Bilan de campagne : le marché de la cerise du Roussillon et du Sud-Ouest en 2022

BILAN DE CAMPAGNE - LE MARCHE DE LA CERISE DU ROUSSILLON ET DU SUD-OUEST EN 2022

Dans le Roussillon, la récolte 2022 est meilleure que la précédente en qualité et en quantité. La campagne perd la primauté nationale en démarrant tardivement. Le marché commence néanmoins sur de bonnes bases en raison d’une bonne demande et d’une qualité au rendez-vous. Mais, rapidement, le commerce doit faire face à une concurrence nationale et ibérique qui s’accroit progressivement jusqu’à la fin de campagne. Au cours de cette campagne, les petits calibres 24 mm dominent largement le marché.
Dans le Sud-Ouest, la production, bien que supérieure à celle de 2021, reste en deçà d’une année normale. La campagne 2022 est laborieuse pour la cerise du Sud-Ouest. Elle débute sur un marché déjà saturé notamment par les productions du Sud-Est. La demande est faible et des concessions sont réalisées petit à petit, au long de la campagne afin de déstocker l’excédent de marchandise. C’est seulement à l’approche de la fin de commercialisation que les cours parviennent à se raffermir au regard des volumes disponibles plus faibles et d’une météo plus favorable.

Déroulé de campagne : bassin Roussillon (du 09/05 au 03/06/2022)

Contexte de campagne
La production française de cerises en 2022 est estimée à près de 40 milliers de tonnes, proche de son plein potentiel, contrairement à l’année 2021 qui était une année historiquement basse . Le bassin du Roussillon est à nouveau touché par un épisode de gel en avril. Cet épisode, beaucoup moins intense que les épisodes de gel de 2021, impacte peu le volume de production total du bassin du Roussillon, mais provoque des pertes importantes chez certains producteurs (85-90% de perte). Par ailleurs, cette campagne est marquée par des coûts de production et de logistique plus élevés que les campagnes précédentes. Ces surcoûts contraignent les opérateurs à répercuter cette hausse sur les prix de vente.

Démarrage de campagne
La campagne commence avec une dizaine de jours de retard en raison de gels tardifs et perd ainsi sa primauté au niveau national.

Au cours du mois de mai
La campagne se met en place tardivement. La qualité du produit est bien là. La demande est bonne et le commerce dynamique. L’offre restreinte permet une certaine fermeté des cours dans l’ensemble même si ceux-ci s’ajustent à la baisse.
Les arrivées en provenance des autres bassins, notamment celui du Sud Est, et celles de la concurrence espagnole, en augmentation régulière sur le marché de St Charles International, entrainent progressivement les cours à la baisse avant d’atteindre un certain équilibre. Le commerce se caractérise par une grande sélectivité de la demande. Suite aux divers aléas climatiques, le calibre 24 mm en variété Burlat reste largement dominant chez les expéditeurs. Le calibre 26 mm circule en faible quantité sur le marché et le faible nombre d’opérateurs qui en commercialisent ne permet pas d’établir une cotation sur la campagne 2022.
A l’approche de la fin du mois, un changement variétal s’opère ; les variétés à chair ferme Folfer et Bélize remplacent peu à peu la Burlat. Dans les variétés tardives, on retrouve surtout les petits calibres. La concurrence des autres bassins de production français et européens s’intensifie et pèse sur les échanges. Quant à la demande, elle est moindre et rend le marché plus difficile. Certains opérateurs terminent prématurément leur campagne de commercialisation car il n’est plus assez rentable de récolter les derniers fruits répartis inégalement dans les vergers suite aux intempéries du printemps.

Fin de campagne en Juin (03/06)
Au niveau national, dès le début du mois de juin, le pic de la campagne de commercialisation est atteint, favorisé par des températures élevées qui entrainent un chevauchement des variétés de mi saison et des variétés tardives. L’offre importante nationale se ressent fortement au niveau du bassin du Roussillon. Des actions promotionnelles sont mises en place pour écouler la marchandise. La forte demande à la veille du week-end de la Pentecôte, permet d’atténuer la baisse des cours jusqu’à la fin de campagne, mais le contexte économique reste difficile.

Les cotations au stade expédition pour le bassin Roussillon

Déroulé de campagne : bassin Sud-Ouest (du 17/05 au 30/06/2022)

Contexte de campagne
La production française de cerises en 2022 est estimée à près de 40 milliers de tonnes, proche de son plein potentiel, contrairement à l’année 2021 qui était une année historiquement basse1. Dans la vallée de la Garonne, le gel a à nouveau occasionné des pertes mais moins importantes qu’en 20211.

Démarrage de campagne
Le début des cotations commence à la semaine 20 sans retard de récolte, cependant la cerise du Sud-Ouest arrive sur le marché plus tardivement que celle du Sud-Est dont les volumes sont déjà conséquents.

Au cours du mois de mai
La campagne Sud-Ouest se met en place alors que les autres régions productrices sont déjà bien établies sur le marché. Cette forte concurrence interbassin complexifie les transactions et ne permet pas un démarrage sur des cours élevés. Les volumes sont constitués de nombreux petits calibres, alors que ce sont les calibres 26 et plus qui sont recherchés. Pour parvenir à une qualité sanitaire correcte, de nombreux tris sont nécessaires en amont, les apports sont donc moindres.
Le jour férié de l’Ascension perturbe les circuits d’approvisionnement et donc la commercialisation de la cerise. L’activité semble plus calme, la demande est inférieure à l’offre disponible à la vente notamment à destination des marchés de gros. Quelques concessions de prix sont alors constatées afin d’écouler la marchandise. Les variétés à chair ferme remplacent peu à peu la Burlat. Les autres bassins de production noient le marché face à une demande qui ne permet pas d’absorber les volumes produits. Ainsi, les cours chutent progressivement, d’abord sur les petits calibres, plus nombreux, puis sur l’ensemble de la gamme. Le mois reste marqué par un manque de demande et une offre croissante, qui obligent les opérateurs à baisser les cours afin de liquider les stocks.

Au cours du mois de juin
Le commerce est laborieux au début de mois et à la veille du week-end de la Pentecôte. Les apports sont minimisés afin de faciliter la mise à jour des stocks, malgré l’avancement rapide de la maturité du fruit et de la prévision d’orages. En effet, la perspective d’un long week-end rend réticents les acheteurs qui ne veulent pas prendre de risque avec de gros volumes. Les prix sont irréguliers en raison des déstockages.
Après le week-end de la Pentecôte, le marché est globalement calme. La semaine suivante est marquée par une baisse importante des cours dans tous les calibres. Les apports sont conséquents alors que l’intérêt des consommateurs est amoindri par une météo pluvieuse. Toutefois, le commerce connaît un léger sursaut d’activité en fin de semaine grâce au retour du beau temps. Les variétés à chair ferme sont désormais les seules présentes sur le marché à la mi-juin.
L’offre est en nette régression en fin de mois ce qui permet aux prix d’être fermes voir haussiers dans tous les calibres. La concurrence reste néanmoins présente avec les autres bassins de production. Les fortes chaleurs et les volumes en baisse favorisent la demande surtout de la part de la GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) ce qui permet d’avoir une semaine fluide.
Les apports sont de plus en plus limités en fin de mois et de nombreux opérateurs cessent progressivement la commercialisation de la cerise. L’abondance et la visibilité des autres fruits d’été détournent l’acte d’achat des consommateurs. La baisse des volumes n’a donc pas d’impact sur les cours, ils se maintiennent en fin de campagne.

Les cotations au stade expédition pour le bassin Sud-Ouest

Arrivages et cotations de l’offre espagnole : Saint-Charles International
La cerise espagnole voit sa production en forte baisse cette année en raison d’une forte tempête printanière. Par ailleurs, les calibres sont généralement plus gros que ceux produits en France. Les cours atteignent des niveaux élevés en début de campagne vers la semaine 20. Mais, par la suite, les cours dégringolent au fur et à la mesure que les bassins français et internationaux entrent en production. La campagne se termine de manière mitigée en raison des volumes relativement faibles bien que les cours soient corrects.

Sources des données pour les figures 4 à 6 : plateforme de Saint-Charles International (données de volume), RNM Perpignan (cotations)

Pour en savoir plus, retrouvez la publication nationale


Partager la page