La DRAAF Occitanie innove pour dresser le portrait de la filière PPAM

La filière des plantes à parfum, aromatique et médicinales (PPAM) ne se limite pas à l’image traditionnelle des champs de lavande sur les collines provençales. En plein essor, elle est extrêmement diversifiée. De la coriandre à la lavande ou au thym, on observe en région Occitanie un large éventail de productions. Lors de la déclinaison régionale des États Généraux de l’Alimentation (EGA), les différents acteurs ont identifié cette filière comme émergente et potentiellement porteuse de création de valeur pour l’agriculture régionale.

(en savoir plus sur le site FAM)

Alors que des observations de terrain témoignent depuis quelques années de l’augmentation des surfaces et d’une forte dynamique de cette filière notamment en agriculture biologique, les indicateurs statistiques traditionnels ne permettent pas de suivre assez finement ces évolutions. C’est pourquoi, la DRAAF Occitanie a réalisé une enquête régionale spécifique sur ce thème, en inter-service (service régional FranceAgriMer/ service régional de l’Information Statistique, Économique et Territoriale/ service régional de l’Agriculture et Agroalimentaire) et en lien avec les partenaires professionnels : conventionnement avec la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie (CRAO) et l’association à caractère interprofessionnel bio d’Occitanie (Interbio).

L’enquête a permis d’approcher plusieurs indicateurs : les surfaces, les rendements des différentes cultures, les divers débouchés de la filière tels que l’herboristerie, les huiles essentielles, les plantes fraîches ou encore les graines. Une série de questions portait également sur les moyens de commercialisation des produits, les outils de transformation, les besoins en formation, en matériel, etc.

Les données issues de cette enquête ont ensuite été analysées par la DRAAF puis les résultats ont été présentés à la CRAO et Interbio en octobre 2019. Ces premiers résultats (cf Premiers résultats PPAM / octobre 2019]) permettent de mieux décrire cette filière régionale et confirment que ces surfaces en PPAM ont presque doublé en 8 ans.

En 2018, on dénombre 629 producteurs de PPAM en Occitanie, avec une surface exploitée totale de 1 300 hectares. La surface par producteur est stable depuis 2010, soit 2,10 ha en moyenne. 70 % des producteurs sont certifiés en agriculture biologique (soit 55 % des surfaces). 36% des producteurs sont des cotisants solidaires. Pour la moitié des producteurs, l’atelier PPAM est leur principale activité agricole. Enfin, il est à noter qu’un tiers des répondants pratique aussi la cueillette sauvage.

Ces premiers résultats confirment l’existence d’une diversité d’espèces présentes en Occitanie et adaptées aux différents contextes pédo-climatiques des territoires régionaux. À cela s’ajoute une grande diversité des destinations commerciales (herboristerie, huiles essentielles, plantes fraîches, graines) en fonction des espèces cultivées. Ainsi, les plantes de garrigues sont plutôt destinées à l’herboristerie, tandis que la lavande et le lavandin sont plus spécifiquement destinés aux huiles essentielles.

L’enquête fait apparaître 4 grandes caractéristiques de la filière régionale PPAM :

* Une majorité de surfaces PPAM cultivées en lavande et lavandin (500 ha au total), dont 30 % en agriculture biologique. Les débouchés principaux sont les huiles essentielles. Les cultures se situent plutôt au sud-est de la région (Gard, Hérault), mais commencent à se développer également dans les autres départements ; 

* Des surfaces en fort développement de plantes à graines de type coriandre (220 ha au total), dont 84 % certifiées en agriculture biologique souvent développées comme atelier complémentaire dans une exploitation spécialisée sur d’autres filières (grandes cultures, viticulture, arboriculture…) situées plus particulièrement dans le bassin céréalier de la région ;

* D’importantes surfaces de thym (110 ha au total), conduites à 84 % en agriculture biologique, par des exploitants aux profils très variés (taille de l’exploitation, statut, nombre d’espèces cultivées...). Elles sont principalement implantées dans le Gard et l’Hérault, départements les plus secs de la région. Les débouchés sont diversifiés : 37 % des surfaces sont destinées à la production en huiles essentielles, 53% à l’herboristerie et 10 % sont commercialisés en frais ;

* Une partie de la filière est plus atomisée, constituée de nombreuses petites surfaces avec souvent une forte diversité d’espèces cultivées et des profils d’exploitants très hétérogènes.

D’autres thématiques feront l’objet d’une analyse plus poussée dans les semaines à venir, afin de permettre une meilleure prise en compte de l’accompagnement :
* en besoins de formation sur les itinéraires techniques identifiés par l’enquête pour plus d’un quart des producteurs ;
* en besoins en matériel spécifique identifiés pour près de la moitié des producteurs.


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