Des collectifs d’agriculteurs engagés face au changement climatique en Occitanie
Les GIEE sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l’État qui s’engagent dans un projet pluriannuel de modification ou de consolidation de leurs pratiques en visant à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Ils bénéficient d’une reconnaissance officielle ainsi que, pour la majorité d’entre eux, d’une aide financée par le CasDar (Compte d’affectation spécial « Développement agricole et rural »).
Cet engagement commun dans l’agroécologie se traduit par une grande diversité de situations :
par la taille des collectifs : entre une petite dizaine et plus de 100 agriculteurs, avec une moyenne de vingt agriculteurs ;
par leur localisation, dans toute la France, et leur échelle géographique, de la commune à la région ;
par leurs productions, toutes les filières agricoles étant représentées ;
par la diversité des partenaires avec qui ils travaillent : acteurs du développement agricole, de l’enseignement, de la recherche, collectivités territoriales, entreprises de transformation et distribution, associations environnementales, etc. ;
par les thématiques abordées, témoignant d’une importante transversalité des approches.
En Occitanie, un nombre important de collectifs d’agriculteurs s’emparent des questions relatives à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique. Ainsi 37 groupes d’agriculteurs reconnus d’intérêt économique et environnemental (GIEE) et regroupant 607 agriculteurs sur la période 2015-2020 travaillent en Occitanie autour des questions de changement de pratiques face au changement climatique.
Le point sur le déploiement du dispositif au travers d’une infographie : filières, structures engagées, thématiques abordées, répartition géographique.
Il est vrai que l’adaptation aux conditions climatiques est depuis toujours au cœur du métier des agriculteurs. Dans le contexte du changement climatique actuel, cette adaptation devient un enjeu stratégique majeur. Face à cet enjeu, il est désormais reconnu que l’agriculture, émettrice de gaz à effet de serre, est aussi levier de solutions grâce au carbone qu’elle peut stocker afin d’atténuer l’impact. Des groupes d’agriculteurs reconnus par l’État (GIEE) s’engagent pour développer des pratiques agricoles en augmentant le carbone dans les sols par différentes techniques agronomiques ou modes de valorisation (agriculture de conservation, couverts végétaux) mais aussi en développant le potentiel de séquestration du carbone sur leur exploitation en préservant les prairies permanentes, en plantant des infrastructures agroécologiques, comme des haies, ou encore en mettant en œuvre l’agroforesterie. D’autres développent la méthanisation afin d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre et valoriser les effluents d’élevage pour produire de l’énergie ou encore en mettent en place des plantes légumineuses contribuant à réduire la fertilisation azotée tout en gagnant en autonomie.