Note de conjoncture 2024 n°3
Cette troisième note de conjoncture 2024 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er novembre 2024.
Météorologie et ressources hydriques
L’automne 2023 et le début d’année 2024 sont marqués par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +2°C en Occitanie. Le sud-ouest de la région est largement excédentaire en précipitations sur cette période alors que le sud-est méditerranéen cumule les mois déficitaires jusque fin janvier 2024. Pour des raisons opposées (excès d’eau et sécheresse), ces conditions sont assez défavorables à la mise en place et à la levée des cultures d’hiver sur toute la région. La douceur hivernale impacte certaines espèces fruitières (manque de froid sur abricots) et conduit globalement à une légère avance dans les stades physiologiques au début du printemps. A la sortie du premier trimestre 2024, les Pyrénées-Orientales ainsi que quelques secteurs de l’Aude restent dans une situation de sécheresse extrême.
Le printemps et le début d’été météorologique sont marqués par un temps couvert et humide qui génère un sentiment de morosité assez généralisé qui pèse sur la consommation des fruits et légumes de printemps/été. Cette situation provoque une pression phytosanitaire élevée sur de nombreuses cultures. On peut citer le mildiou sur vigne ainsi que différentes maladies cryptogamiques dégradant la qualité et la conservation des récoltes tant en fruits et légumes qu’en grandes cultures. Les excès d’eau et les fortes pluies peuvent également nuire à la pollinisation et conduire à des éclatements de fruits en particulier sur cerises. Le gel et la grêle ont quelques conséquences localisées en particulier sur les productions ne disposant pas de moyens de lutte adaptés.
A partir de mi-juillet les températures remontent très sensiblement jusqu’à produire un épisode caniculaire de plusieurs semaines de fin juillet à mi-août très marqué au niveau du bassin méditerranéen et plus particulièrement dans sa partie ouest. La productivité de la vigne et celle d’autres productions maraîchères sont impactées par cet épisode caniculaire. Cette période s’accompagne de nombreux épisodes d’orages qui conduisent à une répartition très hétérogène des précipitations sur tout le territoire. Des dégâts de grêle localisés sont à signaler sur de nombreux secteurs.
Les mois de septembre et octobre 2024 sont marqués par un excès de précipitations qui est plus fort dans le Sud-Ouest. Cela a pour conséquences de retarder et dégrader la qualité des récoltes des cultures d’été tout en décalant les dates de semis des cultures d’hiver de la nouvelle campagne. Les Pyrénées-Orientales renouent avec un mois d’octobre excédentaire en précipitations après un été encore une fois largement déficitaire.
Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Ouest
Figure 2 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Est
Prix : suivi des indices nationaux
Après la forte inflation qui a caractérisé ces dernières années, l’heure est à l’accalmie. Les indices généraux (IPPAP et IPAMPA) des prix des produits agricoles et des intrants sont ainsi relativement stables depuis un an (figures 3 et 4). Entre septembre 2023 et septembre 2024 l’indice général des prix d’achat des moyens de production recule de -5% quand celui des produits agricoles progresse de +1%.
S’agissant des principaux intrants (figure 4), le prix des sources d’énergie recule très sensiblement sur un an (-19%). Les engrais et amendements ainsi que l’alimentation animale régressent également de manière significative avec respectivement -9% et -7% depuis septembre 2023. Les produits de protection des cultures sont quant à eux quasiment stables avec une variation de -2,5% sur un an.
S’agissant des prix des produits agricoles (IPPAP - figure 4) leur relative stabilité d’ensemble sur an est le résultat de variations contrastées entre filières.
La viande ovine est en nette progression sur an avec un IPPAP-Ovins qui augmente de +17%.
Les bovins se maintiennent à un niveau élevés en étant stable sur un an (IPPAP Gros bovins = 146 en septembre 2024). Les porcins qui avaient atteint des niveaux historiquement hauts cet été sont en net repli depuis le mois d’août et redescendent en dessous du niveau de septembre 2023 (-7%).
Après une baisse continue depuis le second semestre 2022, le vin semble enfin se stabiliser depuis le mois de juillet.
Les cours des céréales sont fluctuants et s’établissent à un niveau inférieur de -8% à celui de l’an passé. Le blé tendre et le maïs reculent ainsi respectivement de - 6% et -4% sur an alors que le blé dur dégringole littéralement de -25% par rapport à septembre 2023.
Les oléagineux résistent mieux, en moyenne, que les céréales en 2024 avec un niveau qui reste stable sur un an. On constate cependant de grandes variations en fonction des cultures Tournesol +12%, Colza -1%, Soja -29%.
Figure 3 : Indices mensuels nationaux et des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA)