Diversification et circuits courts dans les exploitations agricoles d’Occitanie entre 2010 et 2020 - Agreste Dossier n°1 - Juillet 2025
En 2020, 25 % des exploitations agricoles pratiquent une activité de diversification et 24 % commercialisent des produits en circuits courts. Au total, plus d’un tiers des exploitations en Occitanie, soit 22 300, développent au moins une de ces deux catégories d’activités complémentaires à la production agricole, qui permettent de capter une plus grande valeur ajoutée.
Parmi les formes de diversification, la transformation de produits agricoles est la plus répandue (14,6 % des exploitations), en particulier dans les filières vin et alcool (5,1 % des exploitations) ainsi que viandes et volailles (4,9 %). Dans 86 % des cas, cette transformation s’accompagne d’une commercialisation en circuits courts. D’autres activités de diversification comme le travail à façon (6 % des exploitations), le tourisme, l’hébergement à la ferme et les loisirs (3,7 %) ou la production d’énergie (3,1 %) n’ont pas de lien direct avec la production agricole.
La vente à la ferme constitue le principal mode de commercialisation en circuits courts (pratiqué par 55 % des exploitations concernées), souvent associé à un autre mode de vente (commerçant détaillant, marchés, restaurant…). Les principaux produits proposés sont les viandes et volailles (24 % des produits), le vin (21 %), les légumes (11 %) et l’huile d’olive (10 %).
De 2010 à 2020, les activités de diversification connaissent une forte croissance (+ 36,3 %) tandis que la commercialisation en circuits courts progresse plus modestement (+ 6,9 %) avec des dynamiques variables selon les productions. Le développement de la diversification repose surtout sur la transformation avec commercialisation des produits en circuits courts (+ 41 %), le travail à façon (+146 %) et la production d’énergie (+536 %).
Les exploitations engagées dans la transformation avec circuits courts présentent des caractéristiques spécifiques. Elles s’orientent davantage vers le bio (41%), les formes sociétaires (65,5%) et mobilisent aussi le plus de main d’œuvre (2,4 ETP). Leurs chefs d’exploitations sont en moyenne plus jeunes, les moins de 40 ans y étant les plus représentés (24,7 %).
Parmi les exploitations qui transforment, celles qui vinifient sont plus grandes et plus tournées vers les SIQO. Elles ne représentent que 18,6 % des exploitations viticoles mais valorisent 37 % de la surface en vigne, 46 % de la surface AOP et 75 % de la surface AOP en bio.
Les exploitations se limitant à la commercialisation en circuits courts sans diversification reculent en revanche nettement : - 20,9 % de leur effectif en 10 ans, soit 6 300 exploitations en 2020. Le recul est particulièrement marqué dans les productions animales et laitières, ce qui pourrait en partie s’expliquer par le recul de la boucherie artisanale. À l’inverse toutefois, les légumes deviennent le premier produit vendu en circuits courts sans transformation (+ 7 %), avec un doublement des effectifs d’exploitations en bio.
Entre 2010 et 2020, la dynamique de la diversification contraste avec le recul de la commercialisation en circuits courts sans diversification et plus encore, avec celui des structures agricoles sans activité complémentaire à la production.