@gro-échos mars 2016 : Production de volailles, un marché fragilisé
Après le redressement de la production observé en 2015 au niveau national, le marché français des volailles pourrait être à nouveau fragilisé avec la détection de la grippe aviaire dans huit départements du Sud-ouest.
Une production qui s’est redressée en 2015,
Dans un contexte de consommation plutôt soutenue et d’une reprise des exportations. Au niveau national, les abattages de toutes les espèces de volailles ont progressé 2,5% en têtes et 2% en poids par rapport à la même période 2014. Au niveau régional, la situation est contrastée en fonction des espèces : les volumes de poulets augmentent de 2% en têtes et 12% en poids, pendant que les tonnages de canards gras se rétractent de 5 % suite à des baisses de production liées à l’application de la directive « bien être animal ». Avec la détection de la grippe aviaire dans huit départements du Sud-ouest, le marché pourrait être à nouveau fragilisé.
La crise de l’influenza aviaire, mesures, dispositif
A ce jour, 76 foyers d’influenza aviaire ont été détectés dans 8 départements du Sud-Ouest. Avec 16 foyers, Midi-Pyrénées n’est pas épargné par la crise. Dans ce contexte, de nombreux pays ont décrété des embargos plus ou moins larges sur les produits avicoles français. Afin de retrouver rapidement le statut de pays indemne de la grippe aviaire, le gouvernement a donc décidé une mesure drastique de vide sanitaire en concertation entre le Ministère en charge de l’agriculture et les représentants des filières. L’arrêté publié le 16 janvier, interdit la remise en place des canetons à compter du 18 janvier, afin de permettre l’assainissement de l’environnement avec les nettoyages, désinfections et vides sanitaires dans l’ensemble de la zone. Les mesures mises en œuvre visent un objectif de remise en place de canetons et oisons au début du mois de mai.
Ces contraintes sanitaires sont accompagnées par des mesures économiques spécifiques pour les filières, mises en place par le gouvernement et les conseils régionaux Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et partagé avec les professionnels.
Une enveloppe de 130 millions d’euros est consacrée aux producteurs de palmipèdes et accouveurs du grand Sud-ouest, notamment pour compenser les effets du vide sanitaire indispensable. Pour les entreprises de l’aval de la filière touchées par les mesures de dépeuplement (abattoirs, transformateurs, fabricants d’aliment pour volailles et transporteurs) deux types de mesures pourraient représenter un effort global de 120 millions d’euros.
Les premiers effets de la crise : Repli marqué des abattages de palmipèdes depuis janvier
Les données arrêtées à janvier 2016 commencent à refléter les conséquences de l’épizootie aviaire sur les volumes de palmipèdes abattus dans la région. Le volume des abattages de canards gras se repli de près de 20% en janvier 2016 par rapport à janvier 2015.
L’activité de la filière des palmipèdes destinés à la production de foie gras est en baisse : baisse des effectifs en phase de gavage, cessation d’activité et ralentissement des mises en place de canards prêt à gaver dans les ateliers de gavage