RA2020 - Hérault - Premier département viticole d’Occitanie - Agreste Études n°15 - Juillet 2022
Recensement agricole 2020
Premier département viticole d’Occitanie
L’agriculture héraultaise est marquée par une viticulture prédominante, qui représente 80 % des exploitations en 2020. Le nombre total d’exploitations a diminué de 21 % en dix ans conduisant à la baisse des surfaces agricoles départementales et du potentiel de production de respectivement 11 % et 12 %. En 2020 comme il y a dix ans, l’Hérault est principalement constitué de micros et petites exploitations qui représentent 74 % des exploitations du département. En revanche le transfert des terres se poursuit et conduit à une augmentation de la surface agricole et du potentiel de production moyen par exploitation. L’agriculture biologique a fortement progressé dans le département ainsi que les démarches de valorisation en circuits courts et de diversification. Pour un tiers des exploitations concernées par la succession de leur exploitation, le devenir de l’exploitation dans les trois prochaines années n’est pas déterminé.
- Quatre agriculteurs sur cinq sont viticulteurs
- Baisse des surfaces en vigne et en céréales et un cheptel total stable entre 2010 et 2020
- Trois quart des exploitations sont des petites ou micros exploitations
- Hausse de la SAU et du potentiel de production moyen par exploitation
- La main d’œuvre agricole totale a baissé de 9 100 actifs et 500 ETP en dix ans
- Deux tiers des exploitations sous signes officiels de qualité (hors bio)
- Hausse de la valorisation en circuits courts
- Transformation à la ferme et diversification
- Devenir des exploitants
- Source et définitions
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Quatre agriculteurs sur cinq sont viticulteurs
En 2020, l’Hérault comptabilise environ 7 900 exploitations agricoles, ce qui représente 12 % de l’ensemble des agriculteurs d’Occitanie. L’Hérault est le premier département viticole de la région, que ce soit du point de vue du nombre d’exploitations ou des surfaces cultivées en vigne. Ainsi, 80 % des exploitations du département sont spécialisées en viticulture, soit 6 300 exploitations (figure 1) . La viticulture est située sur le pourtour et les plaines méditerranéennes de l’ensemble du département (carte 1). L’arboriculture constitue la deuxième orientation agricole et représente 5 % des exploitations (400 exploitations) de l’Hérault. Elle est dispersée sur les contreforts des massifs de l’Espinouse, du Caroux et de la Séranne ainsi que dans la périphérie montpelliéraine. L’élevage d’herbivores et la polyculture / polyélévage représentent respectivement 5 % et 3 % des exploitations départementales. Ces activités sont situées sur les zones de relief, au nord de l’Hérault et sur la partie est du pourtour méditerranéen.
Le nombre d’exploitations agricoles héraultais a diminué de 21 % (soit – 2 000 exploitants) entre 2010 et 2020, davantage que l’évolution démographique observée pour l’ensemble des agriculteurs d’Occitanie (- 18 %). Ces évolutions démographiques diffèrent d’une orientation agricole à l’autre : le nombre de viticulteurs baisse de 20 %, celui de l’arboriculture et des autres cultures permanentes baisse de 43 %.
Baisse des surfaces en vigne et en céréales et un cheptel total stable entre 2010 et 2020
En 2020, la surface agricole utilisée (SAU) totale des exploitations héraultaises atteint 175 800 ha. Elle est principalement composée de vignes (45 %), de prairies (37 %) et de céréales (8 %). Entre 2010 et 2020, la SAU départementale1 diminue de 14 100 ha soit une baisse de 11 %. Cette baisse est due à celle des surfaces en vignes (- 7 500 ha) et en céréales (- 6 900 ha), en partie compensée par la hausse des cultures de protéagineux (+ 560 ha) et de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM, + 160 ha).
Le cheptel héraultais comptabilise au total 26 700 unités gros bétail (UGB) détenues par 780 éleveurs en 2020. Il est constitué de bovins pour 40 % des UGB, dont 4 500 vaches, d’ovins (29 % des UGB dont 31 800 brebis), d’équins (12 % des UGB, soit 3 200 chevaux) et de volailles (11 % des UGB dont 136 000 poules pondeuses). Le cheptel départemental total est stable depuis 2010 (- 280 UGB), mais masque des évolutions contrastées par catégories d’animaux, principalement la hausse des bovins (+ 1 000 UGB), ovins (+ 700 UGB) et caprins (+ 250 UGB) et la baisse des volailles (- 1 400 UGB) et des équins (- 1 000 UGB).
Trois quart des exploitations sont des petites ou micros exploitations
L’Hérault est principalement composée d’exploitations de micro et petite taille économique, c’est-àdire dont le potentiel de production brute standard (PBS) est inférieur à 100 000 euros annuels. Ces 5 900 exploitations de micro et petite taille économique représentent 74 % des exploitations du département. Leurs effectifs diminuent respectivement de 27 % et 17 % entre 2010 et 2020. À l’inverse, le nombre d’exploitations de grande taille économique augmente légèrement sur la période (2 %, figure 2).
Hausse de la SAU et du potentiel de production moyen par exploitation
Dans le sillon de la SAU, le potentiel de production agricole total du département baisse de 12 % (- 92 M€) du fait de l’érosion du nombre d’agriculteurs entre 2010 et 2020.
Le phénomène de concentration des surfaces et de la production agricole se poursuit, associé à une baisse plus rapide du nombre d’exploitations que celle de la SAU et du potentiel de production départemental. À l’échelle des exploitations, le potentiel de production moyen a augmenté de 11 % entre 2010 et 2020, passant de 76 700 à 85 000 € annuels par exploitation. De façon identique, la SAU individuelle moyenne progresse de 20 % pour atteindre 22 ha en 2020.
Ce phénomène de concentration s’observe quelle que soit la taille économique des exploitations à l’exception des exploitations de grandes tailles, pour lesquelles le potentiel de production moyen par exploitation baisse de 7 % entre 2010 et 2020. En 2020, ces grandes exploitations représentent 6 % du total des exploitations héraultaises, 27 % de la SAU du département et 38 % du potentiel de production
(PBS) héraultais.
La main d’œuvre agricole totale a baissé de 9 100 actifs et 500 ETP en dix ans
En 2020, 24 700 actifs travaillent dans les exploitations agricoles héraultaises (figure 3), ce qui représente en volume 10 800 équivalents temps pleins (ETP). Les saisonniers et salariés occasionnels constituent la plus grande part de cette main
d’œuvre départementale en nombre d’actifs (10 900 actifs, soit 44 % des actifs agricoles du département) mais seulement 13 % des ETP départementaux (soit 1 400 ETP). À l’inverse, les chefs d’exploitations et coexploitants composent 36 % des actifs agricoles héraultais (9 000 actifs) mais 55 % des ETP (soit 6 000 ETP).
Cette structure de la répartition du travail agricole est caractéristique des départements à dominante viticole. L’emploi salarié agricole y est essentiellement constitué de saisonniers, avec des contrats très courts, permettant de répondre aux besoins accrus de personnel agricole lors des pics d’activité (vendanges, taille, etc.).
Entre 2010 et 2020, la main d’œuvre a baissé de 27 % en nombre d’actifs (- 9 100 actifs) et de 4 % en équivalent temps plein (- 500 ETP). La baisse du nombre de saisonniers et de salariés occasionnels (- 6 100 actifs) explique en partie l’évolution du nombre d’actifs. Le volume de travail de cette catégorie s’est en revanche maintenu (+ 110 ETP), signe d’un allongement des temps de travail par actif. L’agrandissement des exploitations, mais aussi l’impact de la situation sanitaire liée à la Covid en 2020, pourraient expliquer en partie ces évolutions.
Deux tiers des exploitations sous signes officiels de qualité (hors bio)
Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations agricoles certifiées en agriculture biologique ou en cours de conversion a été multiplié par 2,5 pour atteindre 1 180 exploitations et représenter 15 % des exploitations héraultaises. En 2020, les principales surfaces en bio ou en conversion du département sont les surfaces en vigne, pour lesquelles 17 % de la SAU est en bio ou en conversion soit 13 300 ha au total (figure 4). 12 000 ha de prairies et de surfaces fourragères possèdent également la certification ou sont en conversion ce qui représente 18 % des surfaces départementales pour cette culture.
Par ailleurs, deux exploitations héraultaises sur trois, soit 5 200 exploitations, produisent sous d’autres signes officiels de qualité en 2020, notamment sous indication géographique protégée (IGP) ou appellation d’origine contrôlée / protégée (AOC / AOP). Ce sont essentiellement des viticulteurs (95 %), et ils commercialisent en moyenne 46 % de leur production sous ces signes officiels de qualité.
Hausse de la valorisation en circuits courts
En 2020, 24 % des exploitations agricoles héraultaises s’inscrivent dans une démarche de circuit court. La viticulture est la principale orientation productive valorisant en circuits courts, soit 980 exploitations, suivie du maraîchage (240 exploitations). Le nombre d’exploitations en circuits courts augmente de 23 % entre 2010 et 2020. Parmi ces exploitations qui valorisent en circuit court, 1 000 pratiquent la vente directe de leurs produits agricoles.
Transformation à la ferme et diversification
2 030 exploitations pratiquent une activité de diversification ou de transformation de produits agricoles à la ferme en 2020, ce qui représente 26 % de l’ensemble des agriculteurs du département. Les principales activités de diversification citées par les agriculteurs héraultais sont la vinification à la ferme (1 010 exploitations), le travail à façon (380 exploitations), le tourisme, l’hébergement et loisir (chambres d’hôte, restauration, gîtes, etc., soit 280 exploitations.), ainsi que la production d’huile d’olive (240 exploitations).
Devenir des exploitants
En 2020, 2 920 exploitations ont un chef d’exploitation âgé de plus de 60 ans, ce qui représente 37 % des exploitations agricoles du département. Questionnés sur le devenir de leur exploitation dans les trois prochaines années, 37 % des chefs d’exploitations considèrent que le départ du chef ou coexploitant n’est pas envisagé dans l’immédiat. Dans 23 % des cas, l’exploitation serait reprise par un coexploitant, un membre de la famille ou un tiers. Dans 7 % des cas, l’exploitation disparaitrait soit au profit de l’agrandissement d’une autre exploitation, soit pour un usage non agricole des terres. Enfin pour 33 % des exploitations dont l’exploitant a plus de 60 ans, celui-ci indique ne pas savoir quel sera le devenir de l’exploitation dans les trois prochaines années.
Source et définitions
Réalisé tous les 10 ans, le recensement agricole permet d’avoir une vision précise et exhaustive de l’agriculture à une échelle géographique fine et d’en analyser ses évolutions. Sont interrogées l’ensemble des exploitations agricoles, à savoir toute unité économique répondant aux critères suivants :
avoir une activité agricole soit de production, soit de maintien des terres dans de bonnes conditions agricoles et environnementales ;
atteindre une dimension minimale, soit 1 hectare de surface agricole utilisée, soit 20 ares de cultures spécialisées, soit une production supérieure à un seuil (1 vache, 6 brebis mères…) ;
avoir une gestion courante indépendante de toute autre unité. L’existence d’une immatriculation au répertoire des entreprises et des établissements Sirène ou d’un identifiant de demande d’aide de la politique agricole commune (PAC) présume de l’indépendance de gestion.
Les structures gérant des pacages collectifs ne sont pas comprises dans le champ de la présente étude.
La production brute standard (PBS)
La PBS, par un jeu de coefficients attribués aux cultures et aux cheptels, donne une valeur au potentiel de production des exploitations.
Elle permet de classer les exploitations en différentes tailles économiques : « micro » (moins de 25 000 euros de PBS), « petite » (entre 25 000 et 100 000 euros), « moyenne » (entre 100 000 et 250 000 euros) et « grande » (plus de 250 000 euros)
La contribution de chaque culture et cheptel à la PBS permet aussi de classer les exploitations selon leur spécialisation (ou orientation technico-économique). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS est généré par cette production.
Les coefficients utilisés dans cette publication sont calculés à partir des prix et rendements moyens de la période 2015- 2019.
Un équivalent temps plein (ETP)
Un ETP correspond au travail d’une personne à plein temps pendant une année entière.
L’unité de gros bétail (UGB)
L’UGB est utilisée pour comparer ou agréger des effectifs animaux d’espèces ou de catégories différentes. A chaque type d’animal est attribué un coefficient basé sur ses besoins alimentaires. L’UGB mentionnée dans cette publication est celle tous aliments (UGBTA) et compare les animaux selon leur consommation totale (herbe, fourrage et concentrés). Par exemple, une vache laitière a un coefficient de 1,45 alors qu’une poule pondeuse a un coefficient de 0,014.
La surface agricole utilisée (SAU) dans le recensement de l’agriculture
En 2020, la SAU est établie à partir des données des déclarations PAC en lieu et place de la déclaration de l’agriculteur pour 51 000 exploitations, soit 80 % des exploitations régionales du champ du recensement. Pour les autres exploitations (13 400), les surfaces ont été déclarées directement par l’agriculteur. En 2010, la SAU s’appuyait sur les seules déclarations des agriculteurs, aidés de leur déclaration PAC. Les divergences de nomenclature entre la PAC et le recensement sont particulièrement marquées pour les prairies, les légumineuses fourragères et les fruits et rendent critiques les comparaisons de ces surfaces entre 2010 et 2020. Par ailleurs, les déclarations relatives aux surfaces en herbe peu productives, intégrées dans les surfaces déclarées à la PAC en 2020, ont été moins souvent déclarées en 2010. Il s’agit notamment des landes et des bois pâturés.
Les comparaisons entre les deux recensements sont possibles pour les cultures hors surfaces en herbe et pour les cultures permanentes. En revanche, l’évolution des surfaces en herbe n’est pas interprétable. Du fait de l’importance des surfaces en herbe en Occitanie, les SAU de 2010 et de 2020 ne sont pas comparables.
Les circuits courts sont les circuits de vente directe au consommateur final (dont la vente à la ferme), ou avec un seul intermédiaire entre l’exploitation agricole et le consommateur final. La vente avec un seul intermédiaire concerne par exemple la vente à un commerçant détaillant, aux GMS, à la restauration privée ou collective.
Principales données - fiche départementale de l’Hérault
https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/fiches-des-principales-donnees-departementales-et-regionale-a6674.html
En savoir plus : consultez le site Agreste