Cette seconde note de conjoncture 2024 du SRISET Occitanie dresse le bilan de l’activité agricole régionale au 1er septembre 2024. Elle apporte des éléments complémentaires par rapport à la note n°1 de juillet 2024. Toutes les productions ne sont pas traitées de façon aussi exhaustive, les productions animales seront ainsi davantage détaillées dans la prochaine note qui paraîtra en novembre 2024.
Météorologie et ressources hydriques
L’automne 2023 et le début d’année 2024 sont marqués par une anomalie de température moyenne de l’ordre de +2°C en Occitanie. Le sud-ouest de la région est largement excédentaire en précipitations sur cette période alors que le sud-est méditerranéen cumule les mois déficitaires jusque fin janvier 2024. Pour des raisons opposées (excès d’eau et sécheresse), ces conditions sont assez défavorables à la mise en place et à la levée des cultures d’hiver sur toute la région. La douceur hivernale impacte certaines espèces fruitières (manque de froid sur abricots) et conduit globalement à une légère avance dans les stades physiologiques au début du printemps. A la sortie du premier trimestre 2024, les Pyrénées-Orientales ainsi que quelques secteurs de l’Aude restent dans une situation de sécheresse extrême.
Le printemps et le début d’été météorologique sont marqués par un temps couvert et humide qui génère un sentiment de morosité assez généralisé qui pèse sur la consommation des fruits et légumes de printemps/été. Cette situation provoque une pression phytosanitaire élevée sur de nombreuses cultures. On peut citer le mildiou sur vigne ainsi que différentes maladies cryptogamiques dégradant la qualité et la conservation des récoltes tant en fruits et légumes qu’en grandes cultures. Les excès d’eau et les fortes pluies peuvent également nuire à la pollinisation et conduire à des éclatements de fruits en particulier sur cerises. Le gel et la grêle ont quelques conséquences localisées en particulier sur les productions ne disposant pas de moyens de lutte adaptés. La viticulture lotoise est ainsi particulièrement touchée par l’épisode de gel de fin avril.
A partir de mi-juillet les températures remontent très sensiblement jusqu’à produire un épisode caniculaire de plusieurs semaines de fin juillet à mi-août très marqué au niveau du bassin méditerranéen et plus particulièrement dans sa partie ouest. Perpignan enregistre ainsi 25 nuits à plus de 20°C et seulement 5 mm de précipitations au mois d’août. Cette période s’accompagne de nombreux épisodes d’orages qui conduisent à une répartition très hétérogène des précipitations sur tout le territoire. Des dégâts de grêle localisés sont à signaler sur de nombreux secteurs avec un épisode particulièrement important sur le Gaillacois où près de 300 ha de vignes sur six communes ont été touchés. Alors que l’indice d’humidité des sols était normal à excédentaire sur une très grande partie du territoire au 1er juin, il se dégrade très fortement entre juillet et août de l’ouest de l’Hérault aux Pyrénées-Orientales. La productivité de la vigne et celle d’autres productions maraîchères sont impactées par cet épisode caniculaire.
Figure 1 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Ouest
Figure 2 : Ecarts aux normales des températures et précipitations dans le bassin Sud-Est
Prix : suivi des indices nationaux
Après la forte inflation qui a caractérisé ces dernières années, l’heure est à l’accalmie. Les indices généraux (IPPAP et IPAMPA) des prix des produits agricoles et des intrants sont ainsi relativement stables depuis le début de l’année 2024 (figures 3 et 4) même si l’on observe tout de même des baisses sensibles sur certains produits agricoles en début d’été.
S’agissant des principaux intrants (figure 4), les prix des sources d’énergie restent sujet à une certaine volatilité sans trop s’écarter de la valeur moyenne de 2023. Les produits de protection des cultures et les engrais restent au niveau de la fin d’année précédente. L’alimentation animale poursuit la baisse engagée depuis le début 2023 avec une stabilisation depuis mai 2024 : -4,6% entre décembre 2023 et juillet 2024 et -15% au total sur 18 mois depuis janvier 2023.
S’agissant des productions agricoles, l’indice général (IPPAP - figure 4) qui était relativement stable depuis l’été 2023, connait une baisse soudaine depuis juin 2024. Cette situation d’ensemble est le résultat de variations contrastées entre filières. Les prix des animaux de boucherie sont globalement en hausse depuis le début de l’année (ovins : +4,2% ; gros bovins : +5,3%, porcins : +16,6%). Les cours de la viande ovine sont toutefois en repli depuis juin.
Les laits de brebis et de chèvre engagent leur remontée saisonnière en juillet en se maintenant à un niveau supérieur à celui de juillet 2023 (+1,7%). Le prix du lait de vache est relativement stable et reste au niveau de juillet 2023 (-0,3%).
Le vin poursuit la baisse engagée depuis le second semestre 2022 (-7,6% depuis décembre 2023). Les cours des céréales rechutent après un rebond au printemps. Sur un an le recul atteint -10%, sur deux ans il est de -41%. Les oléagineux résistent mieux que les céréales en 2024 avec un repli de seulement -2% depuis le début de l’année.
Certains fruits et légumes connaissent également des cours relativement bas en début d’été et contribuent ainsi au recul de l’indice général (IPPAP).
Figure 3 : Indices mensuels nationaux et des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA)
Source : Agreste – INSEE
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Figure 4 : Indices mensuels nationaux des prix agricoles à la production (IPPAP)
Source : Agreste – INSEE
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Fruits et légumes : prévisions de récoltes et suivi de la production
Après un printemps particulièrement maussade avec le mois de mai le plus pluvieux que la France ait connu depuis 2013, la grisaille se poursuit sur une grande partie de la région au début de l’été. Ceci conduit à un sentiment de morosité qui pèse sur la consommation des fruits et légumes.
A partir de la mi-juillet, l’ensoleillement revient au niveau des normales ce qui est favorable à la consommation. La canicule qui frappe l’ouest du bassin méditerranéen à cette période impacte potentiellement certaines productions (melon, courgette, concombre…)
Différents épisodes orageux se succèdent tout au long du printemps et de l’été avec des conséquences qui restent toutefois ponctuelles.
Plusieurs phénomènes modèrent les niveaux de productivité au cours de la saison.
Le manque de froid hivernal impacte notamment les abricotiers et les salades.
Les fortes pluies et l’abondance des précipitations altèrent la pollinisation (pommiers, abricotiers…) et peuvent produire des fruits gorgés d’eau de faible qualité comme sur courgette. Ces conditions vont jusqu’à produire des éclatements de baies en particulier sur les cerises non protégées par des filets. Dans cette humidité ambiante, les maladies cryptogamiques pèsent globalement sur la qualité des récoltes de nombreuses productions.
Les fortes variations de température induisent quant à elles des chutes physiologiques constatées notamment sur pêchers et pommiers.
Certaines pressions de ravageurs sont difficiles à maîtriser comme les pucerons sur pommiers.
S’agissant des principales productions de fruits et légumes suivies au niveau régional en conjoncture, comme chaque année, la situation est variable en fonction des espèces (cf. figure 5).
Par rapport à la précédente note de conjoncture de juillet 2024, on constate une légère amélioration des prévisions de récolte concernant les pêches et nectarine avec cependant des problèmes qualitatifs dus aux conditions humides et au vent. Des écarts de tri important sont signalés.
Les prévisions sont également plus favorables pour les pommes qui se rapprochent des rendements de 2023 avec une productivité très hétérogène en fonction des variétés.
En concombre les rendements sont légèrement revus à la baisse suite à l’impact de l’épisode caniculaire mais l’année est dans son ensemble très favorable.
La production et la commercialisation des tomates est globalement satisfaisante avec une période estivale productive et un marché dynamique. Les rendements restent toutefois bien inférieurs à ceux qui étaient constatés avant 2019.
Concernant les salades, les résultats sont assez hétérogènes en production et commercialisation. On note toutefois une amélioration générale des conditions sanitaires en seconde partie de campagne (janvier-avril)
Le melon connaît quant à lui une fin de campagne commerciale difficile avec une baisse de la demande et des prix relativement bas.
Figure 5- Tendances d’évolution des surfaces et rendements des principaux fruits et légumes en 2024 en Occitanie
Viticulture prévisions de récolte et suivi du marché vrac
Prévisions de récolte
Après une campagne de production médiocre en 2023, la saison 2024 s’annonce souvent décevante et très hétérogène.
Après un printemps relativement arrosé la principale préoccupation semblait être la gestion du mildiou qui touchait fortement certains secteurs comme le Gard et le bassin Sud-Ouest. En début de campagne, les prévisions de récolte à l’échelle régionale pouvaient laisser espérer une année « moyenne » voire favorable sur certains secteurs.
L’arrivée de l’épisode caniculaire à partir de mi-juillet sur des vignobles affaiblis par plusieurs années de sécheresses successives a, semble-t-il, eu un impact très significatif et engendré une révision à la baisse des volumes qui étaient attendus sur certains secteurs très faiblement arrosés durant l’été (Pyrénées-Orientales, Aude, ouest de l’Hérault).
Par ailleurs, certains secteurs connaissent cette année quelques épisodes de gel ou de grêle. A ce jour, les faits les plus marquants sont l’impact du gel de fin avril sur le vignoble du Lot et la grêle qui a frappé le Gaillacois sur près de 300 ha de vignes dont 70 ha très fortement touchés.
Ces constats combinés à un régime de précipitations estivales marqué par les orages et donc géographiquement très hétérogène, conduisent à une marqueterie de situations qui permettent difficilement à ce jour l’établissement de prévisions de récoltes indiscutables. L’avancement dans les vendanges permettra de disposer progressivement d’une vision régionale plus fiable de cette campagne 2023 /2024 qui pourrait se situer au niveau du minimum historique de 2021.
Suivi des échanges sur le marché du vrac (IGP et sans IG)
Au niveau commercial, le bilan de la campagne 2023/2024 des échanges sur le marché du vrac (cf. tableau 1) témoigne de la morosité persistante du marché du vin en particulier pour les vins rouges.
Les volumes de vins sous IGP (indication géographique protégée) échangés en vrac sont en repli de -14% par rapport à la campagne précédente. Cette baisse est encore plus forte pour les vins rouges : -20%. A contrario, les vins sans Indication géographique (sans IG) progressent de +12% par rapport à la campagne précédente. Dans le même temps, les transactions portant sur les vins Bio semblent se stabiliser avec une dynamique plus favorable sur la fin de campagne (juin / juillet) même si leur niveau reste très inférieur à la moyenne triennale (-14%).
Du point de vue des prix, la décroissance se poursuit encore en 2024. Seules les IGP « résistent », avec une contraction des prix de « seulement » -5% par rapport à la moyenne triennale. S’agissant des vins sans IG et du Bio, les baisses de prix sont respectivement de -8% et -14% par rapport à la moyenne 2020-2022.
La question de la double adaptation de la production viticole à l’évolution du marché du vin (demande nationale et mondiale) et aux changements climatiques constituent un sujet central pour les exploitations viticoles d’Occitanie. Tableau 1 : volumes vrac cumulés et prix moyens sur l’ensemble de la campagne 23/24 (démarrage en semaine 26) et évolutions en % par rapport à 22/23
Tableau 1 : volumes vrac cumulés et prix moyens sur l’ensemble de la campagne 23/24 (démarrage en semaine 26) et évolutions en % par rapport à 22/23 – données au 01/09/24Source: FranceAgrimer Occitanie , traitement SRISET
Grandes cultures : une campagne hétérogène et globalement décevante pour les céréales à paille
Une petite récolte en céréales à paille, une bonne année en colza
En Occitanie, la moisson des céréales à paille se termine sur des résultats décevants avec des baisses de rendement significatives par rapport à l’année passée et sensiblement inférieures aux moyennes quinquennales. Le rendement moyen régional en blé tendre chuterait de -12% par rapport à la campagne précédente pour se situer à –7% en dessous de la moyenne quinquennale. L’orge de printemps fait exception avec des rendements et des surfaces en progression. Cette baisse des rendements est toutefois bien moins marquée que dans l’ensemble de la France où certains bassins céréaliers (IDF, Haut de France) enregistrent des baisses de rendement de l’ordre de -20% par rapport à l’année passée. Cette baisse de productivité conjuguée à une réduction des surfaces conduirait à une baisse de production de -16% pour l’ensemble des céréales à paille en Occitanie. Au niveau national la perte de production s’élèverait à -21% par rapport à 2023.
Dans la famille des cultures d’hiver, le colza tire cette année son épingle du jeu avec des surfaces en hausse de +16% et des rendements qui progressent de +5% par rapport à 2023 (+10% au-dessus de la moyenne quinquennale).
Des récoltes d’automne retardées par les conditions humides
Les récoltes des cultures d’été ont débuté les derniers jours du mois d’août sur l’ouest de la région et à la mi-août sur la partie est. Les stades culturaux sont hétérogènes du fait de la pluviométrie qui a causé l’étalement des semis en début de campagne.
Le climat humide a permis de limiter l’irrigation. Cependant, il a favorisé le parasitisme et les maladies.
Les prévisions de récolte seraient variables en fonction des cultures. Sur l’ouest de l’Occitanie, les rendements en maïs grain resteraient dans la moyenne. Pour le maïs semences, les fécondations sont plus ou moins correctes et les rendements de référence seraient impactés en conséquence. Pour le sorgho, ils seraient supérieurs à la normale mais inférieurs pour le tournesol et le soja. En revanche sur l’est de la région, les rendements pour l’ensemble des cultures d’été seraient supérieurs à la moyenne quinquennale.
Tendance des cotations
Les cotations des céréales à paille subissent une forte baisse sur 2 ans. Après une légère remontée des cours au printemps 2024, ils sont à nouveau à la baisse en juillet et août. Le blé tendre est ainsi coté à 210€ / t en août 2024 alors qu’il se situait à 330€ / t en août 2022 soit une baisse de -36% (figure 7). Du côté des oléagineux le repli sur 2 années est également très marqué mais la tendance reste à la hausse depuis le printemps. Le prix du tournesol a ainsi perdu -28% entre août 2022 et août 2024 tout en progressant de +7% entre mars et août 2024 pour s’établir à 464€ / t. Les cours en € courant retrouvent ainsi un niveau proche des moyennes quinquennales, après la forte progression induite en 2022 par le conflit ukrainien. Ceci masque toutefois une baisse en € constant du fait de la forte inflation des moyens de production qui a caractérisé les années 2022 et 2023.
Figure 6a- Suivis des cours du blé tendre, rendu Rouen
source : FranceAgriMer
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Figure 6b- Suivis des cours du tournesol, rendu Bordeaux
source : FranceAgriMer
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Productions animales et fourrages
Cette seconde note de conjoncture 2024 rend uniquement compte de la situation sanitaire en Occitanie et de la production fourragère au sens large. La prochaine note de conjoncture qui paraîtra en novembre 2024 reviendra sur le suivi des productions animales dans leur ensemble dans la continuité de la note de conjoncture n°1 de juillet 2024.
Situation sanitaire MHE et FCO
L’Occitanie est confrontée depuis cet été à deux épidémies de maladies animales vectorielles transmises par moucheron qui touchent les cheptels bovin et ovin (mortalité, baisse de productivité laitière, baisse de fécondité…).
Les bovins sont principalement concernés par maladie hémorragique épizootique (MHE), présente dans la région depuis octobre 2023, qui fait l’objet d’une nouvelle recrudescence depuis l’été.
Une zone de tampon vaccinale vient d’être mise en place sur le territoire national. Elle inclut les communes du nord-ouest de la Lozère et de l’ouest du Gard. Les exploitations situées dans cette zone peuvent bénéficier de doses gratuites de vaccin.
La fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FC08), qui a touché en premier lieu les troupeaux ovins de l’Ariège, l’Aude et des Pyrénées-Orientales (y compris ceux des estives) n’épargne désormais aucun département de la région. L’ANSES a rapporté la présence d’une nouvelle souche FC08 virulente nouvellement identifiée dans le Massif Central, à l’origine de cas cliniques graves et de la mortalité élevée de certains troupeaux de la région, notamment en Ariège.
Depuis début août, la France est également concernée par un nouveau sérotype de type 3 avec une mortalité très élevée chez les ovins. La FCO3 venue du nord de l’Union européenne touche désormais un gros quart nord-est de la France. Au 19 septembre 2024, 2812 foyers étaient recensés dans le pays, mais aucun dans la région Occitanie. Afin de freiner la progression de la maladie une zone régulée de restriction des mouvements d’animaux a été mise en place. Actuellement, cette zone s’arrête aux portes de la Lozère.
Production fourragère et alimentation animale
La pousse de l’herbe a globalement été excédentaire par rapport aux normales sur une grande partie de la région en 2024 (cf. figure 7, modèle ISOP et publications mensuelles sur le site internet de la DRAAF Occitanie). Seuls les Pyrénées-Orientales et les Corbières connaissent un déficit important qui perdure depuis plusieurs campagnes. Ce bilan quantitatif d’ensemble est à modérer d’un point de vue qualitatif. En effet, les excès de précipitations et l’abondance des orages rendent les travaux de fauche et de fanage particulièrement complexes en décalant souvent les dates de réalisation par rapport aux optimums agronomiques. La production 2024 se caractérisera donc par une forte hétérogénéité qualitative. Les niveaux de production des céréales et des protéagineux à destination de l’alimentation animale suivent les mêmes tendances que l’ensemble des grandes cultures. Les céréales à paille comme le triticale ou l’avoine sont en repli par rapport à la campagne précédente. Le rendement du triticale baisserait ainsi de -10% par rapport à 2023 et resterait au niveau de la moyenne quinquennale. Les rendements en maïs fourrage, féveroles et pois protéagineux se situeraient également au niveau des moyennes quinquennales avec de fortes hétérogénéités en fonction des territoires.
Figure 7- Cartographie des indicateurs de rendement des prairies permanentes calculés par le modèle Isop au 20 septembre 2024
Sources des données – Méthode
Les informations présentées dans cette publication qui concernent les rendements, les surfaces et les cours des fruits et légumes 2024 sont basées sur des estimations précoces de production établies au plus tard au 01/09/2024, ainsi que sur le travail d’enquête et les données du réseau des nouvelles des marchés (RNM). Les estimations précoces de production sont élaborées par le SRISET à partir de données administratives, du suivi d’un échantillon d’exploitations, et d’informations collectées auprès des correspondants agricoles locaux, des organismes professionnels, des agriculteurs.