Présentation de l’agriculture régionale
Une importance territoriale incontournable
L’agriculture et la forêt occupent respectivement 43 % et 36 % du territoire de la Région Occitanie. Ces activités sont d’autant plus importantes sur le plan de l’aménagement du territoire et de l’activité économique, que la région est peu industrialisée et assez faiblement peuplée. La densité de population est très inférieure à la moyenne nationale (respectivement 84 et 121 habitants par km2 en 2022). La population est de surcroit très inégalement répartie, avec une concentration importante sur le littoral méditerranéen et dans les 3 départements de la Haute-Garonne, du Gard et de l’Hérault (qui représentent 57 % de la population régionale). A contrario, 5 départements, l’Ariège, l’Aveyron, le Gers, le Lot et la Lozère ont une densité moyenne inférieure à 35 h/km2, à peine supérieure sinon inférieure au seuil de désertification habituellement utilisé (30 h/km2).
Emplois
En termes d’emploi, le secteur agricole et agro-alimentaire représente 7 % des emplois régionaux, et 27 % de la composante production de biens (secteurs primaires et secondaires). La part de la branche agriculture dans l’emploi total atteint 11 % dans le Gers, 10 % en Lozère, 9 % dans l’Aveyron ; elle n’est que de 1% et 2 % dans la Haute-Garonne et l’Hérault.
Nombre d’exploitations
La région Occitanie compte 64 000 exploitations en 2020 ; la baisse des effectifs sur 10 ans est à – 18 % légèrement moindre que la baisse moyenne nationale (- 20 %). Malgré un agrandissement régulier, la SAU moyenne reste inférieure de 25 % à la moyenne nationale, et la proportion cumulée des micros et petites exploitations est très supérieure à la moyenne nationale (respectivement 72 et 54 %).
En 2023, les effectifs régionaux ne sont plus que de 55 800 exploitations. Ce recul s’explique en grande partie par l’évolution en 2023 du statut d’agriculteur actif requis pour bénéficier des aides de la PAC ; il affecte principalement les micros exploitations (dont la production brute standard (PBS) est inférieure à 25 000 €), en baisse de 9 % par rapport à 2020, alors que la baisse des petites, moyennes et grandes exploitations est limitée à 2,3 %.
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Nombre d’exploitations agricoles
SAU moyenne par exploitation
Vieillissement de la population agricole
Comme dans les autres régions françaises, le vieillissement de la population agricole est important. Le taux d’agriculteurs de plus de 55 ans s’établit à 39 % en 2020. En moyenne sur les 10 dernières années, le taux de remplacement est de 64 % (ce qui explique la baisse des effectifs d’exploitations). Une légère tendance à la hausse est toutefois observée depuis les années 2010 (hors perturbation liée à la crise sanitaire Covid), avec une dynamique d’installation un peu supérieure dans certaines filières : maraîchage, élevage équin et avicole.
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Age moyen
2020 : 52.8 ans
2010 : 51.3 ansRevenu agricole moyen
Le revenu agricole moyen par unité de travail non salarié est, sur la décennie écoulée, régulièrement le plus bas de France, fluctuant entre 60 et 75 % de la moyenne nationale. Les exploitations régionales présentent une dépendance aux aides importantes : celles-ci représentent 37 % de l’excédent brut d’exploitation, alors que la moyenne nationale est de l’ordre de 25 %. Outre la dimension plus faible des exploitations, cette situation s’explique par des conditions naturelles globalement difficiles et des crises récurrentes, suite à de nombreux évènements climatiques extrêmes (sécheresse, gel, grêles…), à des crises sanitaires (influenza aviaire par exemple) ou à des aléas de marché, à l’image de la baisse de la consommation des produits de qualité (dont bio) au cours des années 2022 à 2024.
Dans ce contexte spécifique, le maintien de la compétitivité des exploitations est un enjeu essentiel pour la préservation d’une agriculture régionale productive et pourvoyeuse d’emplois.Labellisation et SIQO
L’augmentation de la production labellisée en SIQO et en agriculture biologique est un axe de développement majeur pour augmenter la valeur ajoutée des exploitations régionales. L’Occitanie se classe en 1ere position tant pour le nombre de produits sous SIQO que pour la part des exploitations engagées dans ces démarches. C’est également le cas pour l’agriculture biologique, qui concerne 20 % des exploitations et 19 % de la SAU régionales. Le contexte inflationniste des années 2022 à 2024 a entraîné une baisse de la consommation de ces produits de qualité et a durablement fragilisé l’économie de ces exploitations, qui constituent néanmoins un atout significatif pour l’atteinte des objectifs de transition vers l’agroécologie.
Le développement des circuits de commercialisation de proximité
Le développement des circuits de proximité est également un moyen de maximiser la valeur ajoutée des exploitations. Le nombre d’exploitations en circuits courts a progressé de 5 points entre 2010 et 2020 et atteint 25 % des effectifs régionaux en 2020. La diversification dans l’agritourisme est en progression sensible (+ 12 % en 10 ans) ; outre le complément financier, c’est aussi un moyen pour les exploitants de mieux faire connaître leur travail auprès du grand public.
Les trois piliers principaux de l’agriculture régionale occitane
Le milieu naturel régional a façonné l’agriculture. Il est caractérisé par la présence de massifs montagneux, Pyrénées au Sud, massif central au Nord, qui encadrent un secteur central de plaines et coteaux présentant des paysages variés, et par l’existence à l’Est de territoires littoraux sous forte influence méditerranéenne (ex région Languedoc-Roussillon). Cette configuration particulière est marquée par un climat contrasté, dont les évènements extrêmes, nombreux (sécheresse, canicule, grêle, gelée, vents violents, etc.), seront certainement amplifiés au cours des décennies à venir par le changement climatique.
Cette diversité des milieux physiques explique celle des productions agricoles et leur répartition sur le territoire régionalLes grandes cultures
Les grandes cultures, principalement localisées dans la zone de plaine des départements du Gers, du Tarn-et-Garonne, du Tarn et de la Haute-Garonne, sont caractérisées par des rendements inférieurs aux moyennes nationales. Le blé tendre, le maïs grain et le blé dur sont les principales céréales, alors que le tournesol et le soja représentent plus de 80 % des oléagineux. L’irrigation est importante en particulier pour les cultures du maïs et du soja, mais les sécheresses et les crises des dernières années sont à l’origine d’évolutions : recul du maïs et du blé dur au profit de cultures moins exigeantes. A noter aussi l’existence d’une filière semence conséquente, également exigeante en irrigation.
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Maïs grain irrigué
Maïs grain non irrigué
L’élevage
L’élevage est lui-même particulièrement diversifié, tant en terme d’espèces que de productions (viande / lait). Les principales caractéristiques de l’élevage régional sont l’importance qualitative d’une filière basée sur l’exploitation de ressources pastorales dans les zones de montagne (bovins, ovins, caprins), la place de la filière ovine, adaptée aux conditions climatiques sèches, en particulier dans la zone AOP Roquefort, et celle de la filière avicole, notamment de palmipèdes gras, qui contribue à l’image de qualité de la production agricole régionale. Ces filières ont subi au cours de dernières années de multiples crises sanitaires, la recrudescence d’épizooties pouvant, dans un certain nombre de cas être une conséquence plus ou moins directe du réchauffement climatique.
La viticulture et les vergers
La région Occitanie possède le 1er vignoble régional français, localisé dans les 4 départements du bassin Languedoc-Roussillon (210 000 ha) et dans le bassin Sud-Ouest (34 000 ha principalement dans les départements du Gers, du Tarn, du Lot, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne).
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Part des surfaces dans le vignoble Français
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Agreste RA2020 La région Occitanie détient également, avec 40 000 ha, 20 % du verger français, derrière la région Nouvelle-Aquitaine. Le verger est majoritairement localisé dans les franges Ouest (Tarn-et-Garonne, Lot, Gers), et Est de la région (PO, Gard, Aude). Il participe à plus de 50 % de la production nationale pour les prunes de table et les pêches, 38 % pour les amandes, 34 % pour les abricots et le raisin de table. Cette filière est particulièrement exposée aux dégâts occasionnés par les gels tardifs, dont l’impact pourrait augmenter du fait du réchauffement climatique.
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Les surfaces principales en vergers
Le rôle de l’irrigation face au changement climatique
L’irrigation joue un rôle important, quasiment incontournable pour plusieurs de ces productions régionales dans le contexte des dernières campagnes caractérisées par des sècheresses à répétition. En 2020, elle a été pratiquée par 25 % des exploitations sur 9 % de la SAU régionale. Les grandes cultures (maïs, soja), les fruits et légumes et la vigne sont les principales cultures qui en bénéficient.
L’adaptation au changement climatique, qui devrait conduire à une diminution des précipitations durant la période estivale, et l’accès à l’irrigation, seront des enjeux majeurs dans les prochaines années pour le maintien de l’agriculture régionale, particulièrement exposée du fait de son positionnement géographique.La filière forêt-bois en Occitanie
La région Occitanie est la deuxième région forestière de France en termes de surface boisée, avec 2,6 Millions d’hectares, soit 36 % du territoire régional.
Enjeux économiques
Les 6 000 entreprises de la filière forêt-bois représentent de l’ordre de 20 000 emplois (soit environ 1 % de l’emploi total régional). La filière forêt-bois est importante pour le tissu productif économique local, et notamment les secteurs de l’exploitation, de la scierie et de la construction bois. Malgré des caractéristiques naturelles souvent défavorables (conditions d’exploitation du bois difficiles en zone de montagne, faibles productivité et qualité des bois en zone méditerranéenne), une marge de progression de la valorisation de la production régionale des forêts existe, 39 % seulement de l’accroissement naturel étant exploité. Par ailleurs, une relocalisation de la transformation des bois régionaux de qualité est à rechercher : 2/3 seulement sont transformés dans la région.
Enjeux sociétaux
Au-delà de l’enjeu économique, la filière forêt-bois porte des enjeux sociaux et environnementaux dans son rôle sur le cadre de vie, la préservation de la biodiversité, la pérennité des ressources exploitées, l’adaptation des forêts et leur rôle d’atténuation du changement climatique.
Gestion des risques climatiques et sanitaires
Compte tenu du climat régional, une vigilance particulière doit être portée à la défense des forêts contre l’incendie, et à la santé sanitaire des peuplements, susceptibles d’être affaiblis par les épisodes de sécheresse et de canicule de ces dernières années. Le renouvellement des forêts exploitées est également à analyser à la lumière de l’adaptation des essences régénérées ou replantées au changement climatique.
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