Note de conjoncture 2025 n°1
Cette première note de conjoncture 2025 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er semestre 2025.
Météorologie et ressources hydriques
L’automne 2024 et le début d’année 2025 sont marqués par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +1°C en Occitanie.
Le climat est contrasté avec des excès d’eau à l’automne, un hiver doux et un printemps en alternance entre périodes sèches et précipitations.
Le mois de septembre 2024, froid et excédentaire en précipitations (+69mm dans le Sud-Ouest), et le mois d’octobre pluvieux et doux, génèrent un sentiment de morosité, favorisent l’humidité et retardent la récolte des cultures d’été et par ricochet les semis d’hiver.
La fin d’automne 2024 est marquée par la douceur et des déficits de précipitations qui ont permis la réalisation des travaux de semis en céréales à paille dans de relativement bonnes conditions. L’ensoleillement est dégradé et inférieur aux normales de saison.
La fin de l’hiver 2025 est caractérisé par la douceur, avec des températures supérieures de +2°C aux normales en février. On constate également une grande disparité des précipitations avec des excédents records dans le Gard qui affectent la levée des cultures d’hiver.
Le printemps 2025 connaît des températures douces au-dessus des normales de saison. Le régime des précipitations est variable, combinant des périodes de déficit avec des phénomènes d’orages exceptionnels qui ont pu être localement accompagnés de grêle tels que les épisodes du 18 avril sur les Cévennes du 18 mai affectant un secteur touchant la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn et Garonne ainsi que celui du 25 juin sur la frange Ouest de la région.
Au 1er juin, l’indicateur d’humidité des sols (Météo-France) est globalement conforme aux normales sur une grande partie de la région y compris dans les Pyrénées-Orientales. Il est même excédentaire sur le Gard et une partie de l’Hérault.
Sur le Golfe du Lion, le cumul des pluies de février et mars, combiné aux températures douces induit une pression sanitaire forte (maladies cryptogamiques) impactant notamment les céréales à paille et l’arboriculture.
Débutée fin mars, l’implantation des semis des cultures d’été en Occitanie est perturbée par des précipitations et des phénomènes orageux.
Au 1er juin, le niveau des nappes phréatiques est, pour une grande majorité de la région, normal à élevé. Seules les nappes des Pyrénées-Orientales restent dans une situation de déficit extrême.
Sources : Météo France, Agreste, OIEau
Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Ouest

Figure 2 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Est

Prix : suivi des indices nationaux
Depuis plus d’un an les prix des intrants agricoles (IPAMPA, fig.3) sont relativement stables. La fin de la période inflationniste est désormais bien établie et permet un retour à une gestion plus sereine des dépenses dans les exploitations. Ce nouvel équilibre représente tout de même une hausse moyenne de 24% par rapport au niveau de 2020 (IPAMPA –Indice total d’une valeur de 124 en mai 2025).
Depuis le début de l’année 2025, deux domaines connaissent des variations importantes : les engrais et amendements qui enregistrent une hausse sensible de +6% par rapport à décembre 2024 et la catégorie énergie et lubrifiant qui baisse de -12%. On constate également que le niveau atteint par ces deux grands postes de charge par rapport à leur niveau de 2020 est bien supérieur à celui des autres catégories d’intrants. Les engrais et amendements et l’énergie sont aujourd’hui respectivement 52% et 36% plus chers qu’en janvier 2020. Il s’agit de niveaux relativement élevés qui pèsent fortement sur la rentabilité des secteurs qui n’ont pas connu des hausses de prix des productions permettant de compenser cette augmentation des charges depuis 2020.
Du point de vue des prix des produits agricoles, l’indice général (IPPAP, fig.4) s’établi en mai 2025 à 129 points. Il est légèrement supérieur à celui des charges (IPAMPA) et a été relativement stable sur une année. Mais cette apparente stabilité de l’indice général sur un an masque des disparités importantes entre filières.
L’évolution favorable depuis quelques années pour la plupart des productions animales et particulièrement dans les filières ovines et bovines s’est prolongée en 2025 : IPPAP Ovins, IPPAP Gros Bovins, IPPAP Lait avec respectivement +10%, +25% et +7% par rapport à mai 2024. Du côté des porcins, dont les cours sont habituellement plus volatiles, l’oscillation se situe autour du niveau atteint en mai 2025 (IPPAP Porcins = 128). Les prix sont ainsi en légère baisse par rapport à 2024 mais restent sur des valeurs qui permettent globalement de maintenir des niveaux de marge standards pour la filière.
En revanche, pour les filières grandes cultures et viticulture la situation est moins favorable comme le montre l’évolution des indices des prix. Ceux-ci diminuent depuis plusieurs mois pour se situer à des niveaux particulièrement bas en mai 2025, à peine au-dessus des prix de 2020 avec respectivement +1% et +7 % pour le vin et les céréales. Cette situation conduit à dégrader sensiblement les marges des exploitations agricoles pour ces deux grandes filières régionales.
Sources : Agreste-INSEE
Figure 3 : Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)