Bilan de campagne - le marché de la pêche du Roussillon en 2022

BILAN DE CAMPAGNE - LE MARCHE DE LA PÊCHE ET DE LA NECTARINE DU ROUSSILLON 2022

La campagne est marquée par une forte baisse de l’offre espagnole sur le marché européen. Au contraire, l’offre française dont celle du Roussillon retrouve un bon niveau de production. Les récoltes du Roussillon démarrent en avance de 6 à 8 jours par rapport aux dernières années. Au mois de juin, l’offre espagnole pèse sur les prix, mais au fil de la campagne cette offre se réduit fortement. Dans le même temps, les fortes températures estivales stimulent la demande entraînant les cours à des niveaux élevés. De plus, l’augmentation des coûts de production et de logistique contribue également à cette hausse. En fin de saison, la demande reste intéressée, surtout en nectarine, en dépit d’une météo nationale défavorable. La campagne se termine vers la mi-septembre avec un bilan positif économiquement.

Déroulé de campagne : bassin Roussillon (du 07/06 au 14/09/2022)

Contexte de campagne : Une campagne prometteuse qui se concrétise pour les bassins français

A la fin du mois d’avril, la production européenne de pêches et de nectarines (hors pavies) est estimée à environ 2,3 millions de tonnes pour la campagne 2022 . Cette augmentation concerne l’Italie (environ 1 Mt ; +43%), la Grèce (environ 350 000 t ; +120%) et la France. Cela représente une hausse globale de production d’au moins 15% par rapport à la très faible récolte 2021, mais ces prédictions restent en deçà de 19% par rapport à la moyenne quinquennale. Cette petite récolte est la conséquence d’une très faible production espagnole (leader européen en 2021 - environ 700 000 t de récolte seulement en 2022 ; - 25% de baisse entre 2022 et 2021) causée par la tempête Ciril qui balaye l’Espagne début avril1. Cette tempête est le pire phénomène météorologique enregistré en Espagne depuis 42 ans. Elle provoque des gelées intenses et durables dans les principales zones de production de fruits à noyau.

Concernant la production française, les voyants sont au vert avec une estimation proche de son niveau quinquennal (212 000 tonnes), soit une hausse de 30% par rapport à 2021, car les trois principaux bassins de production sont relativement peu impactés par le gel . Par ailleurs, sur le bassin du Roussillon, le développement de la Sharka semble avoir été contenu.

Démarrage de campagne : début difficile avec la pression des prix espagnols en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces)

La campagne débute une semaine plus tôt que la précédente. Le commerce est assez fluide en nectarine et plus lourd en pêche. L’ouverture des lignes se fait très progressivement, car l’origine Espagne est encore présente sur le marché. Les apports progressent et les cours se réajustent à la baisse avant l’ouverture complète des lignes en centrale d’achat.

Les gros calibres sont encore rares sur le marché et le commerce de la pêche reste difficile en ce début de saison avec une part des grandes et moyennes surfaces (GMS) qui reste toujours positionnée sur l’origine Espagne. Les actions promotionnelles concernent d’abord la nectarine vers le milieu de mois de juin, puis la pêche vers la fin de mois pour écouler les stocks. Le commerce est effectivement difficile en pêche et en nectarine par manque de demande avec des cours qui s’ajustent à la baisse en calibre B. La production continue d’augmenter mais reste inférieure aux prévisions des opérateurs à ce stade de la campagne.

Au cours du mois de juillet : le marché se dynamise par la baisse de l’offre espagnole malgré une concurrence interbassin

L’offre espagnole diminue mais la forte concurrence interbassin et les apports importants du Roussillon tassent le marché dès le début du mois. Néanmoins, le commerce est rapidement fluidifié par l’approche du 14 juillet et par les fortes températures estivales qui favorisent la consommation. Une fois passé le pic de volumétrie de la première semaine, le marché reste à l’équilibre durant une bonne partie du mois, avec des calibres A majoritaires sur le marché. En fin de mois, les apports ne permettent pas d’honorer la totalité des commandes et certains opérateurs font des « coupes » sur les commandes notamment en pêches.

Au cours du mois d’août : La demande est boostée par les fortes chaleurs entraînant les cours à des niveaux records

En début de mois, le marché se dynamise car les apports sont limités en pêche. La demande est, quant à elle, stimulée par les températures caniculaires. Les cours sont pourtant perturbés par la concurrence interbassin et quelques concessions tarifaires sont réalisées en nectarine blanche. La demande s’intensifie jusqu’au week-end du 15 août permettant une hausse régulière des cours en pêche. Ainsi, durant une bonne partie du mois, l’offre reste insuffisante pour répondre à la demande. Vers la fin de mois, la demande se tasse légèrement alors que l’offre en pêche se fait rare. Les cours en pêche sont plus élevés que l’année dernière. L’activité commerciale est appuyée par de nombreuses actions promotionnelles en GMS. En fin de mois, affectés par quelques pluies et grêles, les fruits sont un peu abîmés et la demande est moins présente. L’activité du marché ralentit tout en maintenant ses cours à l’équilibre.

Fin de campagne

La fin de campagne se précise avec une demande qui marque le pas. Un phénomène de lassitude de la part des consommateurs est parfois observé à cette saison en pêche et nectarine, ce qui profite à d’autres fruits de saison. Les calibres B et C représentent 80 % des apports dans une grande partie des stations. Par conséquent, certains opérateurs pratiquent des concessions tarifaires pour fluidifier l’écoulement de la marchandise notamment dans les petits calibres en pêche ou en nectarine.
La campagne se termine avec un bilan satisfaisant vers la mi-septembre. La demande en nectarine est suffisante contrairement à celle de la pêche. Les disponibilités sont très variables selon les opérateurs. Des concessions de prix sont toujours de mise en pêche en calibre B au cours de la dernière semaine afin de liquider les stocks en cette fin de campagne.

Les cotations au stade expédition pour le bassin Roussillon

Arrivages et cotations de l’offre espagnole : Saint-Charles International
Les premières pêches et nectarines commencent à arriver vers la mi-avril et les volumes commencent à devenir significatifs à partir du mois de mai. Le pic est atteint en semaine 22, juste avant le début de campagne des pêches et nectarines françaises, avec 1633 tonnes de nectarine blanche A et 1575 tonnes de pêche jaune A. Dès lors, l’offre devient importante en France et les cours hebdomadaires chutent en nectarine blanche A, passant de 2.45 €/kg à 1.53€/kg en deux semaines. Ceux de la pêche jaune A passent de 2.24€/kg à 1.29€/kg. La campagne se termine vers la semaine 37 sur une note positive avec des cours qui ont certes diminués, mais qui sont restés à des niveaux records. En effet, la faible production de cette campagne, accompagnée d’une bonne demande dans un contexte d’inflation, entraine des cours à des niveaux bien au-delà de la moyenne quinquennale, surtout en début de saison.

Sources des données pour les figures 3 à 5 : plateforme de Saint-Charles International (données de volume), RNM Perpignan (cotations)

Retrouvez le bilan de campagne national sur le site du RNM


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