Mesures d’enrayement de Xylella fastidiosa subsp. multiplex
La bactérie Xylella fastidiosa subsp. multiplex
Xylella fastidiosa est une bactérie, nuisible aux végétaux mais non dangereuse pour l’homme et les animaux. Elle est listée comme organisme de quarantaine prioritaire dans l’Union européenne et fait l’objet du règlement (UE) 2020/1201 qui établit les mesures de lutte en vue de son éradication, ou de son enrayement lorsque l’objectif d’éradication n’est plus atteignable.
La bactérie se dissémine par des insectes vecteurs (insectes piqueurs-suceurs de l’infra-ordre des cicadomorphes se nourrissant dans le xylème, comme le cercope des prés Philaenus spumarius) et par les plants contaminés.
La sous-espèce multiplex est l’une des trois sous-espèces de la bactérie présentes dans l’Union européenne, et la seule à avoir été détectée en Occitanie.
Plus d’informations sur le site du ministère.
La situation en Occitanie
La bactérie a été détectée pour la première fois en Occitanie en septembre 2020, dans le département de l’Aude. Les mesures d’éradication ont été appliquées sur les premiers foyers détectés.
Cependant, la surveillance officielle intensive réalisée par la DRAAF-SRAL Occitanie et son délégataire FREDON Occitanie a permis de constater au fil des années que dans la zone touchée :
- la contamination est modérée mais généralisée (environ 2 % de résultats positifs sur végétaux, jusqu’à 5 % sur les espèces les plus touchées - faux-genêts d’Espagne et amandiers sauvages)
- elle est étendue (6 départements avec des détections, dont les souches isolées sont liées génétiquement)
- elle est très probablement ancienne, due à une ou plusieurs introductions pouvant dater de plusieurs décennies
- elle n’est due qu’à la seule sous-espèce multiplex
- elle touche principalement des végétaux non cultivés, en zones semi-naturelles ; mais aussi des luzernes, lavandes ou encore des frênes, avec une diversités de familles, de genres (33) et d’espèces botaniques touchées
- elle ne semble pas causer de dégâts, et peut même être fréquemment asymptomatique
- les insectes vecteurs autochtones sont trouvés infectés régulièrement (jusqu’à 15 % de résultats positifs en zone délimitée sur les cercopes des prés prélevés en fin de saison)
Carte de la zone d’enrayement
La zone délimitée est constituée d’une part d’une zone infectée contenant l’ensemble des végétaux trouvés contaminés, et d’autre part d’une zone tampon qui l’entoure, indemne de la bactérie et d’une largeur de 5 km. La partie de la zone infectée adjacente à la zone tampon, sur une largeur de 2 km, est appelée "bande intérieure".
Début 2025, la zone délimitée pour l’application de la stratégie d’enrayement vis-à-vis de Xylella fastidiosa subsp. multiplex s’étend sur les départements de l’Aude, de l’Ariège, de la Haute-Garonne, de l’Hérault et du Tarn ainsi que, pour la zone tampon, sur quelques communes du Gers et des Pyrénées-Orientales.
Elle couvre une superficie d’environ 11 500 km².
Consultez la liste des communes :
Visualisez la carte interactive, en suivant ce lien ou bien directement ci-dessous :
Enrayement : mesures de lutte
Dans la zone infectée, les végétaux trouvés contaminés doivent être détruits.
Des traitements insecticides doivent être appliqués.
Dans la zone tampon, afin de protéger le reste du territoire hors zone d’enrayement, les dispositions prévues pour l’éradication de la bactérie Xylella fastidiosa subsp. multiplex doivent s’appliquer : notamment, les végétaux spécifiés situés dans un rayon de 50 m autour d’une détection doivent être détruits.
Dans toute la zone en enrayement, toute détection d’une sous-espèce de la bactérie autre que multiplex serait traitée avec des mesures d’éradication.
Enrayement : mesures de surveillance
Une surveillance officielle annuelle est réalisée sur végétaux et sur vecteurs dans la zone tampon et dans une bande de 2 km de large de la zone infectée, adjacente à la zone tampon ("bande intérieure"), selon des objectifs définis par la réglementation européenne.
Une surveillance officielle est également réalisée dans les établissements producteurs et revendeurs de végétaux destinés à la plantation de la zone, conformément aux exigences réglementaires (voir paragraphe suivant).
Enfin, la surveillance du territoire vis-à-vis des autres sous-espèces de Xylella fastidiosa (fastidiosa et pauca) continue d’être réalisée dans la zone d’enrayement de Xylella fastidiosa subsp. multiplex comme sur le reste du territoire régional.
Enrayement : conséquences pour la circulation de végétaux
Les végétaux destinés à la plantation, autres que les semences, appartenant à des espèces spécifiées multiplex et cultivées (= "produites" OU "conservées au moins une saison végétative complète") dans la zone délimitée d’enrayement, sont soumises à trois exigences communes :
- Réalisation de traitements insecticides
- L’établissement doit être enregistré auprès de la DRAAF Occitanie, et soumis à une inspection officielle annuelle lors de laquelle des prélèvements sont réalisés pour analyse officielle
- Un affichage destiné à informer les clients doit être mis en place sur le site de vente
Deux affiches sont obligatoires :
De plus, selon le destinataire, des exigences spécifiques supplémentaires peuvent s’appliquer :
- pour un client utilisateur final en vente directe : pas d’exigence supplémentaire ;
- pour un client professionnel en zone délimitée : délivrance d’un passeport phytosanitaire avec une mention "XYLEFA" signifiant l’interdiction pour ces végétaux de sortir de la zone délimitée ;
- pour une vente à distance, vente sur un site hors zone délimité (marché, ...) ou vente vers l’extérieur de la zone délimitée : prélèvements et analyses officielles supplémentaires, délivrance d’un passeport phytosanitaire standard avec les exigences associées (voir la rubrique dédiée)
- dans ce dernier cas, si les végétaux appartiennent à des espèces trouvées contaminées dans la zone (c’est-à-dire figurant dans la liste socle régionale : Lavandula, Prunus dulcis, Spartium junceum, Medicago sativa, Cytisus scoparius, Coronilla valentina, Rosa canina ou Dittrichia viscosa) ou bien trouvée positive dans un rayon de 2,5 km) alors la sortie de zone délimitée ne peut être autorisée que si le site de production est matériellement protégé contre la contamination (vecteurs) OU si son environnement a fait l’objet d’une surveillance et d’une lutte officielle.
Un webinaire s’est tenu le 9 avril 2025 pour présenter ces mesures. Retrouvez ci-dessous les supports explicatifs présentés :