Bilan de campagne - Le marché de l’abricot du Roussillon en 2023

Résumé de la campagne

La campagne commence en retard sur le bassin du Roussillon mais en même temps que les autres bassins de production. Le bilan économique est insatisfaisant dans l’ensemble, en raison d’une offre abondante dominée par les petits calibres moins rémunérateurs et d’une demande impactée par l’inflation. Le début de campagne était pourtant prometteur avec un commerce fluide et des prix élevés. Mais, la situation s’inverse au cours du mois de juin avec le pic de l’offre nationale. La situation de crise conjoncturelle au sens de l’article L611-4 du code rural est constatée pendant 19 jours consécutifs dès le 24/07/23. Le marché s’engorge par manque de consommation, phénomène aggravé par la baisse des exportations due à une concurrence européenne accrue. De plus, des quantités significatives d’abricots labellisés BIO sont vendus comme produits conventionnels en raison des difficultés d’écoulement. L’abricot AOP Rouge du Roussillon n’échappe pas à cette tendance.

Déroulé de campagne : bassin Roussillon (du 30/05 au 28/07/2023)

Contexte de campagne : prévision optimiste mais inquiétude de l’effet de la sècheresse
Selon les estimations présentées au MEDFEL 2023 , la production européenne d’abricots atteindrait 500 000 tonnes, soit une baisse de 7 % par rapport à 2022 et de 7 % par rapport à la moyenne 2017/2021. Les pays leaders européens sont les suivants (estimation en millier de tonnes) : Italie 203 (-26 % par rapport à 2022), France 126 (+2 %), Espagne 99 (+52 %), Grèce 76 (+1 %). Cette production est bien en dessous de 2017, ou de 2019, qui se situait autour de 650 000 tonnes. Cette baisse de production s’explique par le retard de floraison dû aux températures basses depuis le mois de janvier dans la plupart des zones de production européennes. Ces estimations de production ne prennent pas en compte les effets de la sécheresse qui sévit un peu partout, tout particulièrement en Espagne et dans le Sud-Est de la France.
En France, la production est prévue en baisse de 2 % comparé à celle de 2022, mais dépasserait de 21 % la moyenne des récoltes 2018-2022. La météo capricieuse en avril-mai et la baisse continue des surfaces expliquent que le verger français n’atteigne plus les 150 000 tonnes des années 2015 ou 2017.
Sur le bassin de production du Roussillon, la situation est très compliquée vis-à-vis de la sècheresse où des restrictions sur l’irrigation ont été imposées. On serait sur une année normale, voir un peu en retrait par rapport à 2022.

Démarrage de campagne fin-mai (30/05) : en retard avec des cours élevés
La campagne débute localement vers la mi-mai, mais les cotations commencent le 30/05 avec une semaine de retard par rapport aux années précédentes en raison des intempéries qui limitent les apports. L’offre est hétérogène, la qualité est acceptable et les calibres sont majoritairement des petits fruits en raison d’un manque d’eau chronique.

Au cours du mois de juin : le marché se dynamise fortement avant de s’effondrer
Le marché se dynamise un peu avec une bonne demande et les échanges sont dynamiques. L’offre nationale est limitée, tout comme l’offre espagnole. Les cours sont ainsi au plus haut depuis les 5 dernières années. L’offre espagnole baisse de moitié en début de mois assainissant le marché. Par la suite, un creux de production inter-variétal réduit davantage l’offre et entraîne à la hausse les cours, bien au-delà de la moyenne quinquennale en raison d’une bonne demande.
A partir de la mi-juin, la situation s’inverse avec un engorgement du marché dû au télescopage des productions nationales. Les apports en abricots français mettent la pression sur le marché. Les exportations ralentissent, car la concurrence européenne est importante. Par ailleurs, la météo nationale n’incite pas les consommateurs à se tourner vers les fruits d’été. Les cours plongent et passent sous la moyenne quinquennale. Les premiers abricots AOP Rouge du Roussillon font leur entrée sur le marché en fin de mois.

Fin de campagne fin-Juillet (28/07) : La saison se termine difficilement
Le manque de consommation plombe le marché, il n’y a pas assez de visibilité en rayon et les stocks sont assez importants en station. La situation de crise conjoncturelle, au sens de l’article L611-4 du code rural, est constatée pendant 19 jours consécutifs par FranceAgrimer depuis le 24/07/23. Les cours de l’AOP Rouge du Roussillon résistent mieux à la baisse grâce à sa meilleure qualité gustative. En raison d’une diminution de la production, les cotations des abricots AOP ont duré quelques jours seulement.
Par la suite, la tension avec la concurrence ibérique s’amenuise, l’offre nationale importante perdure au sein de la filière jusqu’à la fin de campagne. La météo dans le nord et l’ouest de la France ne favorise pas les consommateurs à se tourner vers les fruits d’été. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous en fin de saison.
La fin de campagne se précise avec des apports en baisse dans la plupart des stations, mais sans aucun impact sur le prix du marché. Des orages violents en fin de mois impactent la qualité des derniers apports. Certaines exploitations perdent 80% des récoltes restantes.

Retrouvez en téléchargement la publication complète qui contient des compléments sur le bilan des cotations au stade expédition ainsi qu’un point sur les arrivages et les cotations de l’offre espagnole sur le marché Saint-Charles international :

Pour en savoir plus vous pouvez consulter l’ensemble des bilans de campagne produits par le Réseau des nouvelles des marchés.


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