Bactrocera Dorsalis, mouche orientale des fruits : premières interceptions en Occitanie (octobre 2019) et plan d’action 2019-2020 (avril 2020)

Le ravageur : Bactrocera dorsalis, mouche orientale des fruits

Originaire d’Asie orientale, cette mouche affectionne les climats chauds et humides, et s’est propagée en Afrique subsaharienne depuis le début des années 2000, à la Réunion depuis 2017 et a été signalée pour la première fois en Europe en 2018 - verger du sud de l’Italie (Campanie).
Très polyphage, elle s’attaque à plus de 400 espèces de plantes sauvages et cultivées, parmi lesquelles des cultures fruitières (pêche, poire, mangue, banane...), agrumes (citron, orange...) et cultures légumières (tomate, poivron, melon, courge).
Les dégâts sont occasionnés par les larves qui se nourrissent de la pulpe du fruit. B. dorsalis est désormais classée organisme de quarantaine prioritaire (OQP) (surveillance annuelle et objectif d’éradication) depuis le 14 décembre 2019 (règlement (UE) 2016/2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux).

Premiers piégeages d’adultes en Occitanie :

En raison de projections climatiques montrant une possibilité d’installation du ravageur en bordure de Méditerranée, un plan de surveillance national, coordonné en région par la DRAAF, a été mis en place en Occitanie dès juillet 2019 (pièges à phéromones positionnés dans le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales).
5 individus mâles, identifiés par le Laboratoire d’entomologie de l’ANSES, ont été capturés en octobre 2019 dans deux pièges situés près de Montpellier, l’un dans un verger de pêchers, l’autre dans une exploitation maraichère.

Actions mises en œuvres :

 Un traitement insecticide a été réalisé dans les parcelles de capture de la mouche.
 Les enquêtes dans la zone infectée (7,5 km des captures) ont permis de localiser les cultures sensibles, et les points de vente de fruits (dont exotiques) et légumes, qui pourraient être à l’origine d’une arrivée de l’insecte (sur la période 2013-2018, B. dorsalis a été interceptée à l’importation plus de 200 fois en France, sur des fruits et légumes provenant de 17 pays tiers à l’UE).
 Les observations visuelles et prélèvements officiels dans les parcelles de captures et voisines n’ont pas mis en évidence de larves de Bactrocera dorsalis (analyses LSV ANSES), ni de dégâts associés sur fruits et légumes.
 L’inspection des lieux de stockage / vente de fruits et légumes a permis de vérifier notamment les conditions de stockage et d’élimination des rebus.
 Le dispositif de piégeage a été renforcé : 20 pièges déployés dans les 7,5 km des captures, sur hôtes majeurs (citrus, pêcher), mineurs (poivron, concombre, potiron, courges, pommier, prunier, poirier, tomate, vigne…), et près des points de vente de fruits. Les pièges positionnés près de ces derniers, et sur les parcelles de captures 2019 ont été suivis en continu, y compris en hiver, sans nouvelles captures à ce jour.

Plan d’action sur 2020 :

La DRAAF-SRAL et la FREDON Occitanie (OVS délégataire) déploient un dispositif plus large de piégeage et de surveillance dans les bassins de production méditerranéens de fruits et légumes.

Toute suspicion de présence de l’insecte doit par ailleurs leur être signalé sans délai par les opérateurs des filières concernées, et partenaires professionnels, en vue d’analyses officielles de détermination.
L’objectif est d’intervenir le plus rapidement possible sur les nouvelles détections éventuelles, afin d’éviter l’installation du ravageur.


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