Conjoncture mensuelle grandes cultures au 1er avril 2024
Des potentiels de rendement déjà entamés
Météo et cultures
Recul assez général des céréales à paille, des conditions de culture souvent difficiles
Les surfaces de céréales à paille sont globalement confirmées à la baisse dans la région. Les conditions de culture y sont très hétérogènes.
Sur le Gard et l’Hérault, les céréales d’hiver sont homogènes et dans un état correct. Elles ont bénéficié des précipitations depuis le mois de février. Les conditions sont poussantes avec la douceur des températures. Les parcelles de blé vont du stade épiaison en Camargue au stade dernière feuille étalée pour les semis les plus tardifs. Sur le littoral méditerranéen, après un départ difficile dans le sec, les cultures d’hiver sont bien reparties grâce aux précipitations. Les apports azotés ont été bien positionnés et valorisés. La présence de maladies (rouille, septoriose) est à noter, l’état sanitaire reste à surveiller.
En revanche, en Roussillon, la situation est catastrophique en raison de l’absence de pluies. Les céréales ne se développent pas, les potentiels de rendement seraient médiocres. A noter que la sole en céréales sur cette zone reste faible.
Sur l’ouest audois, les stades des blés sont hétérogènes (d’épi 1 cm à dernière feuille) en raison de l’étalement des semis de fin octobre au début du mois de février. Les parcelles sont hétérogènes en raison des excès d’eau et ennoiement. Mais, depuis un mois, les cultures sont affectées par le manque de précipitations, le déficit hydrique se fait ressentir. La pression des maladies y est importante (septoriose, oïdium, rouille brune, rouille naine, virose du pied chétif, mosaïque). L’application de fongicides est en cours.
Sur la plaine ariégeoise, la sole de céréales à paille est en légère diminution après une année de fortes surfaces. Les semis en orges de printemps y sont malgré tout en hausse par rapport à l’an passé.
De la Lozère au Tarn, on observe un gradient des plus belles parcelles vers les moins prometteuses. Les céréales situées en Lozère, comme celles situées en altitude en Aveyron se sont développées dans de meilleures conditions.
Sur les zones de l’ouest Aveyron et de Caussade comme sur l’ensemble de la partie occidentale de l’Occitanie, tous les semis de céréales à paille n’ont pas été réalisés (jusqu’à 30% de non réalisation selon les secteurs). Les potentiels de rendement sont déjà bien amputés du fait de l’humidité et de la pluviométrie hivernale.
La problématique est d’autant plus présente que les emblavements ont été réalisés sur des sols argileux ou de boulbènes où les parcelles souffrent plus facilement d’excès d’eau et d’asphyxie racinaire. La pression maladie est également importante (rouilles, piétin verse…). Elle est favorisée par les dégâts de cicadelles de l’automne. Globalement sur l’ensemble du bassin Midi-Pyrénées, les conditions sont moins bonnes que la moyenne.
Les semis précoces du mois d’octobre sont les moins impactés par le climat hivernal.
Peu de semis de céréales ont été réalisés depuis le 1er janvier et ils n’ont pas été réalisés dans de bonnes conditions.
Les cultures de céréales les plus avancées atteignent le stade 2 nœuds dans des conditions globalement moins bonnes que la moyenne sur la région (source cereobs).
La sole de colza, serait quant à elle en hausse. Les parcelles atteignent le stade floraison en ce début de mois d’avril dans des conditions favorables à leur développement.
Sur certains secteurs, l’état des colzas est irrégulier en raison de la pression importante des ravageurs (attaques de méligèthes) et des excès d’eau cet hiver. Les colzas rentrent dans une phase de sensibilité aux insectes et maladies.
Des surfaces attendues en hausse pour les cultures d’été malgré le retard des semis
Les semis de printemps devraient en partie compenser cette diminution de surfaces avec une sole plus importante que l’an passé en sorgho, maïs grain et tournesol. Le maïs semences serait en diminution de 20 à 30%.
Sur la partie est de la région, l’implantation des cultures d’été est retardée sur les secteurs qui ont subi des épisodes méditerranéens. Les sols sont gorgés d’eau en raison de la fréquence des précipitations. En revanche, elle devrait débuter sur l’ouest audois incessamment.
Sur le bassin Midi-Pyrénées, les premiers semis de maïs grain sont réalisés. Leur poursuite est freinée par les pluies régulières.
Tendance des cotations
Poursuite de la tendance baissière des cotations
Les cotations des céréales au 1er avril continuent leur baisse (plus de 25% de baisse sur un an pour blé tendre rendu Rouen, le blé dur rendu Port-la-Nouvelle et le maïs rendu Bordeaux), tandis que celles des oléagineux bénéficient d’un très léger rebond à la faveur des tensions sur le prix du pétrole ; ces dernières restent néanmoins à des niveaux bas (-10% pour le tournesol rendu Rouen et -5% pour le colza rendu Bordeaux sur un an).
Au 9 avril, l’ensemble de ces cotations, hormis le blé dur, est passé sous la barre des moyennes quinquennales et même décennales :
- La cotation du blé tendre rendu Rouen, avec 190 €/tonne est inférieure à la moyenne décennale (-7%) et à la moyenne quinquennale (-22%),
- La cotation du maïs rendu Bordeaux, avec 182 €/tonne est inférieure de 4% par rapport à la moyenne décennale et de 18% à la moyenne quinquennale,
- La cotation du colza rendu Rouen, avec 435 €/tonne est en dessous de la moyenne décennale (- 4 %) et de la moyenne quinquennale (-18%),
- La cotation du tournesol rendu Bordeaux, avec 406 €/tonne est inférieure à la moyenne décennale de 3% et de 16 % à la moyenne quinquennale,
- La cotation du blé dur rendu Port-la-Nouvelle, à 315 €/tonne est en dessous de la moyenne quinquennale de 2% mais reste au-dessus de la moyenne décennale (+11%).
NB : les cours et les variations sont estimés en euros courants.