevage de caprins (59%), de lapins (77%) et d’ovins lait (66%).

Les productions sous SIQO progressent

Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations agricoles pratiquant l’agriculture biologique est multiplié par 2,5 (Figure 12). Ce sont désormais 19% des exploitations qui ont au moins une production de l’agriculture biologique. Une exploitation sur cinq a une production sous AOP, une sur quatre a une production sous IGP. Les productions sous Label Rouge sont moins fréquentes et ne concernent que 7% des exploitations agricoles d’Occitanie.

Figure 12
Figure 12

En 2010, 14574 exploitations ont une production sous IGP, 11124 ont une production sous AOP, 3764 ont une production en agriculture biologique et 4189 ont une production sous Label Rouge.
En 2020, 13321 exploitations ont une production sous IGP, 10889 ont une production sous AOP, 10133 ont une production en agriculture biologique et 3546 ont une production sous Label Rouge.

La part des exploitations pratiquant la diversification reste stable entre 2010 et 2020, qu’il s’agisse d’activités de tourisme, d’hébergement ou de loisirs (Figure 13). Fort logiquement, le développement de la production d’électricité renouvelable connait une croissance exponentielle avec la mise en place de subventions pour l’installation de toitures photovoltaïques.
La commercialisation en circuit court progresse également : 28% des exploitations commercialisent au moins un produit en circuit court contre 19% en 2010. En 2020, 20% des exploitations agricoles pratiquent la vente directe, contre 15% en 2010.

Figure 13
Figure 13

En 2010, 1535 exploitations ont un atelier de travail à façon, 2325 ont une activité de tourisme ou d’hébergement, 297 produisent des énergies renouvelables destinées à la vente et 11107 commercialisent au moins un produit (hors vin) en circuit court (dont 9039 pratiquent la vente directe).
En 2020, 3579 exploitations ont un atelier de travail à façon, 2061 ont une activité de tourisme ou d’hébergement, 1903 produisent des énergies renouvelables destinées à la vente et 14525 commercialisent au moins un produit (hors vin) en circuit court (dont 10575 pratiquent la vente directe).

Méthodologie

Le champ INOSYS
La typologie INOSYS est basée sur un champ plus restreint que celui du RA. En effet, les experts ont fait le choix d’écarter les exploitations ayant une activité économique agricole très faible. Pour cela, plusieurs critères ont été utilisés.
Les exploitations retenues dans le champ INOSYS sont :

  • les exploitations de dimension économique Petite, Moyenne et Grande (PBS >= 25 000 €)
  • les micro-exploitations (PBS <25 000 €) comptabilisant au moins un mi-temps de main d’œuvre totale (>=0.5 ETP)
  • les micro-exploitations ayant moins d’un mi-temps de main d’œuvre mais avec au moins 10 000 € de PBS et déclarant un SIQO (dont AB) ou une activité de transformation à la ferme
    Les grands principes d’INOSYS
    La construction de la typologie INOSYS se base sur 3 grands principes :
  1. la significativité des ateliers : pour chaque atelier de production, les experts ont défini un seuil à partir duquel ils considèrent que l’atelier impacte le système en termes d’organisation du travail. Dès lors qu’un atelier dépasse ce seuil, il sera considéré comme présent sur l’exploitation et rentrera en compte dans son classement typologique.
  2. la hiérarchisation des ateliers : le tri des exploitations se fait sous la forme d’un arbre de décision. Les tris sont donc successifs et il a fallu définir l’ordre de tri entre les différentes productions. Pour cela, les ateliers ont été hiérarchisés en fonction de leur impact en termes d’organisation du travail. Ainsi, les ateliers d’élevage laitiers sont triés prioritairement aux ateliers d’élevage viande et les cultures pérennes sont triées avant les grandes cultures.
  3. Un choix raisonné de critère de tri : afin de rendre la typologie lisible et cohérente entre les différentes productions, les critères de tri retenus pour chaque production sont assez restreints. Ils peuvent être regroupés en 3 familles de critères :
    • les critères sur la taille d’atelier (surfaces, cheptels) et le ratio de taille entre ateliers (UGB/ha…)
    • les critères sur la valorisation des produits (SIQO, circuits de commercialisation, transformation…)
    • les critères sur les pratiques (irrigation, types d’animaux vendus…)

Pour en savoir plus

Retrouvez les valorisations et publications réalisées directement sur le site web de la CRAO > page INOSYS ou celui de la DRAAF > page RA2020


Partager la page