L’apiculture en Occitanie : une filière professionnelle qui se structure
Avec près de 5200 apiculteurs déclarés à la DGAL en 2016 et 244 600 ruches, la région Occitanie est la première région apicole de France. Si elle héberge 18 % des colonies françaises, la part en agriculture biologique est plus importante avec 28 600 ruches, soit 26 % du total bio national.
Cette filière se caractérise par une grande diversité de ses acteurs, de ses produits et de leur mode de commercialisation. Elle se scinde en deux grands groupes : d’une part les apiculteurs professionnels, possédant plus de 200 ruches, peu nombreux mais produisant la plus grosse partie du volume de miel, d’autre part un très grand nombre d’apiculteurs dits "amateurs" ou de "loisir" ayant entre 1 et 199 ruches, axés sur des petites récoltes variées et commercialisées principalement en vente directe. Cette différentiation se retrouve en Occitanie et marque la structuration de la filière tant sur le plan national que régional.
En effet, face à un contexte règlementaire, climatologique et sanitaire défavorable ces dernières années, les apiculteurs professionnels ont souhaité structurer la filière nationale dès 2009 avec la création de L’ITSAP (institut technique et scientifique de l’apiculture) qui a pour vocation de concourir au développement de l’apiculture à travers l’expérimentation, la recherche appliquée, l’assistance technique et économique, l’animation, la diffusion et la formation. Il conduit des actions décidées par les professionnels de la filière apicole selon les préoccupations du terrain. Cette dynamique structurelle s’est renforcée depuis cette année avec la création d’une interprofession nationale des produits de la ruche INTERAPI.
En Occitanie, L’ADA (Association des Apiculteurs d’Occitanie) fusion de l’ADAM (ex Midi-Pyrénées) et de l’ADAPRO (ex Languedoc-Roussillon) créée en 2017 fédère aujourd’hui la majeure partie des apiculteurs professionnels de la région. Forte d’une dizaine de salariés, de techniciens et d’ingénieurs spécialistes de l’apiculture, elle organise un suivi technique de ses adhérents sur la grande région, assure un lien avec le réseau des services sanitaires régionaux de l’État, notamment sur la problématique de la mortalité des abeilles. 20 % à 30 % des ruchers disparaissent en moyenne chaque année, en constante augmentation avec de plus en plus de mortalités aigües très localisées, et des actions sont mises en place pour lutter contre le varroa (parasite des abeilles très destructeur) et le frelon asiatique (prédateur des abeilles) présent depuis quelques années dans notre région. A ces thèmes se rajoutent les changements climatiques qui modifient certaines floraisons, bouleversent les miellées et les cycles de vie des ruchers et pour lesquels, l’ADA participe à de nombreuses expérimentations et recherches régionales, inter-régionales ou nationales, sur la génétique des abeilles, l’adaptation aux contraintes climatiques et la résistance au bio-agresseurs.
Au delà de ces aspects de recherche et innovation, l’ADA participe également à l’acquisition de références technico-économiques, l’accompagnement de la transmission des métiers et de l’installation. Car dans ce contexte de perte de cheptel devenue structurelle, de volume de production de plus en plus aléatoire, ne permettant pas de couvrir la consommation nationale qui nécessite un recours à l’import, l’enjeu de demain pour cette filière professionnelle se joue sur l’identification des facteurs de réussite et de durabilité des exploitations.