RA2020 - Tarn-et-Garonne - L’arboriculture au premier plan des productions départementales -Agreste Études n°14 - Juillet 2022

Recensement agricole 2020

L’arboriculture au premier plan des productions départementales

L’agriculture tarn-et-garonnaise est majoritairement spécialisée en productions végétales. Les productions fruitières, en baisse par rapport à 2010, concentrent 46 % du potentiel économique agricole du département. Les grandes cultures occupent l’essentiel du territoire agricole et progressent aux dépens de l’élevage. Le département continue à perdre des éleveurs et des capacités de production en élevage.

Sommaire

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Poursuite de la spécialisation du département
Le Tarn-et-Garonne se caractérise en 2020 par un niveau élevé de spécialisation. Deux exploitations sur trois sont spécialisées dans une production végétale. Le secteur des grandes cultures est le 1er en termes de nombre d’exploitations avec près de 1 900 unités. L’arboriculture fruitière arrive en 2ème position avec un peu plus de 720 exploitations. Le nombre d’exploitations en grandes cultures a moins baissé que celui de l’arboriculture, respectivement - 0,9 % par an et - 2,2 % par an.

Les éleveurs sont moins de 700 en Tarn-et-Garonne, soit 340 exploitations de moins par rapport à 2010. Toutes les filières d’élevage sont affectées par une importante baisse du nombre de producteurs, particulièrement celles du lait de vache, des bovins allaitants et de la volaille. Les capacités de production du département en matière de production animale régressent fortement. Le département perd la moitié du cheptel de vaches laitières, 1/3 des vaches allaitantes et 1/5 du cheptel avicole.

Seules 6 % des exploitations sont non spécialisées et classées en polyculture élevage (ayant un atelier d’élevage). L’effectif a fortement diminué au rythme moyen de - 4,1 % par an. Les polyculteurs (plusieurs ateliers végétaux) quant à eux, représentent 7 % des exploitations et leur nombre diminue de moins de 0,6 % par an. Les capacités d’irrigation restent stables dans le département, autour de 58 000 ha de superficie irrigable. Maïs, vergers et légumes de plein champ représentent plus de 2/3 de la surface irriguée en 2020. En termes de potentiel de production en valeur, mesuré par la production brute standard (PBS), l’économie agricole s’appuie principalement sur la filière arboriculture pour 46 % de la valeur et les grandes cultures pour 18 % (figure 1).

Les productions végétales évoluent vers une plus grande diversité, les céréales sont en diminution dans la sole du département et les cultures oléagineuses et protéagineuses progressent. Ce sont 240 exploitations supplémentaires qui sont classées dans une orientation grandes cultures diversifiées.

Les capacités de production en verger de pommiers continuent à se développer à un rythme modéré. Les autres productions fruitières sont en faible régression. Le verger du Tarn-et–Garonne occupe 6 % de sa SAU ce qui place le département au 5ème rang des départements métropolitains pour les capacités de production fruitière et au 1er rang pour la pomme.

La production de légumes est en progression de 12 %, soit plus 400 ha. Le melon est la 1ère culture légumière du département en superficie.

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Maintien d’un nombre important de petites exploitations
Près de 70 % des 4 327 exploitations du département sont classées parmi les micros et petites exploitations. Ce pourcentage évolue peu, sa diminution depuis 2010 n’est que de 3 points. Dans le département comme en région, la prééminence des petites exploitations est caractéristique de l’orientation grandes cultures et bovins allaitants, respectivement 85 % et 75 % des exploitations de ces orientations sont classées parmi les micros et petites exploitations. La situation est la même qu’en 2010 à quelques points de pourcentage près. Sont classées économiquement dans la catégorie des micros ou petites exploitations, celles qui ont un potentiel de production de moins de 25 000 € (PBS) pour les premières et entre 25 000 € et 100 000 € pour les secondes.

En 2020, deux agricultures coexistent dans le département : celle des exploitations moyennes et grandes qui concentrent 60 % de la SAU et 83 % du potentiel de production et les micros et petites exploitations nombreuses avec un faible potentiel (figure 2).

Cela se traduit aussi par une progression, au cours de la décennie, plus importante de la SAU moyenne des moyennes et des grandes exploitations (+ 36 ha) par rapport à celle des micros et petites (+ 1,5 ha).

Une exploitation sur trois est exposée à la question de son devenir à court terme et cela représente 22 % de la SAU du département. 15 % d’entre elles ne connaissent pas les modalités de reprise de la ferme mais cela ne concerne que 8 % de la SAU. Cette problématique de succession est principalement le fait des micros et petites exploitations individuelles. En grandes cultures, le problème de la succession est plus marqué dans les petites exploitations individuelles soit 60 % de l’effectif de ces exploitations confrontées à une forte incertitude sur leur devenir. Ce pourcentage est de 87 % dans l’orientation bovins viande.

La progression des formes sociétaires se poursuit pour atteindre 33 % de l’effectif soit plus 8 points. Ces évolutions ne sont pas spécifiques au département mais sont principalement le fait d’évolutions réglementaires et des dispositions particulières pour les GAEC (groupement agricole d’exploitations en commun) dans l’attribution des aides PAC.

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Baisse modérée du nombre d’actifs dans les exploitations agricoles
En Tarn-et-Garonne, près de 20 000 actifs travaillent dans les exploitations agricoles. La baisse modérée est de - 6 % en dix ans. La main d’œuvre est principalement constituée par les chefs d’exploitations et co-exploitants au nombre de 5 100, des salariés permanents au nombre de 1 741 et de 13 000 saisonniers. Les chefs d’exploitations sont un peu plus âgés en 2020, l’âge moyen atteignant 54 ans.

En volume de travail, l’agriculture emploie 8 100 équivalents temps plein soit 9 % des ETP régionaux. L’importance de la main d’œuvre salariée est principalement liée aux cultures fruitières qui représentent 43 % du volume de travail du département.

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La valorisation des productions

Le développement de l’agriculture biologique (AB)
Le nombre d’exploitations en AB du département a été multiplié par 2,3 et compte 640 exploitations labélisées en 2020. Dans les orientations arboriculture, légumes et viticulture, ce sont plus de 25 % des exploitations qui ont au moins une production certifiée AB. La part des exploitations en AB progresse avec leur dimension économique. Elle varie de 9 % pour les micros exploitations à 30 % pour les grandes. Cette répartition est atypique par rapport à celle observée au niveau régional, notamment pour la part des grandes exploitations en AB. La SAU en AB du département est majoritairement constituée de surfaces en herbe pour 43 % et de céréales à paille pour 13 %. La part en AB des cultures de pommiers est de 13 % et celle de soja de 16 % (figure 4).

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La transformation et les circuits courts
Une exploitation sur dix transforme tout ou partie de sa production et 89 % d’entre elles combinent transformation et commercialisation en circuits courts.

Les principaux produits transformés à la ferme sont des viandes, des fruits et des légumes et le raisin pour la vinification. Très peu d’exploitations assurent la transformation de plusieurs produits, la transformation étant à 76 % mono-produit. Les exploitations en AB sont plus présentes pour la transformation du lait, des céréales oléo-protéagineux et des fruits et légumes (tableau 1).

Le quart des exploitations du département déclare commercialiser sa production en circuits courts, en partie ou totalement. 75 % d’entre elles ne transforment pas leur production. Les principales productions commercialisées en circuits courts sont les légumes, les fruits, la viande et les œufs. La très grande majorité ne commercialisent qu’un seul produit (77 %). Les producteurs en agriculture biologique sont plus présents dans les exploitations qui commercialisent en circuits courts des légumes, des fruits et du vin.

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La diversification
424 exploitations diversifient leur activité en faisant du travail à façon, une activité touristique d’hébergement ou de restauration, ou encore une production d’énergie. Très peu combinent plusieurs activités. Le travail à façon se retrouve principalement dans les exploitations de grandes cultures et polyculture-élevage. La production d’énergie est partagée entre les éleveurs et les exploitations de grandes cultures et polyculture-élevage.

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Source et définitions
Réalisé tous les 10 ans, le recensement agricole permet d’avoir une vision précise et exhaustive de l’agriculture à une échelle géographique fine et d’en analyser ses évolutions. Sont interrogées l’ensemble des exploitations agricoles, à savoir toute unité économique répondant aux critères suivants :
 avoir une activité agricole soit de production, soit de maintien des terres dans de bonnes conditions agricoles et environnementales ;
 atteindre une dimension minimale, soit 1 hectare de surface agricole utilisée, soit 20 ares de cultures spécialisées, soit une production supérieure à un seuil (1 vache, 6 brebis mères…) ;
 avoir une gestion courante indépendante de toute autre unité. L’existence d’une immatriculation au répertoire des entreprises et des établissements Sirène ou d’un identifiant de demande d’aide de la politique agricole commune (PAC) présume de l’indépendance de gestion.
Les structures gérant des pacages collectifs ne sont pas comprises dans le champ de la présente étude.

La production brute standard (PBS)
La PBS, par un jeu de coefficients attribués aux cultures et aux cheptels, donne une valeur au potentiel de production des exploitations.
Elle permet de classer les exploitations en différentes tailles économiques : « micro » (moins de 25 000 euros de PBS), « petite » (entre 25 000 et 100 000 euros), « moyenne » (entre 100 000 et 250 000 euros) et « grande » (plus de 250 000 euros)
La contribution de chaque culture et cheptel à la PBS permet aussi de classer les exploitations selon leur spécialisation (ou orientation technico-économique). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS est généré par cette production.
Les coefficients utilisés dans cette publication sont calculés à partir des prix et rendements moyens de la période 2015- 2019.

Un équivalent temps plein (ETP)
Un ETP correspond au travail d’une personne à plein temps pendant une année entière.

L’unité de gros bétail (UGB)
L’UGB est utilisée pour comparer ou agréger des effectifs animaux d’espèces ou de catégories différentes. A chaque type d’animal est attribué un coefficient basé sur ses besoins alimentaires. L’UGB mentionnée dans cette publication est celle tous aliments (UGBTA) et compare les animaux selon leur consommation totale (herbe, fourrage et concentrés). Par exemple, une vache laitière a un coefficient de 1,45 alors qu’une poule pondeuse a un coefficient de 0,014.

La surface agricole utilisée (SAU) dans le recensement de l’agriculture
En 2020, la SAU est établie à partir des données des déclarations PAC en lieu et place de la déclaration de l’agriculteur pour 51 000 exploitations, soit 80 % des exploitations régionales du champ du recensement. Pour les autres exploitations (13 400), les surfaces ont été déclarées directement par l’agriculteur. En 2010, la SAU s’appuyait sur les seules déclarations des agriculteurs, aidés de leur déclaration PAC. Les divergences de nomenclature entre la PAC et le recensement sont particulièrement marquées pour les prairies, les légumineuses fourragères et les fruits et rendent critiques les comparaisons de ces surfaces entre 2010 et 2020. Par ailleurs, les déclarations relatives aux surfaces en herbe peu productives, intégrées dans les surfaces déclarées à la PAC en 2020, ont été moins souvent déclarées en 2010. Il s’agit notamment des landes et des bois pâturés.

Les comparaisons entre les deux recensements sont possibles pour les cultures hors surfaces en herbe et pour les cultures permanentes. En revanche, l’évolution des surfaces en herbe n’est pas interprétable. Du fait de l’importance des surfaces en herbe en Occitanie, les SAU de 2010 et de 2020 ne sont pas comparables.

Les circuits courts sont les circuits de vente directe au consommateur final (dont la vente à la ferme), ou avec un seul intermédiaire entre l’exploitation agricole et le consommateur final. La vente avec un seul intermédiaire concerne par exemple la vente à un commerçant détaillant, aux GMS, à la restauration privée ou collective.

Principales données - fiche départementale du Tarn-et-Garonne
https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/fiches-des-principales-donnees-departementales-et-regionale-a6674.html
En savoir plus : consultez le site Agreste

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