RA2020 - Tarn - Une agriculture qui reste très diversifiée - Agreste Études n°12 - Juillet 2022
Recensement agricole 2020
Une agriculture qui reste très diversifiée
Le Tarn conserve une agriculture diversifiée avec un ensemble de productions végétales et de productions animales. Les productions animales sont en diminution en particulier pour la production de lait de vache et de brebis et pour les bovins allaitants. Cette baisse affecte les éleveurs et les exploitations classées en polyculture–élevage. Les productions végétales se diversifient notamment pour les exploitations spécialisées en grandes cultures.
- Une agriculture départementale diversifiée
- Maintien de petites exploitations
- Moins d’exploitations et moins d’actifs agricoles
- Des évolutions qui visent la création de valeur
- La transformation à la ferme et les circuits courts
- La diversification
- Source et définitions
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Une agriculture départementale diversifiée
Le Tarn est caractérisé par une diversité de productions. Les exploitations spécialisées végétales représentent 50 % de l’effectif, celles à spécialisation animale 38 % et les non spécialisées 12 % (polyculture-élevage). Élevage ovin lait, grandes cultures et polyculture-élevage sont les 3 principales orientations tant au niveau de l’effectif que de leur répartition territoriale. La polyculture-élevage est une composante importante de l’agriculture des territoires de coteaux et majoritaire dans une grande partie du centre du département. Les exploitations ovins lait sont plus présentes dans l’est en continuité avec la zone Roquefort aveyronnaise et les grandes cultures dans les vallées et le Lauragais. Depuis 2010, l’agriculture tarnaise perd des capacités de production laitière (bovins lait ou mixte, ovins et poly-éleveurs) dans les filières bovine et ovine pour un total de 400 exploitations en moins. Les capacités de production relative au cheptel baissent dans les filières laitières, respectivement 6500 vaches laitières et 12 000 brebis laitières en moins. Cette baisse est de même ampleur pour les éleveurs bovins viande. Le département compte 4 000 vaches allaitantes en moins. Les exploitations spécialisées en grandes cultures sont en part relative plus présentes et participent au 1/5 du potentiel de production agricole (PBS) du département devant l’orientation ovine (figure 1). Le potentiel bovins lait, porcins et volailles diminue.
Le département s’est également diversifié en développant les cultures oléagineuses et protéagineuses, notamment le soja. Cela se traduit par une plus forte proportion d’exploitations classées dans une orientation grandes cultures diversifiées. Les capacités de production fruitière relative aux surfaces de vergers progressent légèrement. La viticulture maintient son poids économique dans le département, 12 % du potentiel de production, et ses capacités de production en surfaces de vignoble. La production d’ail reste également une spécificité du département avec des surfaces qui évoluent peu et se situent à 840 ha en 2020. Les capacités d’irrigation sont stables dans le département et concentrées dans les exploitations grandes cultures pour la production de maïs et de soja.
Maintien de petites exploitations
Les exploitations s’agrandissent dans le Tarn comme dans la région. En moyenne, les exploitations ont gagné 10 ha soit un peu plus que l’exploitation moyenne d’Occitanie. 70 % des exploitations du Tarn sont classées économiquement dans la catégorie des micros ou petites exploitations, moins de 25 000 € de PBS pour les premières et entre 25 000 et 100 000 € pour les secondes. Cette part est assez stable depuis 2010. Les exploitations moyennes et grandes progressent peu (plus 3 points de %). Au niveau de la SAU, ce sont les grandes et les moyennes qui concentrent près de 60 % de la SAU du département et cette part progresse de 5 points. De ce fait, l’agrandissement et la baisse du nombre d’exploitations se traduisent par une nouvelle répartition de la SAU au bénéfice principal des moyennes et des grandes exploitations.
En termes de PBS, la tendance à la concentration est un peu plus marquée puisque 3/4 de ce potentiel se retrouve dans les moyennes et grandes soit 5 points de plus qu’en 2010 (figure 2).
Les exploitations de petite dimension économique sont plus représentées dans les orientations grandes cultures (84 %) et dans l’orientation bovins viande (75 %), soit plus de 2 000 pour ces 2 catégories qui concentrent 62 % des micros et petites exploitations du département. Pour ces deux orientations, les formes sociétaires sont moins répandues.
Par ailleurs, ce sont des exploitations plus exposées aux problématiques de succession à court terme. La part des formes sociétaires progresse fortement de 18 % en 2010 à 33 % en 2020 notamment pour les exploitations en GAEC (+5 %) et en EARL (+1 %). Ces fortes évolutions ne sont pas spécifiques au département mais sont principalement le fait d’évolutions réglementaires et des dispositions particulières pour les GAEC dans l’attribution des aides PAC.
Moins d’exploitations et moins d’actifs agricoles
Près de 13 000 actifs travaillent dans les exploitations agricoles du département. Il y en a 3 500 de moins qu’en 2010 ce qui représente une baisse de 22 % des personnes travaillant dans les exploitations agricoles. Au nombre de 4 880 ETP, les chefs et les co-exploitants sont les principaux actifs de l’agriculture soit 15 % de moins qu’en 2010. C’est la main d’œuvre familiale qui accuse la plus forte baisse, de moins 56 %, compensée par une progression de la main d’œuvre salariée. En termes de volume de travail mesuré par le nombre d’équivalent temps plein (ETP), le département perd près de 600 ETP soit 13 % en moins par rapport à 2010. Cette évolution est moins forte que la moyenne régionale. L’agriculture du département a principalement recours aux salariés dans les exploitations viticoles et aussi dans les fermes avec des productions spécifiques comme l’ail. Le volume de travail correspondant aux salariés a augmenté en 10 ans de 46 % pour représenter un peu plus de 1 100 ETP en 2020.
La population des chefs d’exploitations vieillit et la moyenne d’âge passe de 50 à 52 ans au cours de la décennie. Un tiers des exploitants a plus de 60 ans et gère 19 % de la surface agricole du département. Seules 13 % des exploitations qui à court terme sont exposées à une succession déclarent connaître leur successeur.
Des évolutions qui visent la création de valeur
Le développement de l’agriculture biologique
En 2020, la ferme Tarn compte trois fois plus d’exploitations en agriculture biologique (AB). Cette évolution touche particulièrement les orientations grandes cultures et polyculture-élevage pour 50 % de l’effectif. Quatre structures sur dix sont des petites structures rattachées aux catégories des micros et petites exploitations. En viticulture, 12 % des exploitations sont en AB. Les superficies en AB sont principalement des prairies et des grandes cultures mais la part des cultures en AB est plus importante pour le soja et la vigne (cf figure 4).
La transformation à la ferme et les circuits courts
Dans le département, 15 % des fermes ont développé au sein de l’exploitation une activité de transformation. 90 % d’entre elles combinent transformation et commercialisation en circuits courts. Les principaux produits transformés à la ferme sont des viandes, le raisin pour la vinification et les fruits et légumes. Très peu d’exploitations assurent la transformation de plusieurs produits, la transformation étant à 78 % mono-produit. La présence des productions en AB est plus marquée pour les exploitations qui transforment des fruits et légumes, et des céréales ou oléo-protéagineux (tableau 1).
Le quart des exploitations du département déclarent commercialiser en circuits courts en partie ou totalement leur production. 50 % d’entre elles ne transforment pas leur production (cf tableau 2). Les principales productions commercialisées en circuits courts sont les légumes, les fruits, la viande et les œufs. 89 % des exploitations ne commercialisent qu’un seul produit. Les productions AB sont plus représentées dans le secteur des fruits et légumes et du vin.
La diversification
526 exploitations diversifient leur activité en faisant du travail à façon, une activité touristique d’hébergement ou de restauration, ou encore de la production d’énergie. Très peu combinent plusieurs activités. Le travail à façon se retrouve principalement dans les exploitations de grandes cultures et polyculture-élevage. La production d’énergie est partagée entre les éleveurs et les exploitations de grandes cultures et polyculture-élevage (solaire sur la toiture des bâtiments).
Source et définitions
Réalisé tous les 10 ans, le recensement agricole permet d’avoir une vision précise et exhaustive de l’agriculture à une échelle géographique fine et d’en analyser ses évolutions. Sont interrogées l’ensemble des exploitations agricoles, à savoir toute unité économique répondant aux critères suivants :
avoir une activité agricole soit de production, soit de maintien des terres dans de bonnes conditions agricoles et environnementales ;
atteindre une dimension minimale, soit 1 hectare de surface agricole utilisée, soit 20 ares de cultures spécialisées, soit une production supérieure à un seuil (1 vache, 6 brebis mères…) ;
avoir une gestion courante indépendante de toute autre unité. L’existence d’une immatriculation au répertoire des entreprises et des établissements Sirène ou d’un identifiant de demande d’aide de la politique agricole commune (PAC) présume de l’indépendance de gestion.
Les structures gérant des pacages collectifs ne sont pas comprises dans le champ de la présente étude.
La production brute standard (PBS)
La PBS, par un jeu de coefficients attribués aux cultures et aux cheptels, donne une valeur au potentiel de production des exploitations.
Elle permet de classer les exploitations en différentes tailles économiques : « micro » (moins de 25 000 euros de PBS), « petite » (entre 25 000 et 100 000 euros), « moyenne » (entre 100 000 et 250 000 euros) et « grande » (plus de 250 000 euros)
La contribution de chaque culture et cheptel à la PBS permet aussi de classer les exploitations selon leur spécialisation (ou orientation technico-économique). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS est généré par cette production.
Les coefficients utilisés dans cette publication sont calculés à partir des prix et rendements moyens de la période 2015- 2019.
Un équivalent temps plein (ETP)
Un ETP correspond au travail d’une personne à plein temps pendant une année entière.
L’unité de gros bétail (UGB)
L’UGB est utilisée pour comparer ou agréger des effectifs animaux d’espèces ou de catégories différentes. A chaque type d’animal est attribué un coefficient basé sur ses besoins alimentaires. L’UGB mentionnée dans cette publication est celle tous aliments (UGBTA) et compare les animaux selon leur consommation totale (herbe, fourrage et concentrés). Par exemple, une vache laitière a un coefficient de 1,45 alors qu’une poule pondeuse a un coefficient de 0,014.
La surface agricole utilisée (SAU) dans le recensement de l’agriculture
En 2020, la SAU est établie à partir des données des déclarations PAC en lieu et place de la déclaration de l’agriculteur pour 51 000 exploitations, soit 80 % des exploitations régionales du champ du recensement. Pour les autres exploitations (13 400), les surfaces ont été déclarées directement par l’agriculteur. En 2010, la SAU s’appuyait sur les seules déclarations des agriculteurs, aidés de leur déclaration PAC. Les divergences de nomenclature entre la PAC et le recensement sont particulièrement marquées pour les prairies, les légumineuses fourragères et les fruits et rendent critiques les comparaisons de ces surfaces entre 2010 et 2020. Par ailleurs, les déclarations relatives aux surfaces en herbe peu productives, intégrées dans les surfaces déclarées à la PAC en 2020, ont été moins souvent déclarées en 2010. Il s’agit notamment des landes et des bois pâturés.
Les comparaisons entre les deux recensements sont possibles pour les cultures hors surfaces en herbe et pour les cultures permanentes. En revanche, l’évolution des surfaces en herbe n’est pas interprétable. Du fait de l’importance des surfaces en herbe en Occitanie, les SAU de 2010 et de 2020 ne sont pas comparables.
Les circuits courts sont les circuits de vente directe au consommateur final (dont la vente à la ferme), ou avec un seul intermédiaire entre l’exploitation agricole et le consommateur final. La vente avec un seul intermédiaire concerne par exemple la vente à un commerçant détaillant, aux GMS, à la restauration privée ou collective.
Principales données - fiche départementale du Tarn
https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/fiches-des-principales-donnees-departementales-et-regionale-a6674.html
En savoir plus : consultez le site Agreste