Conjoncture mensuelle grandes cultures au 1er juin 2024

Les récoltes approchent et les semis ne sont pas encore tous réalisés

Météo et cultures

Des conditions d’implantation très tardives

Les semis des cultures d’été sont très en retard en raison des précipitations successives : les sols sont gorgés d’eau. Au 1er juin, il reste localement jusqu’à 20% des semis de printemps à réaliser.
En Occitanie, c’est l’année la plus en retard depuis 2011, date de début des notations sur l’application FranceAgrimer (source Cereobs). Sur la dernière semaine de mai, seules 5% des parcelles de maïs grain ont pu être mises en place. Depuis la dernière semaine d’avril où 60% des parcelles étaient implantées, les superficies semées n’ont pas beaucoup évolué.
Le climat frais freine le développement végétatif des cultures et favorise les attaques de prédateurs. Les parcelles de tournesol en place sont particulièrement impactées par les ravageurs (limaces, taupins, oiseaux). Celles de sorgho en place (15 à 100% de la sole prévue selon les secteurs) souffrent également de ce manque de chaleur (difficulté à la levée et peu de croissance végétative).
De nombreuses parcelles devraient être re-semées avec ou sans modification d’assolement. Il pourrait également y avoir des surfaces non implantées.
En Camargue, l’implantation du riz est aussi très en retard en raison des excès d’eau : 80% des semis ont été réalisés au 1er juin. Les surfaces rizicoles resteraient équivalentes par rapport à la campagne précédente.

Des inquiétudes sur les récoltes qui approchent

Les premières récoltes de céréales à paille (orges d’hiver) devraient intervenir à partir de la mi-juin, voir avant si la chaleur et le beau temps arrivent. Les pluies incessantes ont permis de bons remplissages des grains en place mais elles ont favorisé le développement des maladies (septoriose, rouille brune, fusariose). Les potentiels de rendement sont entamés par la pression sanitaire, les ravageurs et les difficultés d’implantation en début de campagne. En zone méditerranéenne, les parcelles de blés sont régulières dans l’ensemble : elles n’ont pas été soumises au stress hydrique. Avec l’humidité qui perdure, elles subissent aussi la pression maladie.
Les autres craintes portent sur les teneurs des grains en mycotoxines et sur la qualité qui pourraient entrainer des problèmes de commercialisation. Cette notion ne pourra être quantifiée qu’au moment de la récolte.
Concernant le colza, localement, les gelées du 19 au 25 avril sur les plantes en fleur ont été préjudiciables à la fécondation, entrainant des petits grains et des siliques peu remplies.

Tendance des cotations

Après un mois d’avril où la cotation était inférieure à la moyenne (-14%), le blé tendre rendu Rouen, au 31 mai 2024, repart à la hausse par rapport à l’an dernier : +15% avec 251€/t contre 218 €/t en 2023. Il reste toutefois en moyenne sur le mois de mai 2% plus bas que la moyenne quinquennale.
Le blé dur rendu Port-la-Nouvelle tend à la hausse sur cette période mais reste en baisse de 10% par rapport à l’année dernière (332€/tonne en 2024 contre 370€/t au 31 mai 2023). La cotation moyenne sur le mois retrouve toutefois un niveau légèrement supérieur à la moyenne quinquennale (+2%).
Le maïs rendu Bordeaux diminue également de près de 5% avec une cotation de 211€/tonne, soit environ une perte de 10 €/tonne sur un an.
Les cotations des oléagineux poursuivent leur tendance à la hausse. Sur un an le prix moyen du colza rendu Rouen au mois de mai augmente de 14% passant de 416€/t à 476€/t. Il est en légère diminution par rapport à la moyenne quinquennale(-2%). A 439 €/t, celui du tournesol rendu Bordeaux est en hausse de 2% par rapport à mai 2023. La cotation en mai reste toutefois inférieure à la moyenne sur 5 ans (-4%).

NB : les cours et les variations sont estimés en euros courants.

Points mensuels détaillés sur la collecte et les stocks


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