Note de conjoncture 2025 n°2
Cette seconde note de conjoncture 2025 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er septembre 2025.
Météorologie et ressources hydriques
L’automne 2024 et l’année 2025 (janvier-septembre) sont marqués par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +1,5°C en Occitanie.
Après un mois de septembre 2024 relativement froid et pluvieux, la fin d’automne est marquée par la douceur et des déficits de précipitations qui permettent la réalisation des travaux de semis en céréales à paille dans de relativement bonnes conditions.
La fin de l’hiver 2025 est caractérisée par la douceur. Certains secteurs enregistrent des excédents de précipitations records comme dans le Gard ce qui affectent la levée des cultures d’hiver.
Le printemps 2025 reste au-dessus des normales de saison et connaît des phénomènes d’orages exceptionnels qui ont pu être localement accompagnés de grêle tels que les épisodes du 18 avril sur les Cévennes, du 18 mai affectant un secteur touchant la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn et Garonne ainsi que celui du 25 juin sur la frange ouest de la région.
Sur le Golfe du Lion, le cumul des pluies de février et mars, combiné aux températures douces induit une pression sanitaire forte impactant notamment les céréales à paille et l’arboriculture. L’implantation des cultures d’été est perturbée par les précipitations.
L’été 2025 est très nuancé avec deux épisodes de très fortes chaleurs fin juin / début juillet et mi-août. De nombreux records de températures sont battus avec des pics pouvant dépasser les 40°C. Des épisodes de fortes précipitations, d’orages et de grêles viennent contrebalancer ces périodes caniculaires (25 juin, 12-13 juillet, 13-14 août, 31 août).
Malgré les canicules, Toulouse enregistre un déficit d’ensoleillement en juillet et août. Ces périodes de grisaille impactent la consommation des fruits et légumes d’été.
Ces alternances de pluie et de fortes chaleurs entraînent une pression sanitaire significative notamment sur fruits et légumes. Les coups de chaleur impactent également certaines grandes cultures d’été et la viticulture. Les pluies de fin août retardent au même titre les récoltes.
Au 1er septembre, l’indice d’humidité des sols, grâce aux précipitations accumulées durant la période estivale, est souvent proche de la normale ou modérément sec. Certains secteurs comme l’Aude et le Gers sont cependant marqués par une sécheresse des sols bien plus forte. Le niveau des nappes phréatiques est, pour une grande majorité de la région, normal à faible très en deçà des niveaux de septembre 2024. Les nappes des Pyrénées-Orientales restent dans une situation de déficit extrême, qui perdurent depuis plus de trois ans.
Sources : Météo France, Agreste, OIEau
Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Ouest

Figure 2 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Est

Prix : suivi des indices nationaux
Depuis plus d’un an les prix des intrants agricoles (IPAMPA, fig.3) sont relativement stables. Ce nouvel équilibre représente tout de même une hausse de 23 % par rapport au niveau de 2020 (IPAMPA –Indice total d’une valeur de 123 en juillet 2025 contre 100 en juillet 2020).
Depuis le début de l’année 2025, deux domaines connaissent des variations importantes. Les engrais et amendements enregistrent une hausse sensible de + 9% (valeur de 157 en juillet 2025) par rapport à décembre 2024. A l’opposé, la catégorie énergie et lubrifiants est inférieure de 7% à son niveau de décembre 2024 après avoir plongé jusqu’à -12% en mai 2025 (point d’indice à 154 en décembre 2024 contre 144 en juillet 2025). On constate également que le niveau atteint par ces deux grands postes de charge par rapport à leur niveau de 2020 est bien supérieur à celui des autres catégories d’intrants.
Les engrais et amendements et l’énergie sont aujourd’hui respectivement 60% et 46% plus chers qu’en Juillet 2020. Il s’agit de niveaux relativement élevés qui pèsent fortement sur la rentabilité des secteurs qui n’ont pas connu des hausses de prix des productions permettant de compenser cette augmentation.
Concernant les prix des produits agricoles, l’indice général (IPPAP, fig.4) s’établit en juillet 2025 à 129 points. Il est légèrement supérieur à celui des charges (IPAMPA) et a été relativement stable sur une année. Mais cette apparente stabilité de l’indice général sur un an masque des disparités importantes entre filières. L’évolution favorable depuis quelques années, pour la plupart des productions animales, et particulièrement dans les filières ovines et bovines, s’est prolongée en 2025 : IPPAP Ovins, IPPAP Gros Bovins, IPPAP Lait avec respectivement +3% (malgré une baisse observée depuis mai 2025), +29% et +5% en juillet 2025 par rapport à juillet 2024. Du côté des porcins, dont les cours sont habituellement plus volatiles, le point d’indice en juillet 2025 se situe légèrement en repli par rapport à juillet 2024 (IPPAP Porcins Juillet 2024 = 144 contre 134 en juillet 2025 mais reste sur des valeurs qui permettent globalement de maintenir des niveaux de marge standards pour la filière.
En revanche, pour les filières grandes cultures et viticulture, la situation est moins favorable, comme le montre l’évolution des indices de prix. Ceux-ci diminuent depuis plusieurs mois pour se situer à des niveaux particulièrement bas en juillet 2025, à peine au niveau des prix de juillet 2020 avec respectivement +1% et -1% pour le vin et les céréales. Cette situation conduit à dégrader sensiblement les marges des exploitations agricoles pour ces deux grandes filières régionales.
Sources : Agreste-INSEE
Figure 3 : Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)