Prairies - bilan 2024 - Une production fourragère exceptionnelle et globalement excédentaire
Une production fourragère exceptionnelle et globalement excédentaire
En France métropolitaine, la pousse de l’herbe se termine avec un niveau supérieur de 31% à la moyenne. Les conditions météorologiques sont restées favorables durant toute l’année avec de fréquents épisodes pluvieux permettant le maintien des sols humides. Toutefois, l’humidité excessive des sols a pu localement perturber l’accès aux prairies et la valorisation de la production.
En Occitanie, la production fourragère annuelle est supérieure à la normale sur la majorité des départements à l’exception de l’Aude et des Pyrénées Orientales. La pousse de l’herbe est supérieure de +20% par rapport à la normale pour l’Aveyron, le Gard, l’Hérault, le Lot, la Lozère, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. De plus, ces départements concentrent la majorité des surfaces fourragères Occitanes, soit 61% des surfaces en herbe.
Les conditions climatiques en 2024 sont particulières avec des précipitations orageuses, souvent très abondantes et en moyenne supérieures aux normales. Les épisodes pluvieux sont intenses durant le printemps et l’automne.
La qualité des fourrages est affectée par l’humidité et les excès d’eau. Le caractère orageux des précipitations entraine des situations qui peuvent être très hétérogènes y compris sur de petits territoires.
Le printemps est du mois de mars à la mi-mai, rythmé par le passage de perturbations atlantiques et des épisodes pluvieux importants sur le Languedoc et les Cévennes. Les conditions climatiques sont favorables à la pousse de l’herbe. En revanche, les précipitations sont inférieures à la normale sur les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, et l’Aude. En début de campagne, au mois d’avril, la production fourragère est excédentaire sur toute la région sauf sur le secteur des Corbières et des Pyrénées-Orientales déjà très déficitaires.
Au mois de mai la pousse de l’herbe demeure largement excédentaire pour la majorité des départements. Le sud de la région voit la pousse ralentir avec un léger déficit hydrique et des températures fraîches sur la chaîne pyrénéenne (surtout en Ariège). La production fourragère en Roussillon reste toujours très en dessous de la normale.
En juin la pousse de l’herbe est globalement dynamique. Les résultats pour les premières coupes sont corrects en termes de quantité. En revanche, la qualité n’est pas toujours satisfaisante. Les fenaisons sont perturbées par les orages avec des difficultés à faucher et faner les récoltes. Les pluies fréquentes entraînent des coupes trop tardives avec une dégradation de la qualité des fourrages. A l’opposé, sur les Corbières et les Pyrénées-Orientales, la production fourragère printanière présente un déficit chronique très important. Ce déficit s’étend sur les Pyrénées (Ariège et Haute-Garonne) où la pousse de l’herbe devient inférieure à la normale.
Une période caniculaire touche la région de fin juillet à mi-août. Les pluies présentent un déficit important au mois d’août en zone méditerranéenne, sur les départements du Tarn-et-Garonne et le Lot. Sur la période estivale, grâce aux précipitations orageuses, la production régionale en herbe reste correcte contrairement aux campagnes précédentes qui étaient chaudes et très sèches. Les rendements sont variables et disparates en fonction de la répartition des pluies. Le manque d’eau affecte localement le bilan fourrager. L’est de la chaîne pyrénéenne et la Camargue restent en dessous, voire très en dessous de la moyenne quinquennale. En septembre, la fraîcheur des températures revient avec les pluies sur la région.
A l’automne, la production fourragère occitane se confirme à un niveau exceptionnel surtout sur le nord de la région. Elle est supérieure à la normale grâce à des sols humides et à la douceur des températures. Toutefois, l’humidité des sols ne permet pas toujours de valoriser la pousse de l’herbe en raison des difficultés d’accès aux prairies, de portance des sols pour la fauche et le pâturage à cette période. Les conditions météo sont restées favorables à la pousse de l’herbe, à l’exception de la zone méditerranéenne. La situation en Camargue et surtout dans le Roussillon est marquée par un déficit hydrique et fourrager qui devient chronique.