Note de conjoncture 2025 n°2

Cette seconde note de conjoncture 2025 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er septembre 2025.

Météorologie et ressources hydriques

L’automne 2024 et l’année 2025 (janvier-septembre) sont marqués par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +1,5°C en Occitanie.

Après un mois de septembre 2024 relativement froid et pluvieux, la fin d’automne est marquée par la douceur et des déficits de précipitations qui permettent la réalisation des travaux de semis en céréales à paille dans de relativement bonnes conditions.

La fin de l’hiver 2025 est caractérisée par la douceur. Certains secteurs enregistrent des excédents de précipitations records comme dans le Gard ce qui affectent la levée des cultures d’hiver.

Le printemps 2025 reste au-dessus des normales de saison et connaît des phénomènes d’orages exceptionnels qui ont pu être localement accompagnés de grêle tels que les épisodes du 18 avril sur les Cévennes, du 18 mai affectant un secteur touchant la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn et Garonne ainsi que celui du 25 juin sur la frange ouest de la région.
Sur le Golfe du Lion, le cumul des pluies de février et mars, combiné aux températures douces induit une pression sanitaire forte impactant notamment les céréales à paille et l’arboriculture. L’implantation des cultures d’été est perturbée par les précipitations.

L’été 2025 est très nuancé avec deux épisodes de très fortes chaleurs fin juin / début juillet et mi-août. De nombreux records de températures sont battus avec des pics pouvant dépasser les 40°C. Des épisodes de fortes précipitations, d’orages et de grêles viennent contrebalancer ces périodes caniculaires (25 juin, 12-13 juillet, 13-14 août, 31 août).
Malgré les canicules, Toulouse enregistre un déficit d’ensoleillement en juillet et août. Ces périodes de grisaille impactent la consommation des fruits et légumes d’été.
Ces alternances de pluie et de fortes chaleurs entraînent une pression sanitaire significative notamment sur fruits et légumes. Les coups de chaleur impactent également certaines grandes cultures d’été et la viticulture. Les pluies de fin août retardent au même titre les récoltes.

Au 1er septembre, l’indice d’humidité des sols, grâce aux précipitations accumulées durant la période estivale, est souvent proche de la normale ou modérément sec. Certains secteurs comme l’Aude et le Gers sont cependant marqués par une sécheresse des sols bien plus forte. Le niveau des nappes phréatiques est, pour une grande majorité de la région, normal à faible très en deçà des niveaux de septembre 2024. Les nappes des Pyrénées-Orientales restent dans une situation de déficit extrême, qui perdurent depuis plus de trois ans.

Sources : Météo France, Agreste, OIEau

Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Ouest

Source : Agreste-Météo France, normales 1991-2020, traitement SRISET

Figure 2 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Est

Source : Météo France, normales 1991-2020, traitement SRISET

Prix : suivi des indices nationaux

Depuis plus d’un an les prix des intrants agricoles (IPAMPA, fig.3) sont relativement stables. Ce nouvel équilibre représente tout de même une hausse de 23 % par rapport au niveau de 2020 (IPAMPA –Indice total d’une valeur de 123 en juillet 2025 contre 100 en juillet 2020).

Depuis le début de l’année 2025, deux domaines connaissent des variations importantes. Les engrais et amendements enregistrent une hausse sensible de + 9% (valeur de 157 en juillet 2025) par rapport à décembre 2024. A l’opposé, la catégorie énergie et lubrifiants est inférieure de 7% à son niveau de décembre 2024 après avoir plongé jusqu’à -12% en mai 2025 (point d’indice à 154 en décembre 2024 contre 144 en juillet 2025). On constate également que le niveau atteint par ces deux grands postes de charge par rapport à leur niveau de 2020 est bien supérieur à celui des autres catégories d’intrants.
Les engrais et amendements et l’énergie sont aujourd’hui respectivement 60% et 46% plus chers qu’en Juillet 2020. Il s’agit de niveaux relativement élevés qui pèsent fortement sur la rentabilité des secteurs qui n’ont pas connu des hausses de prix des productions permettant de compenser cette augmentation.

Concernant les prix des produits agricoles, l’indice général (IPPAP, fig.4) s’établit en juillet 2025 à 129 points. Il est légèrement supérieur à celui des charges (IPAMPA) et a été relativement stable sur une année. Mais cette apparente stabilité de l’indice général sur un an masque des disparités importantes entre filières. L’évolution favorable depuis quelques années, pour la plupart des productions animales, et particulièrement dans les filières ovines et bovines, s’est prolongée en 2025 : IPPAP Ovins, IPPAP Gros Bovins, IPPAP Lait avec respectivement +3% (malgré une baisse observée depuis mai 2025), +29% et +5% en juillet 2025 par rapport à juillet 2024. Du côté des porcins, dont les cours sont habituellement plus volatiles, le point d’indice en juillet 2025 se situe légèrement en repli par rapport à juillet 2024 (IPPAP Porcins Juillet 2024 = 144 contre 134 en juillet 2025 mais reste sur des valeurs qui permettent globalement de maintenir des niveaux de marge standards pour la filière.

En revanche, pour les filières grandes cultures et viticulture, la situation est moins favorable, comme le montre l’évolution des indices de prix. Ceux-ci diminuent depuis plusieurs mois pour se situer à des niveaux particulièrement bas en juillet 2025, à peine au niveau des prix de juillet 2020 avec respectivement +1% et -1% pour le vin et les céréales. Cette situation conduit à dégrader sensiblement les marges des exploitations agricoles pour ces deux grandes filières régionales.

Sources : Agreste-INSEE

Figure 3 : Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)

Source : Agreste, Insee, traitement Sriset

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Figure 3 Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)
IPPAP - Indice généralIPPAP - CéréalesIPPAP - VinsIPPAP - OvinsIPPAP - Gros BovinsIPPAP -PorcinsIPPAP -Lait
2024-07 122.1 118.1 95.7 136.8 144.1 144.8 132
2024-08 124.2 112.6 98.6 135.7 146.2 139 133.5
2024-09 127.1 116.8 98.9 139.9 145.9 130.6 135
2024-10 128.5 120.2 103.5 143.2 145.4 121.7 135.9
2024-11 129 116.2 105.9 149.8 146.8 121.1 137.3
2024-12 130.4 120.1 105.2 155.4 149.2 121.1 137.8
2025-01 131.5 121 103.1 153.6 151.2 121.1 138.3
2025-02 132.3 120.7 103.4 147.9 157.9 121 138.4
2025-03 132.9 116.1 102.4 152.9 165.2 121.3 137.7
2025-04 132.4 111.8 101.6 161 172.2 126.8 136.7
2025-05 129.6 108 99.9 155.6 178.9 127.7 136.8
2025-06 129.3 107.2 100.2 150.4 184.4 129.7 138.2
2025-07 129.1 108 98.3 140.7 185.4 134.1 138.7

Figure 4 : Indices mensuels nationaux et des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA)

Source : Agreste, Insee, traitement Sriset

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Figure 4 : Indices mensuels nationaux et des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA)
IPAMPA- Indice totalIPAMPA- Engrais et amendementsIPAMPA- Énergie et lubrifiantsIPAMPA- Aliments des animauxIPAMPA- Produits de protection des cultures
2024-07 125.4 143.4 159.1 125.7 110.6
2024-08 124.3 142.6 150.9 125.5 110.5
2024-09 124 141.4 148 125 110.9
2024-10 124.2 142.7 151 124.8 110.7
2024-11 124.2 143.2 152.8 124.3 109.1
2024-12 124.4 143.6 154.2 124.5 106
2025-01 125.8 147.9 160.5 124.6 105.8
2025-02 125.9 152.9 155 124.8 105.7
2025-03 125.3 155.5 145.1 125 106.2
2025-04 124.7 154.8 137.7 124.8 107.2
2025-05 124.2 152.7 135.5 124.3 107.4
2025-06 124.8 154 141.6 123.6 106.3
2025-07 125.1 157 143.6 122.6 106.5

Fruits et légumes : prévisions de récoltes et suivi de la production

Après un démarrage positif, l’année 2025 se poursuit de façon assez favorable pour la plupart des fruits et légumes suivis en conjoncture par la DRAAF Occitanie. L’alternance des épisodes caniculaires avec des périodes de précipitations orageuses et de relative grisaille a toutefois eu quelques impacts sensibles sur certaines productions tant d’un point de vue de la production que de la commercialisation. La majorité des productions conserve des estimations de rendement supérieures à 2024 et dans l’ensemble au-dessus des moyennes quinquennales (Fig.5).

La production qui connaît le plus de difficultés cette année est la courgette du bassin Languedoc-Roussillon avec des niveaux de rendement très inférieurs aux moyennes quinquennales (-41%, estimation au 1er juin 2025). Cette situation résulte de conditions climatiques défavorables à cette espèce au premier semestre : déficit d’ensoleillement et excès d’eau dans l’est du Languedoc et notamment dans le Gard qui concentre une grande partie de la production régionale. Les pics de chaleur estivaux associés à un marché relativement erratique ne sont pas de nature à améliorer la situation des producteurs en 2025. La prochaine enquête, en octobre, permettra d’actualiser ces estimations de récolte.

En abricot, la campagne est relativement bonne (rendement et commercialisation) même si le marché a connu une période difficile en juillet avec 11 jours de crise conjoncturelle au titre de l’article L611-4 du code rural et de la pêche maritime. Il est à noter que la campagne de commercialisation 2005 est la plus longue depuis 10 ans en orangé-rouge du Roussillon.

En concombre, les volumes de production sont très satisfaisants et le marché est porteur à l’exception d’une période plus difficile début juin.
Pour les pêches et nectarine, les estimations de production restent correctes mais sont en repli par rapport au mois de juin du fait d’une météo estivale variable (pluies excessives et pics de chaleur) qui entraine des problèmes sanitaires et une dégradation de la qualité des fruits. Comme pour l’abricot, la campagne de cotation de la pêche et la nectarine a été très longue.
En pomme, les rendements sont comparables à ceux de 2024 (+1%) et supérieurs à la moyenne quinquennale (+9%).

En melon, après un bon démarrage de campagne, la situation se dégrade avec les perturbations météorologiques qui concentrent les pics de production (pics de chaleur) tout en nuisant à la consommation (période maussade avec orages et fortes précipitations). L’offre, largement excédentaire, conduit à une situation de crise conjoncturelle à partir du 23/07/2025, selon l’article L611-4 du code Rural qui va durer 14 jours. L’épisode caniculaire de mi-août relance la consommation et permet d’assainir le marché. En tomates, la productivité est supérieure à la moyenne quinquennale (+12%), toutefois les pics de chaleur ont pu avoir des conséquences variables en fonction de la modernité des équipements. Chaleur et humidité engendrent une pression sanitaire significative. Au niveau du marché, la campagne est en dents de scie avec une demande très fluctuante. On relève notamment une période de 5 jours de crise conjoncturelle qui démarre fin mai du fait de la météo maussade qui freine fortement la consommation.

En Cerise, aucune évolution notable n’est à signaler depuis la note de conjoncture de juillet 2025.

Sources : Estimations SRISET, Agreste, RNM

Figure 5- Tendances d’évolution des surfaces et rendements des principaux fruits et légumes en 2025 en Occitanie

Figure 5- Tendances d’évolution des rendements des principaux fruits et légumes en 2025 en Occitanie | Source : Prévisions de récolte ou estimations provisoires au 01/09/2025, SRISET, SAA, Agreste

Bassin de production Rendements % 2025/2024 Rendements % 2025 / moy 20-24 Tendance d’évolution surfaces 25/24
Abricots Occitanie +9% -2%
Cerises Occitanie +14% +18%
Pêches Occitanie -3% +5%
Pommes Occitanie +1% 9%
Melon (plein air) Occitanie +7% +3%
Concombre Languedoc Rousillon +6% +1%
Tomates (Hors industrie) Languedoc Rousillon +9% 12%
Courgettes Languedoc Rousillon -26% -41%

Viticulture : campagne de production et suivi du marché

Campagne de production

La Campagne 2025 démarre de façon assez comparable à celle de 2024. Sur l’ensemble des vignobles de la région, les précipitations du printemps sont relativement abondantes et permettent d’assurer un bon développement végétatif y compris dans les Pyrénées-Orientales qui ont subi des épisodes de sécheresse répétés entre 2021 et 2023. Sur certains secteurs, comme l’an passé, du fait des conditions humides, la pression cryptogamique nécessite une gestion précise et assidue des moyens de lutte. En revanche, cette année aucun épisode de gel massif n’est à signaler.

L’été marqué par des contrastes très importants entre forts coups de chaleur (fin juin et mi-août) et épisodes orageux conduit à une grande hétérogénéité des situations avec des impacts variables en fonction des vignobles.
Les premières prévisions laissent présager une récolte très en deçà des moyennes quinquennales régionales (11,2 M hl, 15% en dessous de la moyenne régionale 2020-2024) pour les deux grands bassins viticoles de la région (cf. Figure 6).

Par rapport à 2024, les volumes seraient en repli de 4,5% en Occitanie. La baisse prévisionnelle de production par rapport à 2024 s’explique d’abord par l’effet de la réduction des surfaces en production (arrachages, incendies). Sur le bassin Languedoc-Roussillon, une baisse des rendements renforce localement ce phénomène (orages, coups de chaleur, sécheresse). Dans l’Aude, l’ensemble des conséquences induites par le feu ayant parcouru près de 16 000 ha du 5 au 9 août et touché directement plus de 1 000 ha de vignes, sont encore difficiles à appréhender.

Figure 6 : Évolution de la production de vin en Occitanie et en France
Données en Base 100 en 2019 et valeur absolue de l’estimation 2025 au 1er septembre

Source : Agreste -Douanes

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Figure 6 : Evolution de la production de vin en Occitanie et en France Données en Base 100 en 2019 et valeur absolue de l’estimation 2025 au 1er septembre
Bassin Languedoc-RoussillonBassin Sud-Ouest (partie Occitanie)France
2019 100 100 100
2020 103.3278025 109.1505685 110.5240291
2021 79.59777684 83.16817161 89.19622942
2022 104.2342371 86.47471216 108.5638309
2023 90.13871807 80.48199776 111.491843
2024 81.59899045 74.82762346 85.2424091
2025 p 77.37342289 74.40424291 88.14872175

Prix et marché des vins

Sur le marché du vin en vrac en Occitanie (vins sans IG et vins IGP cf. https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/suivi-du-marche-des-vins-en-vrac-r995.html ), la campagne 2024-2025 se caractérise par une quasi-stabilisation des prix (après plusieurs années de baisse) et une progression sensible des volumes échangés. Toutefois, les prix restent à des niveaux très bas, bien en deçà des moyennes quinquennales et triennales. Le marché du Bio suit une tendance comparable avec une reprise légèrement plus marquée des volumes échangés. Le suivi des indicateurs nationaux des prix de vente du vin et des charges pesant sur les exploitations viticoles (IPPAP et IPAMPA, Figure 7) illustre les grandes difficultés économiques de la filière. En effet, si le niveau des charges est globalement stable depuis janvier 2022, celui des prix de vente du vin a en revanche plongé pour perdre 17 % sur la même période.
Sources : Agreste, Estimations SRISET, FranceAgrimer

Figure 7 : Indices mensuels nationaux des prix des produits agricoles (IPPAP vins) et des prix d’achat des moyens de production toutes Otex et viticulture (IPAMPA)

Source : Agreste SSP, traitement SRISET

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Figure 7 : Indices mensuels nationaux des prix des produits agricoles (IPPAP vins) et des prix d’achat des moyens de production toutes Otex et viticulture (IPAMPA)
IPPAP VinsIPPAP Vins IGPIPAMPA- Otex Viticulture d'appellationIPAMPA - Otex Autre ViticutureIPAMPA- Indice total (Toutes Otex)
120.9 120.9 112.9 114 115 121
121.6 121.6 117.8 115 117 123
121.1 121.1 116.5 122 124 131
122.6 122.6 113.7 122 124 133
124.7 124.7 118.4 122 124 134
120.5 120.5 120.3 124 126 137
119.8 119.8 119.5 123 125 136
118 118 114.1 123 125 137
114.1 114.1 109.5 124 126 137
110.9 110.9 107.7 126 128 140
115.5 115.5 107.2 126 128 139
112.2 112.2 104.2 124 126 137
113.3 113.3 104.9 125 127 138
112.7 112.7 106.7 124 125 136
111.6 111.6 102.9 123 124 135
109.8 109.8 103.3 122 122 133
110.2 110.2 100.5 121 121 131
110.6 110.6 103.2 120 120 130
109.2 109.2 110 119 119 128
105.1 105.1 105.4 121 120 130
105.4 105.4 105.3 122 121 130
104 104 102 122 121 129
102.4 102.4 103.9 121 120 128
104.2 104.2 101.9 119 118 127
104.4 104.4 100.1 120 119 127
102.1 102.1 98 121 120 127
102.9 102.9 112.6 121 120 127
100.3 100.3 101.1 121 120 127
100.3 100.3 102 120 119 126
99.1 99.1 105 120 119 126
95.7 95.7 98.8 120 119 125
98.6 98.6 101.2 119 118 124
98.9 98.9 91.2 119 118 124
103.5 103.5 96.9 119 118 124
105.9 105.9 103.4 119 118 124
105.2 105.2 104.5 119 118 124
103.1 103.1 100.9 120 119 125.8
103.4 103.4 100.8 120 119 125.9
102.4 102.4 99.4 120 119 125.3
100.6 100.6 99 119 119 124.7
99.9 99.9 103.3 119.2 118.8 124.2
100.2 100.2 102.8 119.8 119.3 124.8
98.3 98.3 103.8 120.3 119.9 125.1

Grandes cultures

Evolution des surfaces

Au 1er septembre les estimations régionales établissent une augmentation des surfaces en grandes cultures de +5% par rapport à 2024. La superficie en céréales (y compris maïs) est en hausse de +4% par rapport à la campagne précédente, celles des protéagineux de +11%, alors que celles des oléagineux baisse légèrement de -1%.

Récolte des cultures d’hiver

Au 1er septembre, les récoltes des cultures d’hiver sont terminées. Pour les céréales à paille, à l’exception du blé dur, les rendements sont bons sur l’Occitanie, plus élevés qu’en 2024, même si le rapport aux références moyennes est variable selon les secteurs. En blé dur le rendement régional 2025 se maintient tout de même au niveau de la moyenne 2020-2024. La Haute-Garonne est le département qui présente le rendement le plus dégradé (42 q/ha) 14% en dessous de sa moyenne quinquennale. A l’opposé, le rendement dans l’Aude progresse de 9% par rapport à 2024 pour atteindre 47 q/ha soit +17% par rapport à la moyenne 2020-2024.

Récolte des cultures d’été

Les récoltes des cultures d’été, entamées autour du 15 août, peinent à avancer en raison des intempéries. Les premiers bilans s’annoncent décevants. En tournesol, les rendements seraient en dessous de la moyenne. Les parcelles les plus impactées sont celles semées tardivement et celles en floraison lors des pics de chaleur. En maïs sec, avec une moyenne régionale estimée à 48q/ha, la baisse est importante, soit -43% par rapport à 2024 et -37% par rapport à la moyenne quinquennale. Les zones d’altitude, encore en attente de moissons, pourraient offrir un léger répit, mais les perspectives restent pessimistes. Les récoltes de soja et de sorgho n’ont pas encore débuté. Si le soja devrait s’inscrire dans la moyenne, le sorgho, quant à lui, affiche une baisse de 9 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Contrairement à d’autres années, aucune alerte parasitaire ou sanitaire n’est à signaler.

Prix et Marché

Depuis maintenant deux ans, les prix des céréales et oléoprotéagineux stagnent à des niveaux relativement bas (cf. figure 8 - IPPAP). Sur l’année 2025 les prix des oléagineux résistent un peu mieux mais la dynamique des derniers mois n’est pas favorable. En céréales les niveaux de prix sont proches de ceux de 2020 alors que le niveau des charges a progressé de plus de 25% en 5 ans. La marge des exploitations s’en retrouve très fortement impactée dès lors que les rendements ne sont pas exceptionnels.
Sources : Estimations SRISET au 1/07/24 - FranceAgrimer, Agreste.

Figure 8 - Indices mensuels nationaux des prix des produits agricoles (IPPAP) et des prix d’achat des moyens de production toutes Otex et céréales et oléoprotéagineux (IPAMPA)

Source : Agreste SSP, traitement SRISET

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Figure 8 - Indices mensuels nationaux des prix des produits agricoles (IPPAP) et des prix d’achat des moyens de production toutes Otex et céréales et oléoprotéagineux (IPAMPA)
IPPAP CéréalesIPPAP OléagineuxIPAMPA- Otex Céréales et oléoprotéagineuxIPAMPA- Indice total (Toutes Otex)
janv.-22 150.1 176.8 134 121
févr.-22 147.1 179.4 136 123
mars-22 200.9 232.3 151 131
avr.-22 205.8 246.8 152 133
mai-22 212.9 217.3 152 134
juin-22 199.9 191.7 154 137
juil.-22 182.7 172 153 136
août-22 181 168 154 137
sept.-22 185.9 158.5 156 137
oct.-22 186.2 167.7 160 140
nov.-22 176.4 164.2 158 139
déc.-22 165.9 151.9 154 137
janv.-23 158.7 147.4 153 138
févr.-23 157.4 146.1 148 136
mars-23 145.6 127.2 144 135
avr.-23 135.3 118.1 140 133
mai-23 121.6 111.8 137 131
juin-23 125.8 114.8 134 130
juil.-23 131.5 125.6 131 128
août-23 128.8 121.3 133 130
sept.-23 126.6 120.2 133 130
oct.-23 124 115.9 133 129
nov.-23 120.9 117.6 132 128
déc.-23 119.4 115 129 127
janv.-24 115.3 112.9 129 127
févr.-24 106.3 108.9 130 127
mars-24 103.6 113.4 130 127
avr.-24 109.8 115.7 130 127
mai-24 128.3 121.6 128 126
juin-24 124.1 120.4 128 126
juil.-24 118.1 123.1 128 125
août-24 112.6 120.3 126 124
sept.-24 116.8 120.7 126 124
oct.-24 120.2 133.6 127 124
nov.-24 116.2 138.8 126 124
déc.-24 120.1 137.6 126 124
janv.-25 121 137.9 128 125.8
févr.-25 120.7 138.3 129 125.9
mars-25 116.1 134.4 129 125.3
avr.-25 111.8 124.6 128 124.7
mai-25 108 120.5 127.4 124.2
juin-25 107.2 120.7 128.2 124.8
juil.-25 108 121.1 129.3 125.1

Figure 9 - Tendances d’évolution des rendements et des surfaces des principales grandes cultures en 2025 en Occitanie

Figure 9 - Tendances d’évolution des rendements et des surfaces des principales grandes cultures en 2025 en Occitanie | Sources : Agreste, Estimations SRISET au 1/09/2025

Le blé tendre enregistre une hausse des rendements de +11 % par rapport à 2024 et de +14 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces augmentent de +21 %.

Le blé dur voit ses rendements baisser de -6 % par rapport à 2024, mais progresser de +1 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces reculent de -14 %.

Les orges affichent une hausse des rendements de +15 % par rapport à 2024 et de +14 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces diminuent toutefois de -6 %.

Le colza présente des rendements en progression de +3 % par rapport à 2024 et de +10 % par rapport à la moyenne 2020-2024, tandis que les surfaces augmentent de +9 %.

Le maïs grain connaît une forte baisse des rendements : -19 % par rapport à 2024 et -14 % par rapport à la moyenne 2020-2024. En revanche, les surfaces progressent de +11 %.

Le tournesol recule légèrement, avec des rendements en baisse de -2 % par rapport à 2024 et de -3 % par rapport à la moyenne 2020-2024, ainsi qu’une diminution des surfaces de -3 %.

Enfin, le soja enregistre une baisse des rendements de -7 % par rapport à 2024, mais une légère hausse de +1 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces reculent de -4 %.

Productions animales et fourrages

Prairies

Au 20 septembre, la pousse annuelle cumulée de l’herbe au sein des prairies permanentes d’Occitanie atteint 91% de la normale (Modèle ISOP, cf. Figure 10). L’est de la région est globalement normal à excédentaire, alors que le Sud et surtout l’Ouest (Gers, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne) sont déficitaires. D’un point de vue général, le sud de la France se situe à des niveaux proches des normales voire excédentaires pour PACA. La moyenne nationale est déficitaire en atteignant 82% de la normale (moyenne 1989-2018). En Occitanie, la dégradation de la productivité est intervenue durant l’été, avec un fort un impact des épisodes caniculaires. En effet, au 20 juin, la situation était normale à excédentaire sur la quasi-totalité du territoire régional.

Figure 10- Cartographie des indicateurs de rendement des prairies permanentes calculés par le modèle Isop au 20 septembre 2025 par région fourragère

Sources – Météo France, INRAE, SSP, Cartographie Sriset

Fourrages et alimentation animale

Au niveau des autres fourrages et des grandes cultures valorisables en alimentation animale, la situation est très contrastée entre, d’une part les céréales à pailles et les protéagineux dont les rendements sont globalement supérieurs aux moyennes quinquennales (voire même très supérieurs pour les féveroles avec +28%) et d’autre part le Maïs fourrage et ensilage qui présente un très fort déficit de productivité (seulement 77 q/ha soit -16% par rapport à la moyenne quinquennale).

Figure 11- Tendances d’évolution des rendements et des surfaces de quelques cultures valorisables en alimentation animale

Figure 11 - Tendances d’évolution des rendements et des surfaces de quelques cultures valorisables en alimentation animale | Sources : Agreste, Estimations SRISET au 1/09/2025

Le triticale enregistre une hausse des rendements de +5 % par rapport à 2024 et de +8 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces progressent nettement de +16 %.

L’avoine affiche des rendements en légère baisse de -1 % par rapport à 2024 et également de -1 % par rapport à la moyenne 2020-2024, tandis que les surfaces augmentent de +6 %.

Les féveroles connaissent une forte progression des rendements, avec +18 % par rapport à 2024 et +28 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces sont également en hausse de +18 %.

Les pois protéagineux restent stables, avec des rendements inchangés par rapport à 2024 (0 %) et en légère baisse de -1 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces augmentent de +3 %.

Le maïs fourrage recule nettement, avec des rendements en baisse de -31 % par rapport à 2024 et de -16 % par rapport à la moyenne 2020-2024. Les surfaces diminuent de -5 %.

Sources des données – Méthodes

Les informations présentées dans cette publication qui concernent les rendements, les surfaces et les cours des fruits et légumes 2025 sont basées sur des estimations précoces de production établies au plus tard au 01/09/2025, ainsi que sur le travail d’enquête et les données du réseau des nouvelles des marchés (RNM). Les estimations précoces de production sont élaborées par le SRISET à partir de données administratives, du suivi d’un échantillon d’exploitations, et d’informations collectées auprès des correspondants agricoles locaux, des organismes professionnels, des agriculteurs.

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