Note de conjoncture 2025 n°3
Cette seconde note de conjoncture 2025 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er novembre 2025.
Météorologie et ressources hydriques
L’année 2025 (janvier-novembre) est marquée par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +1,5°C en Occitanie.
L’été est très nuancé avec deux épisodes de très fortes chaleurs fin juin / début juillet et mi-août. De nombreux records de températures sont battus avec des pics pouvant dépasser les 40°C. Des épisodes de fortes précipitations, d’orages et de grêles viennent contrebalancer ces périodes caniculaires
L’automne s’inscrit dans une dynamique climatique contrastée sur l’ensemble de la région, marquée par des conditions durablement sèches sur le pourtour méditerranéen et par des épisodes plus humides au nord de l’Occitanie.
En septembre, les températures sont légèrement en dessous des normales saisonnières. Après des pics de chaleur jusqu’au 18 septembre (32°C à 33°C), les températures maximales ont chuté de 17 à 19°C en seulement 6 jours. Les précipitations ont été très déficitaires, affichant un recul moyen de 31 % à l’échelle régionale, déficit particulièrement marqué dans l’Hérault (-68%), le Gard (- 54%) et l’Aude (-51%). Les Pyrénées catalanes, le piémont pyrénéen et le Quercy, ont toutefois bénéficié d’excédents localisés.
Le mois d’octobre est caractérisé par des températures globalement plus douces que la normale, avec une anomalie comprise entre +0,5°C et +2°C. et un déficit pluviométrique moyen de 36 % sur la région. Les contrastes spatiaux sont importants : le Lot et l’Aveyron ont enregistré des excédents respectifs de 49 % et 11 %, tandis que les Pyrénées-Orientales et le piémont pyrénéen ont subi un déficit d’environ 75 %. Le mois est ponctué par plusieurs événements marquants. Le 19 octobre, la tempête Benjamin a touché le nord de la région, apportant pluie et vent soutenu. À partir du 22 octobre et jusqu’au 24, des rafales très fortes ont balayé l’ensemble du territoire.
Au 1er novembre, sur le plan hydrologique, la situation reste préoccupante. Les sols demeurent plus secs que la normale sur le piémont des Pyrénées occidentales et le Languedoc. À l’inverse, ils se sont humidifiés sur la plaine toulousaine, l’ouest de l’Aveyron, ainsi que dans certaines parties des Pyrénées-Orientales et du Gard.
L’état des nappes est généralement proche des normales. Toutefois, le Roussillon et l’Aude restent à des niveaux bas à très bas. La vidange des nappes réactives se poursuit sur le littoral du Roussillon et du Languedoc et la nappe alluviale de l’Aude demeure à un niveau bas. La situation des cours d’eaux et des milieux aquatiques reste contrastée, et des restrictions d’usage de l’eau restent en vigueur sur une partie du territoire.
Sources : Météo France, Agreste, OIEau, DREAL Occitanie, VigiEau, EauFrance
Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans l’Ouest de l’Occitanie (Albi, Anglars, Auch, Cos, Montauban, Rodez, Tarbes, Toulouse)
Figure 2- Ecarts aux normales des températures et précipitations sur le littoral méditerranéen d’Occitanie (Nîmes, Montpellier, Perpignan, Carcassonne)
Prix : suivi des indices nationaux
Depuis plus d’un an les prix des intrants agricoles (IPAMPA, fig.3) sont relativement stables. Ce nouvel équilibre représente tout de même une hausse de 24 % par rapport au niveau de 2020 (IPAMPA –Indice total d’une valeur de 124 en septembre 2025 contre 100 en juillet 2020).
Depuis le début de l’année 2025, deux domaines connaissent des variations importantes. Les engrais et amendements enregistrent une hausse sensible de + 8% (valeur de 154 en septembre 2025) par rapport à décembre 2024. A l’opposé, la catégorie énergie et lubrifiants est inférieure de - 8% par rapport à son niveau de décembre 2024 après avoir plongé jusqu’à -12% en mai 2025 (point d’indice à 154 en décembre 2024 contre 144 en juillet 2025). Les données montrent également que le niveau atteint par ces deux grands postes de charge par rapport à leur niveau de 2020 est bien supérieur à celui des autres catégories d’intrants. Les engrais et amendements ainsi que l’énergie sont aujourd’hui respectivement 59% et 52% plus chers qu’en septembre 2020. Il s’agit de niveaux relativement élevés qui pèsent fortement sur la rentabilité des secteurs qui n’ont pas connu des hausses de prix des productions permettant de compenser cette augmentation comme les grandes cultures et la viticulture par exemple.
Concernant les prix des produits agricoles, l’indice général (IPPAP, fig.4) s’établit en septembre 2025 à 130 points. Il est légèrement supérieur à celui des charges (IPAMPA) et a été relativement stable sur une année. Mais cette apparente stabilité de l’indice général sur un an masque des disparités importantes entre filières. L’évolution favorable depuis quelques années, pour la plupart des productions animales, et particulièrement dans les filières bovines, s’est prolongée en 2025 : IPPAP Gros Bovins, IPPAP Lait avec respectivement +5% (malgré une baisse observée depuis mai 2025), +36% en juillet 2025 par rapport à septembre 2024. Cependant, les IPPAP Ovins sont en repli depuis mai 2025 avec -9% en septembre 2025 par rapport à septembre 2024. Du côté des porcins, le point d’indice en septembre 2025 se situe légèrement en repli (-6%) par rapport à septembre 2024 mais reste sur des valeurs qui permettent globalement de maintenir des niveaux de marge standards pour la filière. En revanche, pour les filières grandes cultures et viticulture, la situation reste défavorable comme le montre l’évolution des indices de prix. Ceux-ci diminuent depuis plusieurs mois pour se situer à des niveaux particulièrement bas en septembre 2025, à peine au-dessus des prix de septembre 2020 avec respectivement +0.2% et 3 ,2% pour le vin et les céréales. Cette situation conduit à dégrader sensiblement les marges des exploitations agricoles pour ces deux grandes filières régionales.
Sources : Agreste-INSEE
Figure 3 : Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)