@gro-echos juin 2017 : Perspectives et enjeux de la campagne de commercialisation 2017-2018

Mise en perspectives
Dans un contexte de marché orienté à la baisse, la demande mondiale de céréales reste soutenue mais les stocks dans les principaux pays exportateurs sont abondants et pèsent sur le marché.
À la fin de la campagne 2016-2017, les stocks mondiaux de blé tendre augmenteraient pour la quatrième année consécutive (+ 16 Mt sur un an), atteignant 241 Mt selon le Conseil International des céréales (CIC). Le ratio stocks/consommation pour le blé tendre reste le plus élevé depuis 2009/2010 : +30 %.
Au niveau européen, les stocks devrait diminuer pour la troisième année consécutive, en dépit d’une récolte attendue dans la moyenne. Du fait des faibles disponibilités françaises en 2016, les exports vers les Pays tiers ont diminué de 50 %, passant de 5 Mt au 1er juin 2017 au lieu de 12 Mt la campagne précédente. Avec 7,1 Mt exportés la Roumanie devient le premier pays européen exportateur de céréales sur la campagne 2016-2017, devant la France.

Des parts de marché à récupérer
La France et la région Occitanie devrait profiter du potentiel de production de la récolte 2017 pour se repositionner sur le marché européen des céréales, à l’export, et profiter de la dynamique de fin de campagne. L’exportation vers les pays tiers s’améliorerait en fin de campagne selon FranceAgriMer : la concurrence se raréfie et les prix français sont compétitifs. En particulier, les objectifs de ventes vers l’Algérie et l’Afrique subsaharienne sont revus à la hausse.

Le blé dur, un marché prometteur mais très concurrentiel
Le redressement de l’offre mondiale pèse sur les cours du blé dur
Les campagnes 2014/2015 et 2015/2016 ont été marquées par un manque de disponibilités en blé dur de qualité. La hausse des cours qui en a résulté a incité les agriculteurs à semer davantage de blé dur lors des campagnes 2015/2016 puis 2016/2017. Le redressement de l’offre mondiale a alors entraîné une chute des cours.
En moyenne de janvier à mai 2017, le blé dur rendu Port-La-Nouvelle cotait 212 € contre 242 € sur la même période en 2016 et 320 € en 2015. Selon le CIC, les stocks mondiaux devraient nettement s’étoffer en 2016/2017, atteignant 11 Mt. Néanmoins, sauf incident climatique dans les zones majeures de production, les récoltes et les stocks se maintiendraient à un niveau élevé.
La récolte 2017-2018 s’annonce de bonne qualité au niveau régional comme national. A 218 €/t de blé dur en juin 2017, le différentiel est de 58 € par rapport au blé tendre. Il reste encore plus rémunérateur que le blé tendre et cette compétitivité est très importante pour l’agriculteur.

Le blé dur, marché porteur pour l’Occitanie :
Avec 4,8 Mt de céréales produites chaque année, l’Occitanie se situe en tête au niveau national pour sa production de blé dur (692 000 t) dont 380 000 tonnes ont été exportés majoritairement vers l’Italie (42%) et l’Algérie (22%). Pour Port-la-Nouvelle, 1er port français pour l’exportation de blé dur avec 52 % des exportations françaises la concurrence est rude avec les bateaux en provenance du Mexique, Vénézuela ou Canada. Port-la-Nouvelle n’est pas en capacité structurellement de pouvoir exporter sur les bateaux supérieurs à 10 000 t. « Avec un écart de l’ordre de 8 euros ou 10 dollars/tonne de blé dur chargé, il peut être plus économique pour les italiens de se faire livrer depuis le Canada ou le Mexique que depuis Port-la-Nouvelle », propos du directeur des silos du sud lors de la conférence de presse du 04 juillet 2017.

@gro-échos


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