@gro-échos mars-2016 : Un marché des céréales compliqué
Pour la troisième année consécutive, l’offre mondiale de céréales est abondante et en hausse.de 6,1% par rapport à 2014.La diminution des achats des pays exportateurs de pétrole, le ralentissement de la croissance chinoise, pèsent sur la dynamique du marché des céréales et entretiennent une certaine morosité.
La baisse du coût des transports, un levier pour dynamiser le commerce
Cet ensemble de facteurs l’emporte sur l’opportunité de constituer des stocks à bas prix. Pourtant la baisse du coût du transport des matières premières pourrait dynamiser le commerce mondial. L’Europe entend mettre à profit ces baisses de fret pour revaloriser ses objectifs et écouler ses 158,3 Mt de blé via les exportations et la révision à la hausse des mises en œuvres par les fabricants d’aliment du bétail (FAB).
Dans ce contexte, la France affiche un volume de 72 Mt de céréales et des stocks de report plus lourds que l’an passé (+7% pour atteindre 16 Mt, dont 6 Mt pour le seul blé tendre niveau jamais égalé depuis 17 ans).
Après le tassement des ventes de céréales françaises à l’automne, les mois de décembre et janvier ont été plus dynamiques. La hausse des exportations nationales de céréales vers les pays tiers au 1er février 2016 est de 5% par rapport à la même date l’année précédente avec notamment une accélération des chargements vers l’Egypte. Mais, début mars 2016, ce pays n’achète plus que 480 000 T à la France, soit 75% de moins qu’en mars 2015 au profit des céréales russes du fait d’un taux de change défavorable par rapport à la parité rouble /dollar.
Dans ce contexte de prix bas, le stockage chez les collecteurs augmente
Les agriculteurs français mettent en dépôt chez les collecteurs et attendent une hausse des prix avant de se décider à vendre. De 200 €/t début juillet 2015, le prix du blé tendre rendu Rouen a chuté de 23% pour atteindre 155 €/t mi-février. Début mars, le blé tendre atteint140€/t, niveau le plus bas depuis l’hiver 2009.
Au niveau régional, les stocks de blé suivent la même tendance que les stocks nationaux. Ils sont abondants fin janvier 2016 et augmentent de 74% par rapport à janvier 2015. A l’inverse, ils sont plus faibles pour le maïs et inférieurs de 15% à ceux de la campagne passée à la même date. Dans sa forte chute, le prix du blé tendre rejoint celui du maïs à 139,5€, se retrouvant en concurrence sur le marché des FAB. Les fabricants d’aliment du bétail vont être confrontés à une baisse de débouchés due à l’épizootie d’influenza aviaire qui ne sera pas compensée par le dynamisme actuel des ventes vers l’Espagne.