Le niveau de formation des agriculteurs progresse en Occitanie
Dans la région Occitanie, la part des exploitants agricoles ayant le niveau du baccalauréat progresse de 14 points et atteint 54%. Le niveau de la formation générale comme celui de la formation agricole progresse. Les jeunes agriculteurs sont de mieux en mieux formés, un tiers des exploitants de moins de 30 ans a suivi des études supérieures agricoles. Les pratiques vertueuses progressent avec le niveau de formation : les agriculteurs ayant un meilleur niveau scolaire, qu’il s’agisse de scolarité générale ou agricole pratiquent plus souvent l’agriculture biologique. Ils produisent plus souvent des produits sous les signes de qualité de d’origine et leurs exploitations sont plus souvent impliquées dans une démarche de diversification ou de commercialisation en circuit court.
Un agriculteur sur deux a le niveau du baccalauréat
En 2020, la moitié des 77500 exploitants agricoles d’Occitanie a un niveau d’études au moins équivalent au baccalauréat, toutes filières confondues. Cette proportion est similaire à l’ensemble de la population non scolarisée de plus de 15 ans en Occitanie (Figure 1). En revanche, même si le niveau de scolarité atteint par les agriculteurs est assez comparable au reste de la population (seuls 16% des exploitants n’ont pas dépassé le niveau du collège), 41% d’entre eux n’ont suivi aucune formation agricole.
Le niveau d’études des agriculteurs d’Occitanie est semblable à celui de l’ensemble des exploitants français. La part des agriculteurs ayant suivi des études supérieures est cependant légèrement supérieure en Occitanie (12%, contre 9% pour la France).
Des exploitants agricoles de mieux en mieux formés
En 10 ans, le niveau de formation des agriculteurs progresse. En 2010, un quart d’entre eux avaient un niveau scolaire ne dépassant pas la troisième, contre seulement 16% en 2020. La part des exploitants agricoles ayant un baccalauréat passe de 40% à 54%. La progression du niveau d’études est observée pour toutes les tranches d’âge : 82% des exploitants agricoles de moins de 30 ans ont un baccalauréat, contre 76% en 2010. La part des bacheliers passe de 23% à 34% pour les exploitants âgés de 60 ans ou plus.
Même si le niveau de formation concerne toutes les tranches d’âges, les jeunes agriculteurs sont beaucoup mieux formés que leurs aînés, puisque seuls 34% des exploitants âgés de 60 ans ou plus sont titulaires d’un baccalauréat. La part des agriculteurs ayant suivi des études supérieures s’élève à 40% pour les moins de 30 ans, contre seulement 17% des plus âgés. Les jeunes agriculteurs ont d’ailleurs plus souvent suivi un cursus de l’enseignement supérieur que l’ensemble des personnes de moins de 30 ans (36%). Ce n’est plus le cas pour ceux âgés de 30 ans ou plus.
Le niveau de formation agricole, comme le niveau de formation générale, progresse au fil des générations (Figure 2). Quelle que soit la tranche d’âge étudiée, la part des agriculteurs peu diplômés est inférieure à la part des personnes peu diplômées dans l’ensemble de la population (Figure 3). La nécessité de disposer de compétences dans la gestion d’une exploitation explique qu’une majorité d’agriculteurs a au moins atteint le niveau du BEP ou du CAP, dans l’enseignement agricole ou dans l’enseignement général et technologique.
Un tiers des jeunes agriculteurs a suivi des études supérieures agricoles
En 1992, le niveau minimum conditionnant l’obtention de la Capacité Professionnelle Agricole, nécessaire pour l’obtention d’aides, est relevé. Ainsi, sauf dérogation, les personnes nées après 1971 doivent obtenir au moins le Brevet d’Etudes Professionnelles Agricole (BEPA) pour prétendre à l’obtention de la CPA (capacité professionnelle agricole). C’est une des raisons pour lesquelles le niveau d’études agricoles des exploitants a progressé. En 2012 le niveau minimum pour prétendre à la CPA est passée au niveau 4 (baccalauréat professionnel ou brevet professionnel), avec toujours comme objectifs de garantir un niveau de compétences et de qualifications suffisants des chefs d’exploitations et de favoriser la pérennité des exploitations.
L’obtention de la CPA permet aux nouveaux installés de moins de 40 ans d’être éligibles au bénéfice des aides à l’installation accordées aux jeunes agriculteurs.
Deux tiers des chefs et coexploitants de moins de 30 ans ont suivi une formation agricole d’un niveau supérieur ou égal au baccalauréat. Les jeunes agriculteurs sont ainsi mieux formés en agriculture que leurs ainés : moins d’un quart des exploitants de 50 ans ou plus ont atteint un tel niveau. Parmi les jeunes exploitants, 30% ont suivi des études supérieures agricoles, principalement en cycle court (licence professionnelle ou brevet de technicien supérieur agricole)
La formation agricole progresse plus que la formation générale
La progression du niveau de formation entre 2010 et 2020 est plus marquée pour la formation agricole que pour la formation générale (Figure 4). La part des exploitants agricole ayant atteint le niveau du baccalauréat dans l’enseignement agricole progresse de 13 points, contre 7 points pour ceux ayant atteint ce niveau dans la branche générale.
Parmi les chefs d’exploitations agricoles qui se sont installés entre 2010 et 2020, la moitié n’ont aucune qualification agricole, même si certains ont suivi des études générales, contre 40% de ceux qui se sont installés avant 2010. En revanche, un tiers de ceux qui ont suivi une formation agricole sont très qualifiés et ont suivi un cursus d’études supérieures contre seulement un cinquième des exploitants installés avant 2010.
Du côté de la formation générale, les agriculteurs installés entre 2010 et 2020 ont un niveau très élevé : la moitié d’entre eux a atteint le niveau du baccalauréat technique ou général, contre moins d’un tiers pour ceux qui se sont installés avant 2010. Ainsi, la plupart des exploitants agricoles installés depuis 2010 ont soit un haut niveau de spécialisation agricole, soit un haut niveau d’études générales, puisque toutes filières confondues 70% d’entre eux ont atteint le niveau du baccalauréat et un sur cinq a un niveau ingénieur ou équivalent.
La part des agriculteurs s’installant avec un haut niveau d’études générales mais aucune formation agricole augmente fortement. Parmi les exploitants installés depuis 2010, 28% ont atteint le niveau du baccalauréat général ou technologique mais n’ont suivi aucune formation dans l’enseignement agricole (Figure 5). Cette proportion est deux fois plus élevée que pour les agriculteurs installés avant 2010.
Les femmes sont moins bien formées mais ont un meilleur niveau d’études générales que les hommes
Parmi les exploitants agricoles en Occitanie, 29% sont des femmes. Les exploitantes agricoles ont un niveau de formation agricole inférieur à leurs homologues masculins : 60% d’entre elles n’ont aucune qualification agricole, contre 33% des hommes (Figure 6). En revanche, elles ont plus souvent suivi des études générales ou technologiques. Deux tiers d’entre elles ont atteint au moins le niveau du CAP ou du BEP, contre seulement la moitié des hommes.
Ce constat est valable quelle que soit la tranche d’âge étudiée : les femmes agricultrices sont moins qualifiées que les hommes, mais la part de celles ayant suivi des études générales supérieures est deux fois plus importante que pour les hommes jusqu’à 60 ans.
Un tiers des exploitantes agricoles de plus de 50 ans sont installées dans un cadre familial et ont un conjoint retraité : on suppose que la plupart d’entre elles ont repris l’exploitation de leur conjoint lorsque celui-ci a pris sa retraite. De ce fait, 71% de ces agricultrices n’ont suivi aucune formation agricole. En revanche, 40% d’entre elles ont atteint le niveau du baccalauréat général ou technologique.
Entre 2010 et 2020, la formation agricole des exploitantes progresse. En 2010, trois quart d’entre elles n’avait aucune qualification agricole. La proportion des femmes ayant suivi des études supérieures agricoles double en l’espace de 10 ans, passant de 5 à 10%.
Les agriculteurs dirigeant les grandes exploitations sont les mieux formés
Le niveau de formation des exploitants agricoles est extrêmement variable selon les caractéristiques de leurs exploitations. En particulier, les chefs et coexploitants de moyennes et grandes exploitations ont un niveau de formation agricole largement supérieur à ceux des petites et micro exploitations (Figure 7).
Seuls 22% des exploitants de grandes structures n’ont aucune formation agricole, contre 37% des agriculteurs à la tête de petites exploitations et 65% de ceux dirigeant une micro exploitation.
Deux tiers des dirigeants de grandes exploitations ont atteint le niveau du baccalauréat agricole et un quart ont suivi des études supérieures agricoles. En revanche, si les dirigeants de micro entreprises sont rarement qualifiés (seuls 7% des dirigeants de micro exploitations ont suivi des études supérieures agricoles), ils ont plus souvent suivi des études supérieures générales (21%, contre 17% pour les dirigeants de grandes exploitations). On note que 15% des exploitants en micro-exploitations ont suivi des études supérieurs générales mais n’ont aucune formation agricole.
Parmi les exploitants d’Occitanie, les éleveurs sont ceux qui ont le meilleur niveau de formation agricole, avec les exploitants faisant à la fois du polyélevage et de la polyculture (Figure 8). Seuls 29% d’entre eux n’ont aucune formation agricole, contre 53% des viticulteurs, 45% des cultivateurs (hors viticulture) et 38% des apiculteurs.
La part des éleveurs ayant atteint le niveau du baccalauréat agricole est de 40%, tout comme celle des apiculteurs. Ce taux n’est que de 28% pour les cultivateurs et de 25% pour les viticulteurs. Toutes filières confondues, ce sont les apiculteurs qui ont le plus fort taux de bacheliers : 72% d’entre eux ont un niveau de formation au moins égal au baccalauréat général, technologique ou agricole. Un tiers des petits apiculteurs ont suivi des études supérieures générales : il s’agit vraisemblablement de personnes en reconversion professionnelle. Dans le secteur de la viticulture, le taux d’exploitants ayant suivi des études supérieures générales est également élevé, en particulier dans les grandes exploitations (27%), parfois gérées par des dirigeants avec un profil commercial et technique.
C’est d’ailleurs dans le secteur de la viticulture que l’on trouve le plus souvent des exploitants ayant suivi des études supérieures générales mais n’ayant aucune qualification agricole : 15% des viticulteurs sont dans ce cas, contre 11% des cultivateurs et des apiculteurs et seulement 5% des éleveurs.
En 2020, parmi les 77500 exploitants agricoles d’Occitanie, 60% sont des chefs d’exploitations individuelles. Les autres sont chefs ou coexploitants dans des exploitations de forme sociétaires (GAEC, EARL par exemple).
Parmi les exploitants individuels, 21% n’ont aucune formation supérieure au brevet des collèges, ni dans le cursus général ni dans le cursus agricole. La moitié d’entre eux n’a aucune qualification agricole, mais 18% ont suivi des études générales. Cette forme juridique d’exploitation agricole regroupe des réalités diverses (lien étude petites exploitations).
Les exploitants sous forme sociétaire sont en général mieux formés : deux tiers des exploitants en GAEC ou EARL ont au moins le niveau du baccalauréat.
Les productions sous SIQO plus fréquentes chez les agriculteurs ayant un haut niveau d’études
Le niveau de formation des exploitants influe directement sur les pratiques au sein de leur établissement. Ainsi, la pratique de l’agriculture biologique croît avec le niveau de formation agricole, ainsi qu’avec le niveau de formation générale de l’exploitant (Figure 9).
Dans près de la moitié des exploitations dont les dirigeants ont suivi une formation supérieure agricole, on note la présence de produits AOP, AOC, IGP, STG ou Label Rouge. A l’inverse, deux tiers des exploitants n’ayant aucune formation agricole travaillent sur des exploitations ne présentant aucun produit sous ces signes de qualité. En revanche, le niveau de formation générale n’a pas d’influence sur la présence de signes de qualité sur l’exploitation.
La diversification des activités de l’exploitation ainsi que la commercialisation de produits en circuits courts augmentent avec le niveau de formation des exploitants, qu’il s’agisse d’études générales ou agricoles.
Des agriculteurs de plus en plus qualifiés
En 2020, 39% des exploitants agricoles ont un niveau de formation agricole supérieur à leur niveau de formation générale, soit 6 points de plus qu’en 2010 (Figure 10). Les agriculteurs sont ainsi de plus en plus qualifiés. Ils le sont cependant moins que dans l’ensemble du pays : 45% des agriculteurs français ont un niveau d’études agricoles plus poussé que leur niveau d’études générales. Au niveau national, cette part reste stable entre 2010 et 2020.
Les femmes sont moins qualifiées que les hommes (Figure 11) : la moitié d’entre elles ont un niveau d’études générales supérieur à leur qualification agricole, 31% ont le même niveau dans les cursus agricole et général.
Les jeunes agriculteurs sont davantage qualifiés que leurs aînés : la part des exploitants dont le niveau agricole est supérieur au niveau général décroît avec l’âge.
Définitions et méthodes
Les chefs d’exploitation et les coexploitants (en cas de forme sociétaire) assurent la gestion courante des exploitations agricoles.
La formation des exploitants peut être générale ou agricole, initiale ou continue ; le niveau retenu est le plus élevé. Si un exploitant a suivi la totalité de l’année scolaire conduisant à la présentation d’un examen pour l’attribution d’un diplôme, il est considéré comme étant du niveau correspondant à ce diplôme, même si celui-ci ne lui a pas été attribué.
La production brute standard (PBS) donne une valeur au potentiel de production des exploitations et permet de les classer en différentes dimensions économiques. Sont considérées « micro », les exploitations dont la PBS est inférieure à 25 000 € par an, « petite » celles dont la PBS est comprise entre 25 000 et 100 000 €, « moyenne » celles avec une PBS comprise entre 100 000 et 250 000 € et « grande » celles de plus de 250 000 € de PBS.