Conjoncture mensuelle grandes cultures au 1er février 2024
Un début de campagne difficile : des emblavements compliqués avec des conditions climatiques contrastées
Météo et cultures
La situation climatique est contrastée entre l’ouest de l’Occitanie d’une part et la zone méditerranéenne d’autre part.
Sur la partie occidentale de la région, la pluviométrie de l’automne a limité les périodes de travail du sol et les possibilités de réalisation des interventions. L’implantation des céréales a été difficile et compliquée en raison de l’humidité des sols entraînant un étalement des semis. Les emblavements sont toujours en cours fin janvier. L’excès d’eau dans les parcelles affecte les cultures. L’état des parcelles est irrégulier. Certaines n’ont pas levé, souffrant de mauvaises implantations racinaires et d’asphyxie. D’autres n’ont pas pu être implantées en raison des conditions excessivement humides. Les parcelles de colza présentent localement des problèmes de pourriture racinaire dus à l’excès d’eau.
A l’opposé, sur l’est de la région en zone méditerranéenne, les conditions climatiques sont sèches depuis le début de campagne. Les implantations ont été difficiles comme à l’ouest de la région mais en raison de conditions climatiques opposées. Les ensemencements ont été compliqués en raison du manque d’eau et d’humidité. Les stades sont hétérogènes car les semis des céréales se sont étalés de fin octobre à mi-novembre, puis de fin novembre à décembre. Des parcelles n’ont également pas pu être implantées. En raison du stress hydrique, les blés ont des difficultés à taller surtout sur les sols superficiels. Ce début de campagne sec se présente de manière encore plus compliquée que la campagne précédente en 2023 en raison d’un déficit pluviométrique chronique et persistant sur le golfe du Lion. Les précipitations seront indispensables pour réaliser les apports azotés et surtout pour reconstituer les réserves en eau insuffisantes.
La météo à venir sera déterminante pour la suite de la campagne que ce soit à l’est ou à l’ouest de l’Occitanie.
Au final, la superficie régionale des céréales d’hiver diminuerait par rapport à l’an dernier avec une baisse de -7% pour le blé dur, de -8% pour le blé tendre et de -10% pour l’orge. Les difficultés d’emblavement entraîneraient un report de ces surfaces sur l’orge de printemps et les cultures d’été (maïs, sorgho et tournesol selon leur potentiel). Les surfaces de colza en revanche progresseraient de 15 %.
Tendances des cotations
Au 1er février, les cotations de l’ensemble des cultures présentent une forte baisse sur un an et par rapport au 1er décembre 2023 :
- Le blé tendre rendu Rouen perd 28% sur un an passant de 286 €/t en 2023 à 207 €/t en 2024. La cotation est en recul de 10 euros depuis le 1er décembre.
- Le blé dur Port-la-Nouvelle est en diminution de 22% passant de 460 €/t en 2023 à 360 €/t en 2024. La cotation est en baisse de 10 euros depuis le 1er décembre.
- Le maïs rendu Bordeaux perd 40% passant de 278 €/t en 2023 à 166 €/t en 2024. La cotation est en baisse de 22 euros par rapport au 1er décembre
- Le colza rendu Rouen diminue de 21% sur un an passant de 545€/t à 428€/t en 2024. La cotation perd 15 euros par rapport au 1er décembre.
- Le tournesol rendu Bordeaux baisse de -28% sur an passant de 565 €/t en 2023 à 405 €/t en 2024. La cotation est en baisse de 27 euros par rapport au 1er décembre.