Pratiques phytosanitaires en arboriculture en 2018 - Agreste Études n°25 - Octobre 2022
Pratiques phytosanitaires en arboriculture en 2018
Diversité des modes de conduite et des pratiques culturales

L’arboriculture occupe une place notable en Occitanie, avec la moitié des surfaces nationales de pêchers, un tiers du verger national d’abricotiers et un cinquième de celui en pruniers, cerisiers et pommiers. Si ces fruits nécessitent des pratiques différentes pour lutter contre la pression parasitaire, notamment au regard de l’usage des produits phytosanitaires, les pratiques culturales mises en œuvre en 2018 sont proches de celles de 2015 pour chacun d’eux. Toutefois, une augmentation des traitements en produits phytosanitaires de bio-contrôle semble se dégager, notamment dans le bassin de production du sud-ouest où le nombre de traitements est en moyenne plus élevé.
- Occitanie : un verger notable et diversifié
- Au moins un traitement phytosanitaire sur les vergers
- Autant de traitements en 2018 qu’en 2015, sauf pour la pêche dans le sud-ouest sensiblement en baisse
- Des IFT en baisse entre 2015 et 2018 dans le bassin du sud-ouest, sauf pour la cerise
- Recours aux produits de biocontrôle en augmentation
- Pommes : l’IFT le plus élevé en baisse dans le bassin du sud-ouest
- Pêches : une réduction des doses des produits hors bio-contrôle
- Abricots : davantage de produits bio-contrôle pour un IFT stable
- Prunes : baisse de l’IFT et augmentation des produits de biocontrôle
- Cerises : stabilité des traitements entre 2015 et 2018
- Développement de l’enherbement sur le rang
- Prévenir par des luttes alternatives
- Une perte de récolte influant sur les pratiques principalement liée aux aléas climatiques
- Davantage de protection contre le gel et la grêle dans le sudouest
- ZOOM SUR L’IRRIGATION EN OCCITANIE EN 2018
- DÉFINITIONS
- PRÉSENTATION ET REPRÉSENTATIVITÉ DE L’ENQUÊTE
- Pour en savoir plus
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Occitanie : un verger notable et diversifié
La région représente plus de la moitié des surfaces métropolitaines de pêchers, un tiers de celles en abricotiers et un cinquième de celles en pruniers, cerisiers et pommiers.
Un quart du verger national de ces cultures est ainsi localisé en Occitanie (tableau 1). Protéger les fruits de la pression parasitaire, quelle qu’en soit la nature (champignons, insectes, bactéries...) est un enjeu majeur pour chaque arboriculteur afin d’obtenir une récolte correspondant à la qualité exigée par les marchés. Les moyens sont nombreux : traitements phytosanitaires pour réduire le développement des maladies et des parasites, recours à des variétés plus résistantes, enherbement ou désherbage mécanique, déclenchement d’interventions avec les diagnostics des bulletins de santé du végétal (BSV)…
Le plan Écophyto, mis en place en 2008, vise notamment une réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et un moindre recours à ces produits. Si les méthodes alternatives sont nombreuses, elles ne permettent pas toujours de protéger les vergers des différentes situations de pression parasitaire et l’utilisation des produits phytosanitaires demeure une pratique dominante.

Au moins un traitement phytosanitaire sur les vergers
La quasi-totalité des surfaces en vergers reçoit au moins un traitement phytosanitaire (cf. définitions). Les deux bassins de production d’Occitanie (cf. Présentation et représentativité de l’enquête) présentent les mêmes parts de surfaces traitées (figure 1). Les traitements fongicides sont les plus courants et concernent 99 % du verger occitan, sauf dans le bassin de production du sud-est où seules 93 % des surfaces en cerisiers sont traitées. Les traitements insecticides concernent 95 % des surfaces à l’exception de l’abricot dans le bassin de production du sud-est (80 %).
Les ¾ des surfaces en verger reçoivent au moins un traite-ment herbicide selon les modalités d’enherbement des vergers.

Autant de traitements en 2018 qu’en 2015, sauf pour la pêche dans le sud-ouest sensiblement en baisse
Au niveau national, le nombre de traitements phytosanitaires appliqués à chaque culture fruitière est stable entre 2015 et 2018, sauf pour l’abricot qui a reçu moins de traitements en 2018 qu’en 2015. En Occitanie, dans le bassin du sud-ouest, seule la pêche a fait l’objet de moins de traitements en 2018 qu’en 2015. Dans le bassin du sud-est, le nombre de traitements de chaque espèce est stable.
Des IFT en baisse entre 2015 et 2018 dans le bassin du sud-ouest, sauf pour la cerise
Complémentaire au nombre de traitements, l’indice de fréquence de traitement (IFT, cf. définition) permet de déterminer les dosages appliqués au regard des dosages préconisés, en tenant compte à la fois du nombre de traitements, du nombre de passages pour chacun des produits, de la dose appliquée et du pourcentage de la surface traitée à chaque passage.
La stabilité du nombre de traitements s’accompagne d’une stabilité de l’IFT dans le bassin du sud-est sauf pour la pêche, fruit pour lequel le nombre de doses homologuées appliquées sont en recul (tableau 2). Dans le sud-ouest, les IFT sont en recul entre 2015 et 2018, sauf pour la pomme et la cerise qui présentent un IFT stable.
L’indice de fréquence de traitement se décline en segments selon quatre grandes catégories d’usage : herbicide pour détruire les adventices ; insecticide pour lutter contre les insectes, les acariens ; fongicide contre les bactéries et les maladies ; et « IFT autre » qui concerne notamment les régulateurs de croissance, les molluscides (anti limaces) et les produits utilisés pour l’éclaircissage chimique. La pression herbicide moyenne exercée dans les vergers s’est réduite dans le bassin du sud-ouest et est de même ordre dans le sud-est. En 2018, les principales substances herbicides appliquées sont le glyphosate et le 2.4 d.

Recours aux produits de biocontrôle en augmentation
Le programme Écophyto préconise l’utilisation des produits de bio contrôle, basés sur le recours à des organismes vivants ou des substances naturelles. Ces produits homologués en tant que produits phytosanitaires sont utilisés contre les maladies fongiques et contre les parasites ou ravageurs (micro-organismes). En 2018, cette catégorie de produits représente un IFT moyen entre 0,5 et 6,4 selon les fruits et bassin de production, soit entre 6 % de l’IFT total pour la cerise et 25 % pour la pomme dans le sud-est (figure 2). Dans le bassin du sud-ouest, l’IFT de bio-contrôle est en augmentation pour tous les fruits sauf pour la cerise pour laquelle il est stable. Dans le bassin du sud-est, l’IFT de bio-contrôle est en augmentation pour l’abricot, 0,7 dose homologuée en 2015 contre 1,5 en 2018 et stable pour tous les autres fruits.

Pommes : l’IFT le plus élevé en baisse dans le bassin du sud-ouest
La pomme demeure le fruit le plus protégé, avec 40 traitements par campagne dans le bassin du sud-ouest et 29 dans le sud-est en 2018 comme en 2015. Cet écart entre les deux bassins s’explique notamment par la composante fongicide. Les pommiers du sud-ouest reçoivent davantage ce type de traitement : l’IFT fongicide est de 23 dans ce bassin contre 14 dans celui du sud-est.
L’IFT total est stable dans les deux bassins de production de la région. Dans la partie ouest, la composante herbicide est toutefois passée d’un IFT de 1,4 à 0,5 correspondant à un traitement de moins (1,9 contre 3 en 2015). La pression parasitaire des maladies au cours de la campagne 2018 a été en moyenne davantage qualifiée de forte par les exploitants du sud-est que ceux du sud-ouest.
Le recours aux produits de bio-contrôle est en augmentation dans le bassin du sud-ouest. En 2015, ces produits représentaient 11 % de l’IFT total contre 19 % en 2018, signe d’un changement des pratiques en matière de produits phytosanitaires.
Pêches : une réduction des doses des produits hors bio-contrôle
En Occitanie, la pêche a reçu moins de doses de produits en 2018 qu’en 2015. Dans le bassin du sud-est, l’IFT est de 17,1 contre 19 en 2015 alors que le nombre de traitements semble de même ordre, signe d’une diminution des doses moyennes appliquées par traitement. Les doses de produits fongicides, plus fréquemment appliqués, sont en recul : IFT de 9,4 en 2018 contre 10,9 en 2015, expliquant la baisse de l’IFT total. Dans ce secteur, les pressions des bio-agresseurs habituellement pénalisants pour les fruits à noyaux ont été plutôt modérées en 2018 (source BSV). Les températures fraîches n’ont pas été favorables aux contaminations par la Cloque du pêcher.
Dans le sud-ouest, la baisse de l’IFT est due à un recul du nombre de traitements herbicides et insecticides. La lutte insecticide a été moins marquée avec un traitement de moins pour une même dose moyenne par traitement (5,2 contre 6,2 en 2015), la pression parasitaire ayant été plutôt modérée.
Le recours aux produits de bio-contrôle est en augmentation dans le bassin du sud-ouest. En 2015, les doses de ces produits représentaient 9,3 % de l’IFT total contre 12,3 % en 2018. Dans le bassin du sud-est, elles en représentent toujours près de 10 %.
Abricots : davantage de produits bio-contrôle pour un IFT stable
Le nombre de traitements appliqués aux abricotiers dans le bassin du sud-est est stable entre 2015 et 2018 : 11,3 en moyenne pour un IFT de 8,8, dont chaque composante est stable. L’IFT bio-contrôle a augmenté entre 2015 et 2018 passant de 0,7 à 1,7 soit de 8 % à 17 % de l’IFT total, signe d’un changement des produits appliqués. En 2018, les pressions oïdium, rouille, tavelure et maladies de conservation ont été jugées en grande majorité faibles ou normales sauf pour le monilia sur fleurs dont la pression a été ressentie forte pour la moitié des surfaces.
Prunes : baisse de l’IFT et augmentation des produits de biocontrôle
Dans le bassin du sud-ouest, les prunes connaissent une baisse de l’IFT moyen alors que le nombre de traitements est stable, signe d’application de dose moindre. Les traitements herbicides et fongicides sont à l’origine de la baisse. Les produits de bio-contrôle sont davantage appliqués (IFT de 1,1 contre 0,8 en 2018) alors que les produits hors bio-contrôle sont en recul.
La pression parasitaire ressentie par les exploitants a été majoritairement qualifiée de « faible » à « normale », sauf pour le monilia pour laquelle 29 % des surfaces ont été jugées sous une « forte » pression parasitaire en 2018.
Cerises : stabilité des traitements entre 2015 et 2018
Le nombre de traitements et l’IFT des cerises sont stables en Occitanie entre 2015 et 2018. Dans le bassin de production du sud-est, l’IFT est de 7,8, composé pour la moitié de produits insecticides. Ces derniers sont en légère hausse en raison d’un traitement supplémentaire en moyenne : IFT de 4,4 en moyenne contre 3,2 en 2015.
La population importante de mouche Drosophila suzukii a exercé une forte pression sur tout le bassin. Le niveau de pression sanitaire ressenti par les arboriculteurs est qualifié de « fort » pour 80 % des surfaces en cerisiers contre 54 % dans le bassin du sud-ouest. Les pressions parasitaires ont été plutôt modérées en dehors de la mouche suzukii. Vergers les moins traités, les cerisiers ont aussi une part de produits de bio-contrôle dans l’IFT plus faible.
Développement de l’enherbement sur le rang
La quasi-totalité des vergers est enherbée, facilitant l’entretien du sol, limitant le recours au désherbage et protégeant contre l’érosion. L’enherbement permet d’éviter le désherbage chimique. Il est présent entre les rangs des arbres fruitiers sur 96 % des surfaces en verger. Plus souvent installé de façon permanente, il nécessite moins d’opérations : 0,5 passage en moyenne de désherbage mécanique et 3 passages pour la tonte au cours de la campagne.
L’enherbement sur le rang est moins fréquent que l’enherbement entre les rangs : 62 % des surfaces en vergers. C’est plus souvent un enherbement temporaire, qui doit alors être maitrisé. Il nécessite entre 0,4 et 1,1 tonte selon les espèces : 1,1 pour la cerise dans le sud-est dont le verger a le plus d’enherbement sur le rang, notamment permanent. Le désherbage mécanique fait l’objet de moins d’un passage par campagne sauf pour la cerise dans le sud-ouest où 1,5 passage est réalisé en moyenne, l’enherbement sur le rang étant essentiellement temporaire.
Près des 2/3 des surfaces en vergers sont enherbées totalement - entre les rangs et sur le rang -. Seules 20 % d’entre elles sont enherbées de façon permanente. Si l’enherbement entre les rangs était déjà fréquent en 2015, l’enherbement sur le rang semble se développer entre 2015 et 2018, puisqu’il était présent sur 30 % des surfaces en vergers dans le bassin du sud-est contre 73 % en 2018 et sur 13 % des surfaces dans celui du sud-ouest contre 49 % en 2018 (figure 3). L’enherbement total limite les opérations de désherbage, dont la mécanisation peut être rendue difficile selon la disposition des systèmes d’irrigation dans les vergers.

Prévenir par des luttes alternatives
Afin de prévenir les attaques des bio-agresseurs, des pratiques alternatives sont mises en œuvre. Mesures prophylactiques, choix du matériel végétal, confusion sexuelle, protection physique comme les filets, piégeage massif, micro-organismes parasites et l’application de certaines substances minérales ou naturelles sont autant de moyens de lutter contre la pression parasitaire. Ces méthodes ne sont pas l’apanage des arboriculteurs certifiés en agriculture biologique. Elles sont également employées dans l’arboriculture conventionnelle, souvent en complément des traitements phytosanitaires.
La lutte prophylactique, adoption de mesures permettant de prévenir l’introduction et l’installation d’un parasite dans une culture comme la destruction des rameaux atteints, l’aération de la végétation, ou encore l’élimination de l’excès d’humidité, est davantage pratiquée par les arboriculteurs du bassin de production du sud-ouest que ceux du sud-est : respectivement 64 % et 39 % des exploitants.
L’abricot est le fruit faisant l’objet d’un moindre recours à ces moyens (23 %) alors que 2/3 des pomiculteurs la pratiquent dans chacun des bassins de production.
En Occitanie, plus d’un arboriculteur sur deux choisit des variétés ou porte-greffes plus résistants pour lutter contre les bio-agresseurs, quelle que soit la culture fruitière. Les producteurs de pêches du sud-ouest privilégient davantage cette pratique : 6 sur 10 ont opté pour la sélection variétale.
La mise en place de protection physique comme moyen de protection contre les parasites (destruction de la litière de feuilles, désherbage mécanique, bâche anti-pluie, filet…) est plus fréquente chez les arboriculteurs du bassin sud-ouest. Près de 47 % y ont recours, contre 16 % dans le sud-est. Les pomiculteurs utilisent plus fréquemment ces protections : 61 % dans le sud-ouest et 43 % dans le sud-est. Les producteurs d’abricots y ont très peu recours, 6 % les mettent en place. La consultation des prévisions météorologiques ou du bulletin de santé du végétal (BSV), regroupant synthèse de l’état phytosanitaire et analyse du risque lié aux bio-agresseurs est unanime chez les arboriculteurs : plus de 84 % déclarent avoir consulté le BSV ou les prévisions météorologiques au cours de la campagne 2017/2018. Cette part est plus faible chez les producteurs de cerises, dans le sud-ouest comme dans le sud-est.

Une perte de récolte influant sur les pratiques principalement liée aux aléas climatiques
Près de la moitié des surfaces en vergers ont subi une perte de production récoltée d’au moins 30 % en 2018. Le bassin du sud-est est moins impacté : 43 % contre 55 % dans le bassin du sud-ouest où les cerisiers et pêchers sont les plus touchés avec respectivement 80 % et 72 % des surfaces. Dans une large partie du bassin du sud-est, des épisodes de gel, avec des températures proches de – 10 °C en février, ont impacté les productions d’abricots précoces et de pêches. De nombreux épisodes de grêle ont aussi frappé ce secteur dès le début de la campagne. Ainsi, 32 % des surfaces en abricots et 27 % en pêches ont connu une perte d’au moins 30 % de la récolte due à un aléa climatique influençant directement les pratiques culturales.
Dans le bassin du sud-ouest, la campagne 2018 a également connu des épisodes de gel en février et mars très dommageables. Près d’un tiers des surfaces en pêches et en prunes ont connu une perte d’au moins 30 % de la récolte due à un aléa climatique, influençant les pratiques.
Davantage de protection contre le gel et la grêle dans le sud-ouest
Les protections contre le gel et contre la grêle sont plus fréquentes dans le bassin de production du sud-ouest comparativement à celui du sud-est. À titre d’exemple, dans le bassin de production du sud-est, seules 4 % des surfaces en cerises sont protégées contre le gel et 21 % contre la grêle, dans le sud-ouest, 39 % contre le gel et 36 % contre la grêle. Le climat plus clément et moins humide du bassin méditerranéen peut expliquer ces différences de pratiques. Toutefois, dans le bassin du sud-est, les protections contre la grêle pour les cerisiers semblent en augmentation en 2018 par rapport à 2015, à l’instar de la protection contre le gel pour les pêches dans le sud-ouest (+ 7 points, passant de 36 % à 43 %).
ZOOM SUR L’IRRIGATION EN OCCITANIE EN 2018
En 2018, 91 % des surfaces des vergers d’Occitanie sont irrigués, 82 % en France métropolitaine. Pour chaque catégorie de fruits, l’irrigation est plus importante en Occitanie qu’au niveau national, les bassins de production du sud bénéficiant d’un moindre apport en eau par la pluie. Les pommiers et pêchers, très sensibles à la sécheresse, sont les vergers les plus irrigués : 99 % des surfaces en pommiers et 97 % des surfaces en pêchers. Les cerisiers sont les arbres fruitiers les moins irrigués de la région, notamment dans le bassin du sud-est. Quant aux modes d’irrigation, l’aspersion est plus fréquente dans le bassin du sud-ouest alors que le « goutte à goutte » ou le « micro-jet », systèmes localisés, sont privilégiés dans le bassin du sud-est.
L’irrigation permet aux arbres de bien se développer et garantit les rendements, mais peut également agir sur la pression parasitaire des bio-agresseurs, par le mode d’apport de l’eau ou les doses d’irrigation par exemple. Elle est aussi utilisée pour lutter contre le gel (par aspersion). Le développement de maladies, comme la tavelure, peut être favorisée par des systèmes d’irrigation qui maintiennent un microclimat humide ou en mouillant les feuilles (aspersion sur frondaison). Cependant, ces systèmes peuvent aussi protéger contre le gel et favoriser le développement du couvert herbacé. Le système d’irrigation par goutte à goutte, notamment enterré, permet un meilleur contrôle de l’apport d’eau.
Verger irrigué quasiment intégralement en 2018, comme en 2015, les surfaces en pommiers sont irriguées par aspersion pour les deux tiers, notamment sur frondaison dans le bassin du sud-ouest, alors que dans celui du sud-est, le système par goutte à goutte est devenu le système privilégié devant l’aspersion.
Les parts de surfaces en pêchers irriguées sont les mêmes en 2018 qu’en 2015. Les modes d’irrigation n’ont pas évolué dans le bassin du sud-est, le système par goutte à goutte restant privilégié (62 % des surfaces irriguées), l’aspersion étant moins fréquente. Dans le bassin du sud-ouest, l’irrigation par aspersion demeure le mode d’irrigation majoritaire (64 % des surfaces) comme en 2015 devant le goutte à goutte (29 %).
Pour les abricots et les prunes, les parts de surfaces irriguées sont de même ordre en 2018 qu’en 2015. Les modes d’irrigation n’ont pas beaucoup changé pour l’abricot, le goutte à goutte est majoritaire (41 % des surfaces irriguées) devant l’aspersion sous frondaison et le micro-jet. Pour la prune, les systèmes de goutte à goutte et de micro-jets semblent se développer. Réserves du sol et pluies suffisantes pour les besoins en eau, irrigation rationnée pour limiter la croissance végétative après récolte font de la cerise le fruit le moins irrigué des bassins du sud.
Deux tiers des surfaces en cerisiers sont irriguées dans le bassin du sud-est, et 77 % dans le bassin du sud-ouest.

DÉFINITIONS
Traitement phytosanitaire
Le traitement phytosanitaire est l’application d’un produit phytopharmaceutique lors d’un passage. Un même produit appliqué deux fois sur la même surface compte pour deux traitements. Un mélange de deux produits appliqués lors d’un même passage compte également pour deux traitements. L’indicateur du nombre de traitements est fonction du nombre de produits appliqués et du nombre de passages pour chacun des produits.
IFT : indicateur de fréquence de traitement
Pour un traitement, l’indicateur de fréquence de traitement (IFT) est le ratio entre la dose employée et la dose de référence du produit utilisé. L’IFT d’une parcelle correspond à la somme des IFT traitement réalisés sur la parcelle pendant la période sur laquelle porte d’enquête. En l’absence de traitement sur la parcelle, l’IFT de la parcelle est égal à 0. L’IFT régional est calculé au niveau des anciennes régions et correspond à la moyenne pondérée des IFT traitement de l’ensemble des parcelles répondantes de la région concernée.
PRÉSENTATION ET REPRÉSENTATIVITÉ DE L’ENQUÊTE
L’enquête « Pratiques phytosanitaires en arboriculture en 2018 » décrit les interventions phytosanitaires des exploitants agricoles pour produire 5 espèces de fruits en Occitanie. Elle permet de répondre à la demande de suivi du plan d’action Ecophyto et au règlement (CE) n°1185/2009 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2009 relatif aux statistiques sur les pesticides.
919 parcelles de vergers ont fait l’objet d’un questionnement en Occitanie sur la campagne 2017/2018. Les fruits enquêtés en Occitanie sont l’abricot, la cerise, la pêche, la pomme et la prune - d’ente et autres. Le champ géographique de l’enquête est le territoire national. Pour chaque fruit, sont retenues les anciennes régions contribuant à 98 % de la superficie nationale, et au sein de chaque région sélectionnée, les départements contribuant à 95 % de la superficie régionale de la culture. Les termes Occitanie, bassin de production du sud-ouest pour l’ancienne région Midi-Pyrénées et bassin de production du sud-est pour l’ancienne région Languedoc-Roussillon sont employés du fait de la moindre représentativité des départements non enquêtés.

Pour en savoir plus
« Enquête Pratiques phytosanitaires en arboriculture en 2018 - Principaux résultats », Chiffres et données N° 2021-18 - Décembre 2021
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Chd2118/detail/
« Enquête Pratiques phytosanitaires en arboriculture en 2018 IFT et nombre de traitements », Chiffres et données N° 2021-8 - Mai 2021
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Chd2108/detail/
« Vergers de pommiers : les alternatives aux traiements chimiques en AB », Analyses et études – Occitanie n° 9 - Avril 2019
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/R76-RepETUREG-01042019/detail/
« Pratiques culturales en arboriculture : Campagne 2015 en vergers de pommiers, pruniers, pêchers, cerisiers et abricotiers », Premiers résultats - Occitanie - Avril 2018
https://draaf.occitanie.agriculture.rie.gouv.fr/pratiques-culturales-en-arboriculture-fruitieres-2015-premiers-resultats-avril-a5091.html
« Pratiques phytosanitaires en arboriculture : des traitements phytosanitaires dans les vergers de pommiers variables selon les bassins de production », Agreste primeur n° 323 - Mars 2015
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Pri323/detail/