Bilan de campagne - Le marché du concombre du Roussillon en 2023
Résumé de la campagne
Après une campagne 2022 très favorable pour les opérateurs avec une offre sans excès, une météorologie exceptionnelle et une concurrence étrangère moins prégnante qu’à l’accoutumée, ce cru 2023 est marqué par une concurrence européenne féroce. De plus, sur certaines périodes, les cours sont globalement bas et tendent par moment vers le seuil de prix anormalement bas, voir chutent temporairement en dessous de celui-ci. Il est à noter également que les expéditeurs ont parfois du mal à couvrir leurs coûts de production compte tenu des prix de l’énergie qui restent élevés.
Déroulé de campagne : bassin Roussillon (du 06/03 au 29/09/2023)
Contexte de campagne
Cette année 2023 confirme la bonne santé de la filière en Occitanie. Courant juin, la production était estimée en hausse de +4,5%. Les difficultés hydriques (crise sécheresse) dans les Pyrénées-Orientales, principal département de production, n’ont finalement pas eu les répercussions attendues. Seules les fortes chaleurs caniculaires sont venues limiter les volumes produits. En Languedoc-Roussillon, la production est estimée autour de 30 700 tonnes, stable par rapport à 2022 malgré une légère augmentation des surfaces développées de +1,8% (source : SRISET – Estimations précoces de production – EPP 2023)
Démarrage de campagne
Le début de campagne se déroule sereinement. L’écoulement des marchandises est plutôt fluide et la concurrence espagnole n’est vraiment pas incisive. Cependant, l’offre nationale s’étoffe progressivement. La concurrence d’autres bassins français met la pression sur les prix du Roussillon. La consommation est limitée par une météo nationale défavorable à la consommation. Des actions promotionnelles peu significatives sont constatées sur plusieurs enseignes. Par la suite, la concurrence nationale et européenne pèse sur le commerce. L’offre globale met la pression sur les prix. A l’approche du mois d’avril, la demande devient plus dynamique. Le marché retrouve un meilleur équilibre commercial et les cours se stabilisent, des mises en avant sont toujours constatées.
Au cours du mois d’avril
Le marché est hétérogène en début de mois avec une offre limitée et une bonne demande qui permettent de maintenir des prix fermes, notamment le week-end Pascal. Cependant, la concurrence nationale et européenne met progressivement la pression sur les prix. Des promotions en GMS sont mises en œuvre tout au long du mois. La situation se dégrade à la mi-avril avec une concurrence européenne féroce. En fin de mois, le commerce est très calme, surtout sur le marché de gros. L’offre nationale et européenne pèse sur les échanges. La demande est limitée avec, qui plus est, des vacances scolaires en cours et une météo toujours peu favorable à la consommation. La production est en hausse et la demande ne suit pas cette tendance. Les cours s’ajustent progressivement à la baisse.
Au cours du mois de mai
La première quinzaine de mai voit la production atteindre son pic. L’offre est supérieure à la demande. Le manque de chaleur ne stimule pas la demande. Le marché est lourd, avec une météo nationale défavorable à la consommation et des disponibilités importantes. En outre, la concurrence d’autres bassins de production français et européens pèse sur les échanges. Les actions promotionnelles permettent d’assurer quelques sorties qui restent néanmoins insuffisantes et des stocks se forment dans les stations. Les volumes mettent la pression sur les prix. Les cours sont défavorablement orientés tout au long du mois et finissent même par tomber sous le seuil de prix anormalement bas dans la dernière décade du mois. Toutefois, à l’approche du week-end de la Pentecôte, la demande se fait un peu plus active sous l’effet d’une météo plus clémente, notamment dans la moitié nord de l’hexagone, les cours s’ajustent légèrement à la hausse.
Au cours du mois de juin
En début de mois, le marché est actif avec une offre sans excès et une demande dynamisée par la hausse des températures et les engagements. Le commerce est fluide, mais plus actif vers les centrales d’achats que vers les grossistes. Les cours prennent un peu d’altitude dans tous les calibres. Par la suite, l’offre devient insuffisante pour répondre à la demande, principalement de la part de la GMS. Les cours s’orientent ainsi de nouveau à la hausse. Au milieu du mois, l’offre reste limitée en raison d’un creux de production et des arrachages de plants qui sont en cours chez quelques opérateurs. Même si la demande n’est pas à son zénith en fin de mois, les échanges se font sans réelle pression compte tenu de la faiblesse du disponible.
Au cours du mois de juillet
Au cours de la première quinzaine du mois, les faibles disponibilités résultant d’un creux de production et la bonne demande permet au marché de maintenir un niveau de prix ferme avec une tendance optimiste. La concurrence nord européenne se fait en outre moins incisive. Le commerce est porté par de nombreux engagements. La hausse des températures favorise la consommation. Certains opérateurs ont même du mal à honorer la totalité de leurs commandes. Après la mi-juillet, les apports du Roussillon restent faibles, mais l’offre hexagonale augmente et exerce une pression baissière sur les transactions. La demande se fait plus timorée et les actions promotionnelles font chuter légèrement les cours. En fin de mois, l’offre nationale et la concurrence nord-européenne mettent la pression sur les prix. La demande manque singulièrement de dynamisme, les besoins sont faibles. Le marché est majoritairement soutenu par les engagements. La météo devenue instable sur une bonne partie de l’hexagone n’aide pas le commerce. Des actions promotionnelles sont toujours en cours. Les cours passent légèrement sous leur moyenne quinquennale.
Au cours du mois d’août
Durant la première décade, les apports progressent et la demande est peu empressée en raison d’une météo capricieuse dans certaines régions de l’hexagone. Un regain de la consommation dynamise un peu le marché à l’approche du week-end du 15 août et les prix bas s’éliminent. Par la suite, le commerce devient un peu plus difficile en raison d’une offre qui reste importante, mais la demande est stimulée par les fortes chaleurs ce qui permet au cours de se maintenir à l’équilibre. Des actions promotionnelles sont toujours en cours. En fin de mois, l’ambiance commerciale est très calme. L’offre est encore assez conséquente. La demande manque de dynamisme avec une météo quasi automnale et la proximité de la rentrée scolaire. L’offre espagnole se développe progressivement. Les promotions sont moins nombreuses.
Fin de campagne en septembre
Le début du mois se caractérise par une situation de crise conjoncturelle constatée par FranceAgrimer selon l’article L.611-4 du Code rural et de la pêche maritime durant deux jours consécutifs. Cependant, ce bref épisode de crise ne dure pas et le manque de disponible entraine un ajustement à la hausse des cours. Par ailleurs, le retour des beaux jours maintient la demande à un niveau satisfaisant, surtout après la reprise d’activité des cantines scolaires. L’épisode de fortes pluies et de grêles du mardi 12 septembre a un impact limité sur les productions de concombre du Roussillon. Quelques promotions sont toujours d’actualité durant la première quinzaine du mois. Par la suite, l’activité commerciale ralentit par manque de consommation et cela conduit à une érosion tarifaire. L’offre modérée fait face à une demande moyennement empressée pendant la deuxième quinzaine du mois. Les opérateurs terminent les uns après les autres leurs stocks de fin de saison alors que le concombre d’origine ibérique arrive progressivement annonçant la prochaine bascule des acheteurs.
Retrouvez en téléchargement la publication complète qui contient des compléments sur le bilan des cotations au stade expédition ainsi qu’un point sur les arrivages et les cotations de l’offre espagnole sur le marché Saint-Charles international :
Pour en savoir plus vous pouvez consulter l’ensemble des bilans de campagne produits par le Réseau des nouvelles des marchés.