Bilan de campagne : le marché du concombre du Roussillon 2022

BILAN DE CAMPAGNE : LE MARCHE DU CONCOMBRE DU ROUSSILLON 2022

Déroulé de campagne : bassin Roussillon (du 09/03 au 26/09/2022)

Contexte de campagne
Selon les dernières données d’Agreste, la culture du concombre en France est majoritairement produite sous serre. Les surfaces nationales implantées en concombre en 2022 seraient d’environ 1100 ha, en baisse de 10 % sur un an. La production de concombres reculerait de 5 % pour s’établir autour de 180 milliers de tonnes .
La campagne 2022 du concombre en Occitanie s’inscrit sur une tendance à la hausse des surfaces développées dans la continuité de ces 5 dernières années. Le contexte international pèse fortement sur le prix des intrants en ce début d’exercice (gaz, emballage, engrais, etc.). En Languedoc Roussillon la production est estimée autour de 30 000 tonnes, en hausse de +4,5% par rapport à 2021. Cette hausse est liée à l’augmentation des surfaces développées estimées à +3,8% (source : Agreste – Estimations précoces de production – EPP 2022).

Démarrage de campagne
La campagne démarre avec une semaine de retard par rapport à celle de 2021. Au début du mois, l’offre est faible et le marché fait preuve d’une bonne activité en raison d’une demande active sur l’origine France jugée de meilleure qualité. Par la suite, une succession d’épisodes méditerranéens perturbe le commerce, les récoltes sont retardées. En outre, la fraîcheur et le manque de lumière pénalisent la production. La demande n’est pas très vigoureuse et la concurrence d’autres bassins de production français pèse sur les cours. Par ailleurs, les opérateurs sont inquiets de la hausse des coûts du gaz, liée au conflit russo-ukrainien. Le printemps arrive enfin et favorise la consommation. La demande est aussi portée par les engagements, notamment pour la catégorie 400-500 g. Le commerce est, en revanche, peu dynamique pour les plus petits calibres en raison d’une offre plus conséquente dans ce calibre. En fin de mois, le marché s’alourdit et la demande se met en retrait en raison de la météo moins favorable à la consommation. Des concessions de prix sont consenties et quelques promotions sont d’actualité en grandes et moyennes distribution (GMS).

Au cours du mois d’avril
Dans la première décade du mois, un gros volume de cueille fait baisser les cours du marché de Nantes et met la pression sur les prix du Roussillon. Par la suite, les cours reprennent de l’altitude et la tendance haussière se confirme en raison d’une offre inférieure à la demande à la veille du week-end pascal. Le commerce perd un peu de vigueur après Pâques. La météo instable rend la demande attentiste, mais l’offre limitée et les engagements sur le calibre 400-500g permettent au marché de rester à l’équilibre. En fin de mois, la production s’intensifie et les volumes mettent la pression sur les prix. Les cours reculent dans tous les calibres d’autant que la demande ne se montre pas particulièrement intéressée et que la concurrence des pays du Benelux se renforce sensiblement.

Au cours du mois de mai
Au début du mois, les volumes produits sont très conséquents et la demande est relativement modeste. Le déséquilibre entre l’offre et la demande ne permet pas de maintenir les prix. Des concessions tarifaires sont consenties pour fluidifier les échanges. Le marché s’engorge également en raison de la concurrence des autres bassins de production français et européens. Néanmoins, les actions promotionnelles permettent d’assurer des sorties régulières. A l’approche du Pont de l’Ascension et à la faveur d’une météo estivale, les réapprovisionnements semblent démontrer une amélioration de la demande notamment sur le calibre 400-500g. De plus, la production semble déjà avoir atteint son pic.

Au cours du mois de juin
Au cours de la première décade du mois, les apports restent conséquents même si la volumétrie est hétérogène selon les opérateurs. L’ambiance commerciale est assez calme avec une météo moins engageante au Nord de la France.
Par la suite, le marché s’anime grâce à la météo estivale et une demande plus active des centrales d’achat. Les fortes températures commencent à impacter la production. La baisse lente des apports permet au marché de s’assainir. Par ailleurs, la concurrence espagnole s’estompe largement.
La demande se tasse légèrement avec le début des soldes en raison de la baisse des températures sur certaines régions de l’hexagone, la fin du mois et l’approche des vacances scolaires.

Au cours du mois de juillet
Au cours de la première quinzaine du mois, la demande fait preuve d’un certain dynamisme, ce produit très sensible à la météo est assez recherché dans les petits calibres notamment. L’offre espagnole est fortement limitée. Le marché est caractérisé par une offre restreinte à cause des températures trop élevées. Cette météo caniculaire favorise la consommation à l’approche du pont du 14 juillet. Les ventes se réalisent avec une certaine fluidité, quelques promotions en GMS sont toujours d’actualité.
Par la suite, le marché s’ajuste à la hausse par manque de disponibilité de l’offre. La GMS est très active au niveau des commandes tandis que le marché de la restauration scolaire se met à l’arrêt. Les nouvelles cultures commencent à entrer en production, mais ne perturbent pas l’équilibre commercial du marché.
En fin de mois, les échanges ne sont pas euphoriques hormis les promotions mises en place. Le chassé-croisé estival sur la route des vacances et le budget contraint des ménages expliquent le petit ralentissement de la demande. Les apports commencent à remonter légèrement.

Au cours du mois d’août
En début de mois, le marché est caractérisé par une offre sans excès, même si les apports progressent, et les températures caniculaires favorisent la consommation. Les ventes se réalisent avec une certaine fluidité. Quelques promotions en GMS sont toujours d’actualité. La demande augmente ensuite en prévision du week-end du 15 août. L’offre ne permet pas de répondre à la demande ce qui conduit à des ajustements de prix à la hausse.
Le commerce est un peu plus calme après le week-end du 15 août, mais les engagements et l’offre nationale raisonnable permettent de maintenir un bon équilibre commercial. Au niveau du Roussillon, la semaine 33 est marquée par un pic de production. Les volumes sont donc attendus en baisse au cours des prochaines semaines et particulièrement en septembre. Le marché est tiré par la demande émanant des centrales d’achat, les grossistes étant davantage en retrait.
En fin de mois, la demande reste intéressée et les apports continuent de régresser ce qui permet d’entretenir des cours fermes.

Fin de campagne en septembre
Durant la première décade du mois, l’équilibre commercial est maintenu. La demande des centrales d’achat est toujours bien présente. Les échanges se font sans réelle pression car l’offre disponible est limitée. Par la suite, la production réduit et la demande diminue en raison d’une météo moins propice à la consommation. Le marché reste donc à l’équilibre.
En fin de mois, le commerce est sans enthousiasme. L’offre modérée fait face à une demande peu empressée et à une météo automnale. En outre, le concombre d’origine ibérique s’installe progressivement et certains acheteurs basculent vers cette origine. Certains opérateurs pratiquent des baisses de prix pour fluidifier les échanges. Les cours fléchissent, mais restent largement supérieurs à leur moyenne quinquennale.
La campagne se termine avec une avance d’une dizaine de jours comparée à celle de 2021. Les conditions climatiques ont stressé les plantes ce qui explique cette fin de campagne prématurée.

Les cotations au stade expédition pour le bassin Roussillon

Arrivages et cotations de l’offre espagnole : Saint-Charles International

La campagne 2022 du concombre espagnol est marquée par des cours relativement élevés et largement supérieurs à leur moyenne quinquennale. La forte demande et la baisse de l’offre dans de nombreuses zones de production en raison de la chaleur sont les deux principaux facteurs de cette augmentation significative des prix. Bien que la majeure partie de la production de concombres en Espagne soit concentrée dans les zones productrices d’Almería et de Grenade pendant les mois d’automne et d’hiver, durant les mois d’été, certaines plantations situées à des niveaux plus élevés sont préservées.




Partager la page