@gro-echos - juin 2016 Cerise : pluie, froid et drosophyle

Cerise : Une météo défavorable
Après une très belle floraison dans tous les bassins de production, la campagne démarre sous une météo médiocre, avec des volumes cueillis limités. Les fruits les plus précoces se valorisent correctement sur le marché français, toutefois sans que le peu de volumes disponibles ne fasse flamber les prix, qui restent sous pression des introductions espagnoles. Très vite, les intempéries de la fin mai entraînent un retard de récolte et des pertes de production. Les stations doivent procéder à des tris importants pour éliminer les fruits éclatés, et font face à des problèmes de conservation des produits. Dans les pays voisins la situation est équivalente et les disponibilités en cerises sont faibles dans l’ensemble.
En juin, les épisodes pluvieux et la chute des températures continuent d’altérer la qualité des fruits. Avec un retard de cueillette d’environ 10 jours, les principaux bassins de production français sont actifs alors que la demande reste modérée, la climatologie n’incitant pas à la consommation. A l’instar d’autres filières fruits et légumes, des réflexions sont en cours au sein de la filière aval pour promouvoir la cerise de France dans un contexte réglementaire et sanitaire tendu.

Des solutions alternatives au diméthoate
L’interdiction récente en France de l’utilisation de produits phytosanitaires contenant la substance active diméthoate, pour lutter contre la mouche Suzukii, a fortement mobilisé tous les acteurs de la filière. Les producteurs ont du se tourner vers d’autres solutions de lutte contre ce ravageur qui sévit entre 20 et 30 degrés et se multiplie dans l’eau. La douceur de l’hiver n’ayant pas permis de tuer les larves dans le sol, cette mouche est très présente dans les vergers. Ses attaques ont été, jusqu’à présent, limitées par les températures assez basses de ces dernières semaines, ainsi que par la mise en place de piégeages intensifs chez certains producteurs ou l’utilisation de produits préventifs de substitution au diméthoate, plus coûteux. Mais l’arrivée de la chaleur, additionnée à de nouveaux épisodes de pluie, pourrait avoir un fort impact sur les volumes des secteurs tardifs non encore ramassés.
La mise au ban du diméthoate s’accompagne de la restriction des entrées de cerises fraîches destinées à l’alimentation sur le territoire français. Elles sont limitées aux pays ayant aussi interdit cette substance dans les traitements sur les cerisiers. Six pays membres de l’UE se voient donc interdire l’accès au marché français : l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, le Luxembourg, la Roumanie et la République Tchèque, ainsi que plusieurs pays-tiers, notamment le Canada, les États-Unis et la Turquie. Les importations en provenance d’Argentine et du Chili, qui ont aussi interdit l’usage du diméthoate, restent autorisées.
Cette restriction ne s’applique pas aux cerises fraîches certifiées issues de l’agriculture biologique.

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