Résidence d’artiste au lycée agricole des terrotoires de Cahors- le Montat

Tenségrité, tétraèdres et triangles...Une histoire de bois, de ficelles, de tensions et d’illusions bien mathématiques.

Ce qu’il y a d’inattendu avec Colson Wood, l’artiste que le lycée des Territoires accueille en résidence cette année, c’est l’illusion de la facilité, « rien de plus surprenant que la complexité des formes simples » s’amuse-t-il à expliquer aux élèves.
Ce paradoxe nous dit bien des choses sur les recherches que mène Colson Wood auprès des classes de première GMNF. Il se saisit de sa forme géométrique de prédilection, le triangle, qu’il décline à plaisir dans ces créations, à mi-chemin entre l’architecture et la sculpture.
« La couleur ce n’est pas tout mais c’est le début de tout, disait Matisse, la triangulation c’est pour moi la même chose » nous confie-t-il.

Le défi qu’il s’est lancé cette année avec les élèves, sera de mettre ses recherches artistiques au service des stratégies de récupération de l’eau, ce Bien Commun qui devient rare.
Nul besoin de rappeler, eu égard à notre actualité brûlante, que la question de la ressource en eau devient de plus en plus prégnante dans le contexte du dérèglement climatique.
A ce titre les stratégies de récupération de l’eau représentent des enjeux majeurs de la transition écologique et d’adaptation au changement climatique, et les conflits autour de son accès ramènent le débat au sein de nos territoires.
C’est en ce sens qu’il propose aux élèves de construire et réinventer ce partage en créant une installation sculpturale susceptible de capter et récupérer l’eau de pluie, la rosée, le brouillard…
Allier le beau à l’utile, telle serait la prouesse de son installation.

Ainsi au cours de ce workshop, la forme de sa proposition sculpturale semble avoir été définie. Mais il ne s’agit encore que d’une maquette, d’un exercice qui a permis aux élèves de mieux appréhender les principes qui sous-tendent la création : la tenségrité, les îlots de tension, la problématique de la liaison des vides et des pleins, l’imbrication des formes et des forces entre elles.
Oui, un apparent casse-tête, mais quoi de plus formateur que de se frotter aux difficultés, aux gestes techniques, aux calculs, à la physique et aux repentirs aussi.
Quoiqu’il en soit la maquette est sortie de l’atelier et « a fait mouche ».
La gravitation de la sculpture fait illusion, tout ça avec quelques bouts de bois et ficelles tendus … préalablement bien pensés par l’artiste sous l’œil circonspect des élèves.
Certes le tour est joué, mais n’est pas illusionniste qui veut, les élèves l’ont bien compris !
Et il reste du travail sur les planches afin de passer du projet à l’œuvre in situ.


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